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C’est l’une des grandes figures de l’Olympique de Marseille qui vient de nous quitter. Pape Diouf est décédé ce mardi 31 mars à Dakar, victime du Covid-19. Manager général de l’OM à partir de 2004, il avait présidé le club de 2005 à 2009.
Né le 18 décembre 1951 à Abéché au Tchad, Pape Diouf a grandi au Sénégal avant de rejoindre la France à l’âge de 18 ans. Passionné de football, il débarque à Marseille où il est censé finir ses études. Mais rapidement, il quitte les bancs de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence pour travailler aux PTT. Il effectue en parallèle des piges pour le quotidien «La Marseillaise», qui l’embauche un peu plus tard afin de couvrir l’actualité de l’Olympique de Marseille.
A la fin des années 80, il rejoint le quotidien «Le Sport» qui voulait concurrencer «L’Equipe», mais l’aventure prend vite fin avec le dépôt de bilan du journal.
Pape Diouf se lance alors dans une nouvelle carrière, toujours en rapport avec le football : agent de joueurs. Ses racines africaines lui offrent des rapports privilégiés avec les joueurs issus de ce continent, mais pas uniquement . Basile Boli, Joseph-Antoine Bell, Marcel Desailly, Bernard Lama, William Gallas, Sylvain Armand, Grégory Coupet, Laurent Robert ou Didier Drogba et Samir Nasri font partie des joueurs de son écurie.
En 2004, il est nommé manager général du club. Lors de la même année, il devient président du directoire, avant d’être propulsé en 2005, après le départ de Christophe Bouchet, président de l’Olympique de Marseille, grâce notamment à Robert Louis-Dreyfus, l’actionnaire majoritaire.
Sous sa présidence, l’OM finit cinquième la première saison (2005-06) et dispute la finale de coupe de France, puis deuxième (2006-07) avec une nouvelle finale en coupe de France et se qualifie donc pour la Champions League. Pour la saison 2007-08, après des débuts difficiles, il se sépare d’Albert Emon et recrute Eric Gerets. Le «Lion de Rekem» redresse la barre : l’OM termine sur la troisième marche du podium et se qualifie à nouveau pour la C1 (en passant par le tour préliminaire face à Brann Bergen). En 2008-09, l’OM termine deuxième, mais à la fin de la saison, le contrat du technicien belge n’est pas reconduit. Pape Diouf recrute en effet Didier Deschamps au poste d’entraîneur, mais le président est démis de ses fonctions, malgré un bilan sportif largement satisfaisant. Il est remplacé par Jean-Claude Dassier.
Pape Diouf était un président abordable et toujours ouvert au dialogue. Pas vraiment matinal, il arrivait au siège rarement avant midi et le quittait fréquemment après minuit…
Fin connaisseur du football, estimé des joueurs, notamment grâce à son passé d’agent, respecté par les supporters et apprécié par les employés de l’OM, Pape Diouf a été le premier président noir d’un club de football en Europe. «Une anomalie» selon lui.
A la tête de l’Olympique de Marseille, il s’est illustré également par quelques coups d’éclats, ses joutes verbales mémorables ou l’envoi de l’équipe réserve au Parc des Princes, en 2006, après l’interdiction de déplacement des supporters marseillais.
Après l’OM, Pape Diouf a ouvert avec Jean-Pierre Foucault une école de communication et de journalisme à Marseille. En 2013, il est décoré des insignes de chevalier de la Légion d’honneur par le Président de la République française, Francois Hollande.
Un homme dont les qualificatifs manquent pour le décrire : attachant, intelligent, compétent, clairvoyant, bienveillant… Un très grand homme en somme.
L’Olympique de Marseille présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.