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Antonio Conte : « Je suis un esprit libre, pas un lèche-cul »
C'est après une défaite qu'il est le plus instructif de rencontrer Antonio Conte. Et si le scénario du match a été dingue, c'est encore mieux. Deux jours avant notre entretien, l'Inter Milan s'est incliné 2-3 en Ligue des champions sur le terrain du Borussia Dortmund après avoir mené 2-0 à la mi-temps. Conte, 50 ans, débarque face à nous dans un salon du centre d'entraînement les yeux rougis et le visage renfrogné. Arrivé à l'Inter cet été, l'Italien a pour mission de ramener à la victoire un club qui en a perdu le goût depuis l'historique triplé de 2010 signé José Mourinho. Après douze journées de Serie A, le club milanais réussit à suivre le rythme effréné imposé par la Juventus, qu'il talonne d'un petit point. En Ligue des champions, l'Inter, troisième de son groupe à trois points du Borussia et quatre du Barça, joue gros ce mercredi sur la pelouse du Slavia Prague.
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Mais rien n'effraie Conte. Depuis ses débuts comme entraîneur en 2006, ses résultats en imposent. C'est un quasi sans-faute : des promotions en Serie A avec Bari (2008-2009) et Sienne (2010-2011), trois Scudetti avec la Juve (2011-2014) qu'il a remise sur de bons rails, le titre et une Coupe d'Angleterre avec Chelsea (2016-2018)... Sans oublier son passage à la tête de l'équipe d'Italie (2014-2016), où il a aidé une sélection au talent inégal à atteindre les quarts de finale du dernier Euro (défaite aux tirs au but face aux champions du monde allemands). Extrêmement concentré, le débit lent et monocorde, l'ancien joueur emblématique de la Juve a accepté, chose rare, de revenir sur ce parcours qui fait de lui l'un des meilleurs entraîneurs de la décennie.
« Que ressentez-vous après une défaite ?
De la douleur. Pendant un jour ou un jour et demi, je ne me sens pas bien. C'est comme un deuil. La défaite doit laisser des traces, chez moi, chez mes joueurs, dans le club pour lequel je travaille. J'y puise de l'énergie et de la force pour trouver des remèdes et améliorer la situation, alors que la victoire peut installer un certain relâchement.
Dès votre plus jeune âge, vous entraîniez l'équipe de votre petit frère à l'école. Quel était alors votre plaisir ?
J'aimais enseigner. Si je n'avais pas été joueur ou entraîneur, j'aurais été professeur d'EPS, j'ai d'ailleurs obtenu mes diplômes à l'université de Foggia, c'était mon plan B. Bon, je les ai obtenus aussi pour rendre heureux mes parents, qui ont toujours fait passer les études avant le football.
Vous êtes studieux ?
J'ai lu beaucoup de livres sur la psychologie, la gestion d'un groupe ou la motivation. Dernièrement, j'ai lu les secrets des All Blacks, de James Kerr. Les connaissances technico-tactiques ne suffisent pas, il faut être un coach à 360 degrés. Un entraîneur a affaire à 50 personnes, chacune d'entre elles possède un cerveau différent et doit être traitée de la bonne façon. Je suis le chef et je dois prendre soin d'elles. Plusieurs maisons d'édition m'ont demandé d'écrire un livre sur le management, j'aimerais bien mais je n'ai pas le temps, j'ai trop de travail. Je le ferai plus tard, tranquillement.
Conte a reconstruit l'Inter en recrutant notamment Romelu Lukaku (ici après un but contre l'AC Milan). Cette saison, les Nerrazzuri sont les seuls à suivre le rythme de la Juve en Championnat. (Claudio Villa/Inter/Getty Images)
Sur quel sujet avez-vous écrit votre mémoire pour obtenir vos diplômes d'entraîneur à l'école de Coverciano en 2006 ?
Sur l'importance de l'analyse vidéo, qui en était alors à ses débuts. C'est fondamental : une séance de quinze minutes permet d'économiser deux ou trois jours de travail sur le terrain. Surtout, cela oblige le joueur à reconnaître ses erreurs alors qu'il a tendance à dire qu'il n'y est pour rien. Je fais filmer chaque entraînement que je revois, après, avec mon staff. Quand je jouais, il y avait moins d'informations, c'était moins... profond.
Les trois coaches qui vous ont le plus entraîné sont Giovanni Trapattoni, Marcello Lippi et Carlo Ancelotti. Vous ne pouviez rêver meilleure formation...
On peut ajouter Arrigo Sacchi que j'ai eu en sélection (Conte compte 20 capes obtenues entre 1994 et 2000), il a été important dans mon parcours. Dino Zoff également. Mais aussi Eugenio Fascetti et Carlo Mazzone à mes débuts à Lecce (1985-1991) : ils m'ont beaucoup appris sur la discipline, l'utilisation de la carotte et du bâton. J'ai été chanceux, c'est certain, ils m'ont profondément enrichi. « Le Trap » a été pour moi un deuxième papa, comme s'il avait ma garde : je suis arrivé à la Juve à 21 ans, seul, depuis Lecce et sans lui, je n'y serais jamais resté aussi longtemps (1991-2004). À chaque fin d'entraînement, on bossait la technique avec son adjoint Sergio Brio. Mon premier match avec la Juventus, ce fut un amical contre Monaco, on a perdu 0-1 sur une erreur de ma part : ma passe en retrait à (Stefano) Tacconi était mal dosée et (Youssouf) Fofana l'a interceptée, puis a marqué. La Gazzetta dello Sport avait alors titré « L'erreur du Conte (Comte) en Principauté », ça en aurait terrassé plus d'un. Le lendemain, je zonais, tout triste, mais Trapattoni est venu me remonter le moral.
Vous avez démarré votre carrière de coach par le bas, en Serie B, à Arezzo en 2006.
Et je m'étais imposé un objectif élevé : il fallait que j'entraîne un top club dans les trois ou quatre années suivantes, sinon j'arrêtais. Ce n'était pas de la prétention. Depuis que j'ai 15 ans, et j'en ai aujourd'hui 50, je pars régulièrement en mise au vert. Il faut que ça en vaille le coup. Très souvent, je me demande si c'est juste de passer autant de temps sans ma famille. On peut faire beaucoup de choses dans le foot, mais la seule chose qu'il ne faut pas faire si vous ne voulez pas sacrifier votre famille, c'est entraîneur. Le football m'a beaucoup donné mais aussi beaucoup privé. Un jour, j'aimerais essayer un autre métier dans le foot car c'est ma passion, alors pourquoi pas dirigeant ou consultant à la télé.
« Je pourrai sourire quand j'aurai moins de responsabilités et de gens à porter sur mes épaules
Et cinq ans après vos débuts de coach, vous entraîniez la Juve...
En tant que joueur, je suis allé au-delà de mes capacités. Par la force du travail, par les sacrifices, je me suis amélioré d'année en année. Du coup j'ai tout gagné (notamment 5 Scudetti, une Ligue des champions, une Coupe de l'UEFA et une Coupe d'Italie) en treize ans à la Juventus et j'ai été vice-champion d'Europe (en 2000) et du monde (en 1994) avec l'Italie. En tant qu'entraîneur, c'était différent, j'avais la sensation de pouvoir accomplir quelque chose d'important, j'étais beaucoup plus confiant. Je connaissais mes qualités, notamment mes capacités à faire appliquer mes idées. Il y a des professeurs d'université qui sont très bons en théorie mais n'arrivent pas à transmettre leur passion. Moi, je transpire la passion pour ce sport.
Joueur, vous étiez déjà, selon vos coaches, « un entraîneur sur le terrain ». Est-ce fondamental d'avoir ce profil dans votre effectif ?
La communication sur le terrain est primordiale : pour qu'elle marche, il faut avoir un ou deux joueurs qui savent sentir les bons moments pour presser ou temporiser. C'est ce que je savais faire, surtout après mes 30 ans. Quand les jambes vont moins bien, vous utilisez votre cerveau. Ce que vous ne faites plus avec votre corps, vous le faites avec la tête. J'aimerais que les joueurs de moins de 30 ans réussissent aussi à l'assimiler mais c'est de plus en plus difficile.
Pourquoi ?
Les générations précédentes grandissaient dehors, la rue faisait mûrir plus rapidement les jeunes qui étaient habitués à résoudre eux-mêmes les problèmes. Aujourd'hui, ils sont sur leur téléphone, leur PlayStation, leur ordinateur, et ce sont les pères qui résolvent les problèmes pour eux. La rue apporte des enseignements, de l'habileté, par exemple. Nous, on grimpait aux arbres, on aurait dit des singes, on apprenait à sauter de deux ou trois mètres sans se faire mal. Aujourd'hui, je défie quiconque d'être capable de grimper à un arbre. On se bagarrait aussi, on devait s'en sortir seul, il n'y avait pas papa, maman ou quelqu'un d'autre pour nous sauver. Pire, on rentrait chez nous et papa nous en collait une. C'est ce qui manque un peu aujourd'hui, les joueurs sont trop habitués à attendre la solution.
Antonio Conte, ici contre Fabio Cannavaro en 2000, a joué pendant treize ans à la Juve. Il y a côtoyé un autre futur entraîneur à succès, Zinédine Zidane. (Bernard Papon/L'Equipe)
Vous souriez rarement, vous êtes régulièrement contrarié. Parfois on se demande si vous n'en faites pas un peu trop...
La compétition est une bataille, et quand on va au combat, il n'y a aucune raison de rire ou d'être content. C'est « morte tua, vita mia » (« ta mort, ma vie »). Je suis extrêmement focalisé sur le fait qu'il ne doit en rester qu'un, et je fais tout pour que ce soit mon équipe. Je joue pour gagner, ça peut agacer, ça met de la pression à beaucoup de personnes qui ne sont pas habituées et qui ont du mal à me suivre. C'est ma façon d'être et elle m'amènera d'ailleurs à stopper très tôt ma carrière, car je vis mon métier de manière trop entière. Je pourrai sourire quand j'aurai moins de responsabilités et de gens à porter sur mes épaules.
Vous avez un langage du corps très explicite. On se souvient de ce geste, lors du match entre l'Italie et l'Espagne à l'Euro 2016, quand vous avez dégagé le ballon de toutes vos forces en plein match.
Heureusement que c'était le ballon... Je l'ai envoyé en tribunes et je crois que mes joueurs ont bien compris le message : l'Espagne pressait et on se laissait trop faire. J'aimerais bien rester assis sur le banc et juste me lever de temps en temps comme font beaucoup de collègues. Être plus serein, ne pas me casser la voix, dépenser moins d'énergie... Malheureusement ou heureusement, je ne suis pas ce type d'entraîneur. Je joue le match, le supporter le sent.
Cela ne donne pas forcément une image très positive de vous...
Les gens qui gèrent leur image sont faux, on doit montrer qui on est. Si vous avez le sang chaud, il ne faut pas vous castrer pour faire croire que vous êtes tranquille. De toute façon, avec le temps, votre vraie nature finit par ressortir. Moi je suis passionnel, cela ne fait aucun doute, et j'exige beaucoup de passion. Celui qui ne l'a pas aura des difficultés avec moi.
Antonio Conte à Milan en novembre 2019. (Patrick Messina/L'Equipe)
Partout où vous êtes passé, vous avez rapidement obtenu des résultats et, comme l'Inter au bout de quatre mois, vos équipes se mettent à vous ressembler. Quelle est votre méthode ?
Dès que je me mets au travail, j'exige du sérieux, puis j'établis des règles, des limites pour donner une orientation. Après, on est tous très bons quand il s'agit de parler de règles, mais combien ont la force et l'envie de les faire respecter quand arrivent les problèmes ? Beaucoup détournent le regard pour éviter les soucis. Je ne suis pas comme ça. De toute façon, vous pouvez être qui vous voulez, avoir eu une grande carrière de footballeur, le joueur vous évalue, vous pèse (il fait le signe avec la main), en seulement deux semaines. Il se dit : « Celui-là est un top coach, celui-là non, celui-là est moyen. »
« Ce que j'aime, c'est que les joueurs vivent le match avant le coup d'envoi, le visualisent intérieurement
Votre identité tactique bien définie, le 3-5-2, est aussi un avantage pour façonner rapidement votre équipe.
Ça dépend surtout des joueurs que j'ai à disposition. En Serie B, je jouais en 4-2-4. J'ai essayé d'utiliser cette tactique à la Juve mais je suis rapidement passé en 3-5-2 ou en 3-3-4, selon l'interprétation : cette approche était unique. Mon staff et moi avons toujours été un sujet d'études. D'ailleurs, avant que je n'arrive en Premier League (à Chelsea, entre 2016 et 2018), la défense à trois y était taboue, puis les équipes s'y sont mises. Moi-même, j'avais commencé par une défense à quatre jusqu'à une défaite 0-3 à Arsenal (le 24 septembre 2016). J'ai alors changé car j'avais des joueurs qui devaient être protégés.
Vous n'êtes donc pas si radical.
Absolument pas. À Chelsea, j'utilisais un 3-4-2-1, avec Hazard, Willian ou Pedro derrière l'attaquant et deux milieux axiaux. À l'Inter, j'en ai trois. Je m'adapte aux caractéristiques de mes joueurs pour valoriser leurs qualités et limiter leurs défauts.
Selon votre ancien adjoint Massimo Carrera, vous êtes un maniaque des détails, même les plus impensables.
Ce que j'aime, c'est que les joueurs vivent le match avant le coup d'envoi, le visualisent intérieurement, en défense comme en attaque. C'est ainsi qu'ils seront prêts.
Un tel degré de préparation n'est-il pas inhérent à tous les coaches de haut niveau ?
Si vous en êtes convaincu, je vous laisse avec votre conviction. (Sourire en coin.)
En revanche, conseiller ses joueurs sur les positions à utiliser durant les rapports sexuels, ça, c'est plus rare. Vous n'avez quand même pas étudié le « Kamasutra » ?
(Il sourit.) Non, non, mais j'ai été joueur moi aussi... En période de compétition, le rapport ne doit pas durer longtemps, il faut faire le moins d'efforts possible, en étant donc placé sous sa partenaire... Et puis le faire de préférence avec sa femme, car ainsi, vous n'êtes pas obligé d'effectuer une prestation exceptionnelle !
Conte n'a pas entraîné que des clubs prestigieux. Il a aussi été l'homme des promotions en Serie A comme ici avec Sienne, en 2011. (Luca Pagliaricci/ Inside/ Panoramic)
En quoi avoir été un joueur à succès vous est-il utile ?
Ça me permet d'entrer dans la tête de mon joueur, de manière constructive, et savoir ce qu'il pense. Comprendre quand il doit se détendre, quand il a besoin d'une phrase positive, quand il a besoin d'être piqué, quand il a besoin de redescendre sur terre... Parfois, un joueur qui a inscrit deux buts se sent pousser des ailes et peut se relâcher, c'est naturel, cela m'arrivait aussi. Grâce à mon expérience, je dois anticiper et réinitialiser le joueur.
On dit que vous avez l'habitude de vous emporter à la mi-temps.
Il y a beaucoup de clichés. Après, disons que vous pouvez faire dix discours calmes mais c'est l'engueulade qui marquera le plus. C'est comme à l'école : qu'est-ce qu'on retient ? Les dix fois où le prof vous dit bravo ou la fois où il est sorti de ses gonds ?
Vous prenez soin de votre apparence. Est-ce un aspect important de votre métier ?
Vous ne pouvez pas professer une alimentation saine, le souci du physique et vous présenter devant vos joueurs avec un poids de 120 kg. On doit être crédibles durant chaque seconde : il faut beaucoup de temps pour obtenir de la crédibilité et très peu pour la perdre.
Antonio Conte et l'Italie renversent l'Espagne à l'Euro 2016 (Richard Martin/L'Equipe)
Vous semblez avoir le don de récupérer des équipes en difficulté et de les faire repartir en avant. On dirait presque que ça détermine vos choix de carrière, qu'entraîner une équipe qui gagne ne vous intéresse pas...
Non, ça m'intéresse, j'aimerais bien m'asseoir dans une Formule 1 et partir en pole. Lors de ma troisième saison avec la Juventus (2013-2014), après deux titres de champion consécutifs, j'ai établi un record européen avec 102 points remportés. Je pousse toujours la voiture au maximum. C'est juste que mon histoire raconte qu'au début, je ne pars pas favori. À Bari (2007-2009), j'ai hérité d'une équipe de Serie B dans la zone rouge que j'ai emmenée en Serie A. J'ai fait remonter Sienne (2010-2011) qui venait de descendre. La Juve, Chelsea et la sélection italienne vivaient aussi des moments délicats quand je suis arrivé. Mais je vous rassure, j'ai aussi refusé des clubs car je considérais que ce n'était pas le bon moment.
« On préfère attiser le feu plutôt que de faire de moi un exemple positif...
Comme le Real Madrid (et le PSG, nous confiera-t-il après l'entretien) où officie Zinédine Zidane, votre ancien coéquipier au sein du milieu de la Juve, où jouait aussi Didier Deschamps. On peut dire que vous avez tous trois réussi votre reconversion.
Ah ça, coach Lippi (qui entraînait la Juve entre 1994 et 1999, puis 2001-2004) doit être fier, ça prouve qu'il nous a transmis quelque chose ! J'éprouve beaucoup d'affection pour Zidane et Deschamps, des mecs exceptionnels. Zizou, je n'ai jamais vu un joueur de son talent s'entraîner avec autant de sérieux. J'étais surpris de le voir devenir entraîneur mais il a fait quelque chose de grandiose : il a gagné trois Ligue des champions et réussi à renouveler la motivation d'un groupe qui gagnait énormément. D'une certaine manière, c'est lui aussi qui était sur le terrain. Didier, lui, était mon compagnon de chambrée et, quand on s'est retrouvé aux réunions des sélectionneurs, il me disait toujours : « Ce poste ne me convient pas bien, non, il me convient très, très bien ! » Lui aussi a fait un gros travail. Bravo à eux deux.
Vous avez eu un rôle important dans la carrière de deux champions du monde français : Paul Pogba, que vous avez eu deux ans à la Juventus (2012-2014)...
J'avais parlé plus de cinq heures avec son agent pour le faire signer, je lui expliquais que l'âge était la dernière chose que je regardais avant de faire un choix. Il avait 18 ans, je savais que je pouvais le faire progresser. C'est un joueur extraordinaire qui connaît quelques problèmes actuellement.
... et N'Golo Kanté que vous avez entraîné lors de vos deux années à Chelsea.
Avec lui, vous jouez à 13. Il avait failli ne pas signer à Chelsea, car il avait changé d'avis au dernier moment, Ranieri était en train de le convaincre de rester à Leicester. Je l'ai appelé, il me disait : « C'est peut-être mieux que je fasse une autre année à Leicester », c'est dire l'humilité du gars. Je lui ai répondu : « Pas de mauvaises blagues, viens, tu es prêt, tu es mûr ! » Il a signé, on a tout de suite remporté le Championnat, puis la Coupe d'Angleterre. Il a été essentiel dans nos succès. Et puis, je n'ai jamais vu un joueur avoir autant le sourire.
Cet été, vous, le symbole de la Juve, avez choisi d'entraîner le rival intériste. Comment ça se gère ?
(Agacé.) Je pense être une personne honnête et loyale sur tous les points, je crois au travail, à l'effort, au sacrifice. Je ne me dénature pas, je ne suis pas un lèche-cul, je n'amadoue pas en jouant du violon ! J'essaye de me faire apprécier pour tout cela, mais si on préfère attiser le feu plutôt que de faire de moi un exemple positif... Je suis arrivé là où je suis grâce à mon propre cul et je ne dois remercier personne à part mes parents. Je suis un esprit libre. »