17 heures : la relégation d'Amiens et Toulouse en question
Le troisième et dernier point de cette audience concerne la décision de reléguer les clubs d'Amiens et Toulouse. À noter que le club picard est soutenu par Amiens Métropole, représenté ce jeudi au Conseil d'État.
Un des conseils d'Amiens : « On paye le prix très fort. C'est la plus mauvaise des solutions qui a été retenue. La solution est injuste, elle est incohérente, elle ne peut pas être maintenue. »
Le conseil de Toulouse : « Toute compétition sportive est jouée avec un règlement de départ, sur 38 journées dans notre cas. Vous ne pouvez pas en cours de compétition changer les règles. Si le match n'est pas joué en entier, il faut le rejouer dans son intégralité ! Il est plus légal que la Ligue dise : on ne peut pas arrêter le classement. Donc arrêter et bidouiller avec la règle du quotient n'est pas une décision légale. »
Les conseils de la Ligue : « On a fait preuve à la Ligue de davantage d'humilité que nos contradicteurs... On a donc bidouillé, comme vous dîtes, une fois l'arrêt de la compétition acté. C'était la solution la plus juste même si forcément elle est injuste. Toutes les solutions peuvent sembler mauvaises pour les parties qui se sentent lésées. On a fait un choix et je rappelle que 75 % des matches ont été joués. Les montées et descentes ? On aurait été les seuls en Europe à jouer à 22 en première division. Il y a des contraintes de calendrier, 42 journées c'est impossible. Aujourd'hui, nous avons face à nous Lyon, Amiens et Toulouse. Mais si nous avions choisi une autre solution, nous aurions eu Pierre, Paul ou Jacques. »
16 h 09 : le classement au quotient en question
Les débats se tournent désormais vers le classement final de la L1 et l'utilisation de la règle du quotient.
Un des conseils d'Amiens : « Les circonstances exceptionnelles peuvent justifier l'arrêt du Championnat, nous ne le contestons pas. Mais les relégations ? En quoi la rétrogradation d'Amiens permet de lutter contre la pandémie du Covid-19 ? »
Le conseil de l'OL : « La saison blanche a été retenue par la plupart des sports professionnels en France. Dès lors qu'on ne peut pas finir une compétition dans les règles définies, on annule purement la saison. Toute autre méthode, celle du quotient par exemple, introduit un biais sur l'équité sportive. »
Jean-Michel Aulas (président de l'OL) : « Le calendrier permet encore de terminer le Championnat. On balaie ceci d'un revers de la manche... Nous souhaitons finir d'une façon ou d'une autre la saison. Sur le plan amateur, pourquoi pas utiliser le système du quotient. Mais nous sommes une entreprise cotée en Bourse avec des fonds propres de 400 millions d'euros. Personne n'a retenu ce classement par quotient ailleurs, dans aucune autre Ligue ! »
Un des conseils de la LFP : « En quoi la saison blanche est-elle plus respectueuse des règles du Championnat ? Je trouve cela plus irrespectueux. Le quotient est la traduction du mérite sportif au moment où le Championnat s'arrête. »
15 h 35 : débat autour de la date du 3 août
L'OL insiste pendant l'audience sur cette fameuse date du 3 août, qui aurait été fixée par l'UEFA comme date de fin des championnats nationaux. Ce n'est « pas une date impérative » a répondu l'UEFA, le 14 mai, dans un courrier adressé à l OL.
Jean-Michel Aulas (président de l'OL) : « La ministre des Sports (Roxana Maracineanu) donne la date du 3 août comme la raison pour arrêter le Championnat. Elle l'a répété une dizaine de fois dans les médias. On lui a dit que le 3 août était une date butoir, mais c'est un impératif qui n'existe pas ! »
Un des conseils de la Ligue : « La Ligue, jusqu'au 28 avril, a travaillé jour et nuit sur des scénarios de reprise. Le temps a été exclusivement consacré à la reprise de l'activité. Du 17 juin au 2 août. Dans tous les documents que nous avions, l'UEFA prévoyait toujours une fin de compétition nationale aux alentours du 3 août. On s'est donc fixés des dates butoirs car nos nouveaux diffuseurs auraient pu nous reprocher de perturber la future saison. Ce scénario a été arrêté avec la déclaration d'Édouard Philippe (Premier ministre) fin avril. »
14 h 45 : Aulas dénonce une « situation invraisemblable »
Jean-Michel Aulas (président de l'OL) : « L'OL reprend ses entraînements le 8 juin avec des protocoles validés par des médecins. Tout le monde aurait pu reprendre à cette date. Ce protocole a été testé et validé par les autres nations. C'était absurde de tout arrêter le 30 avril alors que les autres nations ne l'ont pas fait. On est dans une situation invraisemblable. Je suis consterné (répété 3 fois)... Oui, on peut reprendre. On peut trouver des diffuseurs pour finir la saison même si je lis l'inverse. Il est possible de reprendre sur le plan sanitaire, possible de décaler les dates du prochain championnat. L'Allemagne et l'Italie l'ont fait hier, le 12 septembre, avec l'aval de l'UEFA. Je me suis assuré auprès des dirigeants de Mediapro qu'il n'y avait pas de problème si la saison prochaine démarrait plus tard. »
Didier Quillot (directeur général exécutif de la LFP) : « Je n'ai pas connaissance d'une volonté de Mediapro de financer une fin de championnat. »
Un des avocats de la LFP : « L'OL est le seul club professionnel à contester l'arrêt du championnat. En prétendant qu'il défend l'intérêt du football... L'argument de la perte de chance de participer à la C1 ? C'était déjà très mince au vu du classement. L'atteinte est donc à relativiser. Si on autorise la reprise de l'entraînement, c'est impossible d'avoir des matches avant mi-juillet. Tout cela serait un désordre considérable pour l'ensemble du foot pro. L'intérêt général est d'en rester à l'arrêt du foot. Le remède proposé par l'OL est bien pire que le mal qu'il cherche à dénoncer. »
14 h 18 : Aulas et Joannin présents pour leurs recours devant le Conseil d'État
Jean-Michel Aulas et Bernard Joannin, respectivement présidents de Lyon et d'Amiens, sont présents devant le Conseil d'État pour leurs recours concernant les conséquences de l'arrêt prématuré du Championnat.
Que c'est bon de voir Aulas se faire mettre.