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Barça, Real, Juve : où en est le dossier Neymar (PSG) ?
L'avenir de la star parisienne est l'objet des rumeurs les plus folles. À douze jours de la fin du mercato, éclairage sur le dossier le plus brûlant de l'été
Coupe de cheveux légèrement modifiée, sourire intermittent, vannes avec certains de ses coéquipiers, dont Kylian Mbappé : voilà comment apparaît Neymar au Camp des Loges, ces derniers jours. Depuis son retour dans la capitale, le 15 juillet, avec une semaine de retard sur le programme prévu, la situation quotidienne de la star n'a pas changé. Et la prise de parole publique de Leonardo pour justifier l'absence du Brésilien contre Nîmes le 10 août - « des discussions plus avancées qu'avant » - a gelé la tendance. Neymar est un homme en transit.
Sa volonté n'a absolument jamais évolué : l'ex-Barcelonais ne se voit en aucun cas rester à Paris, terre selon lui de tous ses maux - blessures, affaires -, et érige un come-back en Catalogne comme objectif absolu à son agent, Pini Zahavi. L'épisode des chants et banderoles hostiles du Parc des Princes contre Nîmes a acté la rupture populaire. Depuis des semaines, pas un jour sans que son avenir ne soit au coeur de toutes les discussions et des rumeurs. Difficile de s'y retrouver dans ce deal qui serait, quoi qu'il en soit, l'un des plus énormes de l'histoire du foot.
À Paris, qui a adopté une position de fermeté depuis qu'il a pris connaissance des velléités de départs de sa star, en mai, on se prépare à toutes les hypothèses. Y compris celles de voir la recrue à 222 M€ (à l'été 2017) rester. Alors que le PSG privilégiait une résolution rapide du dossier Neymar, aucune solution n'apparaît nettement. Et à douze jours de la fin du mercato, tous les acteurs du dossier jouent leur partition. Un jeu de poker menteur en mondovision.
Le Barça s'active comme il peut
Le Barça veut-il vraiment de Neymar ? Cette question, au sortir de la désormais fameuse réunion du 13 août entre Leonardo et plusieurs représentants du FC Barcelone - Éric Abidal (directeur technique), Javier Bordas (membre du comité directeur) et André Cury (représentant du Barça au Brésil) -, plusieurs acteurs du dossier se la sont posée. L'absence physique du patron du club catalan Josep Bartomeu, au cours de ce rendez-vous, a alimenté les commentaires. Et pouvait être analysée comme une volonté chez lui de ne pas trop s'engager personnellement dans un dossier qu'il savait très compliqué à faire aboutir. Bartomeu le mesure parfaitement depuis le début : en raison de l'absence de surface financière de son club, sa marge de manoeuvre est très limitée.
Mais il connaît aussi la volonté de son quintuple Ballon d'Or Lionel Messi. L'Argentin veut faire revenir « Ney ». Alors, le Barça s'active comme il peut. Sans savoir réellement s'il peut faire aboutir le dossier. Ce qui donne l'impression à Paris, parfois, que le Barça est là sans être là.
La pression est montée en Catalogne
Les deux hypothèses soumises au directeur sportif du PSG ce 13 août - une somme d'argent et un échange de joueurs ou un prêt d'un an avec obligation d'achat, ont acté une situation de blocage avec le PSG. Aucun des schémas proposés ne satisfait le club de la capitale. Le prêt au Bayern Munich de Philippe Coutinho, qui apparaissait comme l'une des monnaies d'échange du club catalan, a envoyé dimanche un signal négatif au camp Neymar. Qui croit pourtant toujours en un come-back. Et a clairement fait comprendre au FC Barcelone, via Pini Zahavi, qu'il devait revenir à la charge.
Sans vente conséquente, aucune proposition de transfert ne peut être émise par le Barça. L'hypothèse d'un prêt avec option d'achat automatique (sur la base d'un montage financier différent), révélée dans nos colonnes le 1er août, a donc ressurgi lundi. Le club catalan a ressorti le même modèle que celui employé par Paris pour recruter Kylian Mbappé en 2017. A-t-il une chance d'aboutir ? À Paris, on ne montre guère d'enthousiasme face à cette offensive. On la conditionne à une base de « cash » importante, de manière à disposer d'une surface financière suffisante pour trouver le successeur du « Ney ». Celle proposée ces dernières heures ne convient pas à Paris. Barcelone, qui vient de perdre Ousmane Dembélé pour cinq semaines (cuisse) et qui sort d'une défaite face à Bilbao (0-1), a vu la pression monter. Le dossier Neymar est devenu brûlant. La possibilité de faire revenir le Brésilien « est toujours ouverte », expliquait-on au club mardi. Cette fois, Bartomeu ne va plus pouvoir tergiverser.
Échanges continus avec le Real
C'est une carte dont dispose encore Pini Zahavi. L'agent de Neymar connaît bien la priorité de son prestigieux client. Mais dans l'esprit de l'intermédiaire, le Real Madrid reste une solution de « repli » valable et viable. Neymar, en cas d'échec de la piste Barça, n'a pas écarté la piste madrilène. Les échanges avec les dirigeants du Real et le camp du Brésilien n'ont jamais été interrompus ces dernières semaines.
Florentino Pérez, fan du joueur, n'est pas l'homme à convaincre dans ce dossier. Le président du Real Madrid a déjà établi avec les représentants de l'attaquant parisien qu'il disposait de la surface financière nécessaire pour satisfaire leurs exigences. Malgré les propos de Zinédine Zidane en marge du succès face au Celta Vigo (3-1), samedi, au sujet de Gareth Bale - « Il va rester. Il est ici comme les autres et je suis content du match qu'il a fait » -, la volonté présidentielle d'attirer « Ney » n'a pas changé. Madrid, toujours lancé dans le projet Kylian Mbappé à l'horizon 2020, perçoit toujours Neymar comme une opportunité de marché cet été.
Les échanges avec le PSG ont encore eu lieu au cours de la semaine dernière. Peu d'éléments ont filtré sur la structure des offres mais elles comporteraient bien une base fixe assortie de plusieurs joueurs. Leonardo s'était renseigné il y a une quinzaine de jours sur la situation des gardiens Keylor Navas (32 ans, 2020) et Thibaut Courtois (27 ans, 2024). Sans que cela n'avance concrètement. D'autres joueurs, dont l'identité n'a pas filtré, auraient été suggérés puis intégrés aux offres. Paris a repoussé ces propositions. Zinédine Zidane, fidèle à la planification de son recrutement au début de l'été, perçoit, lui, toujours le milieu de MU Paul Pogba (26 ans) comme la priorité.
La Juventus, une piste opportune
C'est la grande nouveauté du dossier Neymar depuis quelques heures. Lancée dans un premier temps au Brésil, la rumeur d'un intérêt de la Juventus Turin pour Neymar a pris une tournure plus concrète dans la presse italienne ces dernières heures. Existe-t-il vraiment ? Dans le camp Neymar, on le confirmait mardi après-midi. Avec à l'appui des échanges réguliers avec des dirigeants de la Juve et une offre possible pour le PSG, comprenant une formule argent + joueur(s). Un joueur qui pourrait être l'une des cibles parisiennes de l'été : l'attaquant argentin Paulo Dybala (25 ans).
Le fait que cette rumeur sorte dans ce timing interpelle nécessairement. Et pose question : est-ce une manière pour les représentants de la star brésilienne de mettre la pression sur les clubs espagnols, notamment sur le Barca, ou y a-t-il une réelle volonté de la Vieille Dame ? Au sein de la Juve, qui depuis le début de l'été a toujours nié un quelconque intérêt pour l'ex-Barcelonais, on repoussait mardi la perspective d'une arrivée du « Ney » et on orientait davantage les interlocuteurs vers une manoeuvre du clan Neymar.
Elle veut absolument vendre Dybala
En clair, la Juventus serait utilisée à des fins de négociations. Une donnée est claire toutefois : il y a eu échanges récents entre le directeur sportif du PSG, Leonardo, et son homologue turinois, Fabio Paratici. Dans le cadre de ce dialogue, né de l'intérêt de Paris pour Dybala (*), le cas Neymar a été abordé. Sans qu'on détermine avec précision s'il s'agit pour la Juve d'une posture de négociations dans la perspective d'une future vente de Dybala ou d'une réelle volonté du club italien de recruter le Brésilien. Dans tous les cas, les positions sont très éloignées dans ce qui pourrait devenir un dossier Neymar.
La Juve, qui a des joueurs à vendre - Rugani, Mandzukic, Higuain, Matuidi -, ne peut dégainer dans l'immédiat une offre conséquente. Sans parler du salaire très important du joueur. Même avec la réforme fiscale en Italie, qui permet moins de charges sur les émoluments, l'équation financière semble particulièrement compliquée. Le lien entre Paris et le club italien sera dans tous les cas continu jusqu'au 2 septembre, date de clôture du mercato. En cas de départ de Neymar, le PSG voudra finaliser le transfert de Dybala. La Juve veut absolument vendre l'Argentin (sous contrat jusqu'en 2022), dont le transfert à Manchester United a capoté en raison, notamment, des commissions élevées demandées par son entourage.
(*) L'entourage de l'Argentin nous a démenti l'existence d'une réunion mardi à Paris pour discuter du transfert au PSG.
L'Equipe