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McCourt fidèle au poste
Jeudi, par visioconférence, le propriétaire américain de l’OM s’est exprimé devant la DCNG. Et son discours volontariste a convaincu l’auditoire.
MARSEILLE – Il n’a pas tergiversé devant les sages de la DNCG, l’instance de régulation du football français. Non, a répété, Frank McCourt, l’OM n’est pas à vendre. Il a renvoyé dans les cordes Mourad Boudjellal, l’ancien président du Rugby club de Toulon, et Mohamed Ayachi Ajroudi, homme d’affaires franco-tunisien, qui ont clamé ces derniers jours leur volonté de reprendre le club phocéen. Si le président Eyraud a effectué un travail d’influence ces derniers jours auprès d’acteurs médiatiques, politiques ou du milieu du supportérisme marseillais pour tacler le projet des éventuels repreneurs, le qualifiant de fantaisiste, le propriétaire américain de l’OM a couplé son message, limpide, avec des engagements forts.
Depuis son rachat du club en octobre 2016, McCourt a mis au pot après chaque saison déficitaire (-42,4 millions d’euros pour l’exercice 2016-2017 ; - 78 pour la saison 2017-2018 ; - 91,5 pour l’exercice 2018-2019), et il s’est engagé à nouveau à couvrir les pertes de la saison 2019-2020, qui promettaient déjà d’être béantes avant même la crise du Covid-19, un facteur largement aggravant.
L’Américain prêt à assurer l’équilibre à l’issue du bilan 2020-2021
Par visioconférence, après l’exposé du président Jacques-Henri Eyraud qui annonçait une meilleure maîtrise des charges et notamment de la principale, la masse salariale, l’Américain a aussi expliqué qu’il était prêt à assurer l’équilibre à l’issue du bilan 2020-2021. L’OM essayera de s’en rapprocher et a budgeté comme à son habitude le haut du classement, mais McCourt a déjà prévenu : il écopera à nouveau, tout en espérant des cessions de joueurs salutaires et une hausse des recettes liées aux droits télés et au parcours en C1 – ces dernières étant amputées par l’amende infligée dans le cadre du non-respect du fair-play financier européen.
« Par son comportement, il rappelle Robert Louis-Dreyfus, confie un fin connaisseur des arcanes olympiens. Il a perdu beaucoup d’argent, cela peut le faire parfois tempêter, mais in fine, il décide toujours de soutenir l’OM et de compenser les pertes en espérant une meilleure gestion à l’avenir, un vœu pieu. »
Bien des supporters de l’OM, qui rêvent d’une vente, d’une compétition à armes égales avec le Paris-SG ou au moins d’un discours conquérant, ne saliveront pas beaucoup plus à la lecture de ces engagements. Ils ont, au moins, le mérite de rassurer les contrôleurs du football français, qui attachent beaucoup d’importance à la solidité des actionnaires principaux des clubs de L1.
Auprès de son entraîneur André Villas-Boas, dont il apprécie le discours clair et les résultats obtenus, McCourt évoque des objectifs toujours élevés et une mentalité de « winner ». « Il explique souvent que c’est le fair-play financier qui contraint ses ambitions », explique un proche du technicien portugais. Leur ligne directe fonctionne, et AVB, aux manettes sur ce mercato avec son entourage, entend le besoin de cadrer la masse salariale.
Hier, il est revenu sur la prolongation de contrat de Dimitri Payet jusqu’en 2024, qui permet de lisser le salaire du Réunionnais et de faire au mieux avec des rémunérations hors sol à une époque où l’OM réduit la voilure : « C’est un effort considérable de sa part. Ça le met très haut au niveau de l’aspect humain. (...) J’espère qu’on pourra faire celle de Steve (Mandanda) le plus tôt possible. Tous les deux méritent ce type de reconnaissance. »