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André Villas-Boas avait eu du mal à digérer la cinglante défaite encaissée face aux Rangers, le 14 juillet à Glasgow (0-4), et il n'est pas sûr que la suite de l'histoire rende cet épisode moins amer. Ce dimanche-là, Florian Thauvin, sur un débordement, s'est tordu la cheville, avant de quitter la pelouse en grimaçant de douleur. Il s'est effondré derrière la ligne de touche, rejoint par le staff médical. Le verdict est vite tombé, à l'époque : une grosse entorse de la cheville droite, et pas de tournée aux États-Unis pour le joueur, resté se soigner à Marseille. Le 19 juillet, lors d'une interview à L'Équipe, Villas-Boas dresse un premier bilan : « Ce type d'entorse nécessite trois ou quatre semaines de soins. Une semaine est déjà passée, il devrait revenir d'ici à deux semaines, peut-être trois. » Trois semaines plus tard, c'est-à-dire le 9 août, Thauvin est encore loin de reprendre et la douleur, lancinante, ne l'a pas quitté.
Pendant que ses coéquipiers découvraient Washington et sa chaleur torride, Thauvin a reçu une injection de PRP (plasma riche en plaquettes) à Marseille pour accélérer la cicatrisation du ligament touché. Il a poursuivi les soins et a rejoint l'entraînement collectif, fin août. Trop tard pour espérer être appelé par Didier Deschamps, qui dévoile sa liste pour les matches des Bleus contre l'Albanie et Andorre le 30, alors que Thauvin n'a pas encore repris la compétition. Le lendemain, AVB se montre très optimiste : « Flo a fait cinq entraînements avec le groupe, cela marche très bien, il a une bonne récupération. Il peut être disponible, même s'il est difficile de l'imaginer débuter dimanche. »
Contre Saint-Étienne (1-0, le 1er septembre), au Vélodrome, Thauvin débute sa saison, brièvement : il entre à la 80e minute. Les jours qui suivent ne vont pas calmer son inquiétude, sa cheville lui fait encore mal. Le problème commence à remonter, pour le champion du monde. En fin de saison dernière, le 27 avril, il reçoit un coup à l'entraînement, sur cette cheville qui lui fait déjà serrer les dents depuis plusieurs semaines. Il manquera deux journées de Championnat et ne reprendra que le 12 mai, contre l'OL (0-3).
Une altercation avec Sanson à l'entraînement
Mi-juillet, donc, nouvelle entorse, sérieuse cette fois, qui a réveillé une ancienne lésion du cartilage. Et maintenant ? Mardi, il n'a pas participé aux deux séances d'entraînement de l'OM, sous une pluie battante. Le joueur poursuit les soins et la gêne ne le lâche pas, malgré les travaux de mobilité, de renforcement musculaire autour de la zone concernée ou l'usage d'anti-inflammatoires et d'infiltrations. Il a consulté un médecin du sport dont il est proche, ainsi qu'un spécialiste et l'opération est une piste envisagée. Aucune décision n'a été prise, pour l'instant.
Une intervention priverait le joueur de trois à quatre mois de compétition, ce qui ne serait pas une très bonne nouvelle pour Villas-Boas. Le Portugais compte beaucoup sur Thauvin pour réveiller l'animation offensive : « Il peut donner une nouvelle dimension à cette équipe, disait-il avant le match contre les Verts. On attend son retour au meilleur niveau physiquement. » Combien de temps cela prendra-t-il ? Et comment l'entraîneur gérera-t-il ce coup dur, si le joueur optait pour l'opération ? L'effectif marseillais est réduit, et l'OM perdrait avec Thauvin, le meilleur buteur du club depuis deux saisons (22 réalisations en L1 pour l'exercice 2017-2018, 16 en 2018-2019), un atout précieux dans sa course vers le podium. À la lecture des règlements de la FFF, l'OM, qui a déjà épuisé son joker en prenant Valentin Rongier après la fin du mercato, ne pourrait embaucher qu'un joueur libre de tout contrat.
Mercredi 4 septembre, sans doute usé et agacé par ses pépins physiques, Thauvin a eu une vive altercation avec Morgan Sanson pendant une séance de jeu sur le terrain à la Commanderie. « "Morgie", ferme ta gueule, je vais te défoncer ! », a crié l'Orléanais à l'attention de son coéquipier. Les deux hommes ne s'apprécient guère et avaient failli en venir aux mains la saison dernière (coups de pied suivis d'une tentative de gifle). AVB n'a pas aimé cette querelle, il a stoppé immédiatement l'entraînement. En colère, il a prévenu tout le monde dans le vestiaire : « Pas de ça avec moi. » Un discours qui rappelle sa mise au point après le penalty offert par Dimitri Payet à Dario Benedetto à la Beaujoire face à Nantes (0-0), le 17 août (« C'est la première fois et la dernière fois »). Les nerfs moins à vif, Thauvin a présenté ses excuses.
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