par Dragan » 12 Juil 2020, 16:34
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Les marchands de rêve
Le duo Ajroudi-Boudjellal, qui clame depuis deux semaines son intention de racheter l’OM, continue d’occuper le terrain médiatique. Avec de nombreuses zones d’ombre qui ne servent pas le projet. VINCENT GARCIA
Ils devaient couper le micro mais ils n’ont pas dû trouver le bouton off. Le silence, promis par Mourad Boudjellal la semaine dernière pour entrer « dans le secret des affaires », est resté un vœu pieu. C’est même l’inverse : la campagne médiatique pour le rachat de l’OM s’est accélérée. Pour résumer, quand ce n’est pas l’ancien patron du Rugby Club Toulonnais qui parle, comme hier sur RMC, c’est Mohamed Ayachi Ajroudi, comme la veille au Figaro.
Une stratégie volontairement offensive voire agressive, à contre-courant de ce qui se fait d’habitude dans ce genre de deal, de la part de celui qui se rêve président de l’OM et pour l’homme d’affaires franco-tunisien, candidat au rachat du club phocéen. Et le propos dessert parfois la cause. « On était très près mais la presse a fait que ça s’est écarté, a expliqué sans rire Ajroudi dans les colonnes du Figaro, ce qui ne l’empêche pas de continuer de se servir des médias pour avancer ses pions. Mais maintenant, cela se calme un peu. »
En laissant entendre qu’il rêvait de Zinédine Zidane comme entraîneur ou de Cristiano Ronaldo comme joueur, il a jeté jeudi un nouveau trouble sur le sérieux de son projet. Sans parler de la lettre d’intention de rachat, qui devait être envoyée la semaine dernière, et qui, visiblement, s’est perdue à la Poste. « Aujourd’hui, la lettre d’intention est médiatique », s’en est sorti par une pirouette Boudjellal, hier. Quels montants peuvent être engagés ? Quels investisseurs vont participer au projet ? Malgré le flot de déclarations journalières, toutes ces questions demeurent pour l’instant sans réponse.
« Une tentative de déstabilisation » pour le clan McCourt
Contactée hier, la banque d’affaires Wingate, mandatée dans ce dossier, nous a renvoyés sur Fabienne Guerin, fondatrice de Muze Communication, la société qui gère et qui filtre désormais toutes les demandes concernant ce projet mené par Ajroudi. Depuis deux jours, quand il leur est demandé en interview quels moyens ils ont à leurs dispositions, l’homme d’affaires et Boudjellal insistent beaucoup sur le déficit à venir de l’Olympique de Marseille.
L’ancien président du RCT avance même le chiffre de 130 M€ pour la saison 2019-2020. « Quand on voit les déficits des clubs, on ne peut pas se cacher, assurait Ajroudi jeudi. Les déficits sont là. Les chiffres vont décider, dire si ces messieurs vont continuer ou céder. L’objectif est de se mettre autour d’une table pour discuter. Quel délai cela va prendre ? Cela ne dépend pas de moi. Nous ne sommes pas aussi pressés que l’on peut le lire ou l’entendre. »
Le Franco-Tunisien laissait donc entendre que, pour l’instant, il n’y avait pas vraiment de discussions mais un monologue. Des déclarations un peu contradictoires avec celles de Boudjellal hier : « On dit que l’OM n’est pas à vendre, moi, ce n’est pas le sentiment que j’ai. En tout cas, si l’OM n’est pas à vendre, il faudra vendre des joueurs. Il n’y aura pas d’autres solutions. Et peut-être beaucoup de joueurs. Donc nous, on est là. Il y a un contact. Monsieur Ajroudi veut absolument une négociation paisible et que les choses se passent bien, que personne ne se sente floué. »
Cela semble mal parti. Si le club phocéen a bien pris des renseignements de manière informelle sur Ajroudi, Frank McCourt reste sur la même ligne depuis le début. Jeudi soir, la société Image 7, qui gère la communication du propriétaire américain en France, a appelé toutes les rédactions pour marteler que « le club n’est pas à vendre ». Sur ce sujet, on évoque même « une tentative de déstabilisation ».
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola