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Nouvel entraîneur de l'OM: «André Villas-Boas, c'est le top», estime Modou Sougou
INTERVIEW L'ancien attaquant de l'OM Modou Sougou a évolué sous les ordres d'André Villas-Boas à l'Académica de Coimbra
Avant de signer ce mardi à Marseille pour deux saisons, André Villas-Boas a vécu, de 2009 à 2010, sa première vraie expérience d’entraîneur principal à l’Académica de Coimbra, au Portugal.
Le coach portugais a réussi à maintenir l’équipe et à la mener en demi-finale de Coupe de la Ligue.
L’ancien attaquant de l’OM Modou Sougou garde un très bon souvenir d’André Villas-Boas et pense que Marseille a fait un « bon choix » en le recrutant.
Un « privilégié. » Voilà comment Modou Sougou se définit, sous prétexte qu’il a vécu les grands débuts du précoce André Villas-Boas, qui a signé ce mardi pour deux ans à Marseille. En 2009, l’ancien adjoint de José Mourinho avait décidé de voler de ses propres ailes pour prendre en main le destin de l’Académica de Coimbra, où évoluait l’attaquant passé ensuite par l’OM. Modou Sougou revient pour 20 Minutes sur ses années passées auprès d’André Villas-Boas. Il livre également d’étonnantes anecdotes sur le futur coach de Marseille, tout en assurant que le Portugais est l’un des meilleurs coachs qu’il a croisé dans sa carrière.
Quel souvenir gardez-vous d’André Villas-Boas ?
Je ne garde que de bons souvenirs d’André Villas-Boas. J’ai la chance d’être dans la première génération à l’avoir eu en tant que coach principal. L’Academica a été sa première équipe, quand il a arrêté d'être l’adjoint de Mourinho. On a eu ce privilège et on a réalisé après que c’était un grand coach. Et c’est une bonne personne.
Est-ce que c’est une bonne idée pour l’OM de le recruter ? Vous qui connaissez le contexte marseillais…
C’est le top ! A mon avis, André Villas-Boas, c’est l’idéal ! A Marseille, il y a cette ferveur… Quand tu aimes le football, c’est ce que tu veux. Paris, ils ont de l’argent mais le football en France, c’est Marseille. Si Villas-Boas devait venir en France, c’était forcément à l’OM ! C’est un bon choix pour les deux, pour lui et pour Marseille !
On peut le comparer à Mourinho, selon vous ?
Je n’ai jamais été entraîné par Mourinho, même si je l’ai rencontré. Villas-Boas a quelque chose en lui. L’Académica jouait le maintien. Quand il est arrivé, on était en grande difficulté (cinq défaites consécutives), on était relégables… Avec lui, on s’est sentis en vie ! C’est quelqu’un qui vient te sauver et dont tu sens tout de suite la puissance ! Il est sûr de ce qu’il fait, il est très méthodique, très pro. Je ne l’oublierai jamais. J’ai connu beaucoup de coachs et je le cite toujours comme exemple, alors qu’il était très jeune… Certains joueurs étaient plus âgés que lui !
Des joueurs comme Assou-Ekotto décrivent des entraînements atypiques, avec trois buts, par exemple. Comment sont ses séances ?
C’est quelqu’un de novateur, il nous faisait faire des exercices qu’on n’avait jamais vus ! Mais dans le bon sens… En tant que joueur, tu te lèves le matin pour aller t’entraîner, pour aller apprendre… Avec lui, tu fais toujours quelque chose de nouveau. Avec d’autres coachs, on fait tout le temps les mêmes séances… Pas avec lui. Il faut être toujours concentré et ses entraînements demandent beaucoup d’intelligence. Il s’adapte au prochain match. Avant de jouer une grande équipe, on s’entraînait à sortir le ballon face à un gros pressing… On se préparait énormément au travail de passes, on se sentait si fort qu’on se disait : « pendant le match, je ne vais pas rater une seule passe ! » On était comme des gamins dans une salle de jeu, toujours dans l’excitation. Et à la fin de l’entraînement, personne ne te dit « va faire la sieste ! » Tu y vas direct… Comme Bielsa, c’est un coach qui fait des séances exceptionnelles. Si tu aimes le foot, tu aimes Villas-Boas !
Il est sûr de ce qu’il fait, il est très méthodique, très pro. Je ne l’oublierai jamais. J’ai connu beaucoup de coachs et je le cite toujours comme exemple, alors qu’il était très jeune. »
On dit parfois que c’est un coach qui change souvent de tactique en match…
C’est sûr ! Il n’est jamais figé sur un modèle tactique. Nous, à Coimbra, on avait l’habitude de coachs qui jouaient pour ne pas perdre. Un bloc bas, on attendait. Avec lui, ça a changé. Dans les gros matchs, il nous incitait à prendre du plaisir. Tactiquement, il est très actif, très réactif. Certains coachs attendent les problèmes pour changer. Lui, même à 0-0, il changeait son système ! C’est très positif. Comme à la boxe, il n’attend pas qu’on le tape pour taper, il va taper d’abord !
Auriez-vous un exemple ?
On jouait contre Benfica, qui jouait pour le titre. Il nous a dit d’entrée de jeu : « la première frappe, ça doit être nous. Le premier corner, ça doit être nous. La première faute, ça doit être nous. »
Il était proche de ses joueurs ?
Très proche ! Il savait que j’étais fan de Marseille car je l’ai toujours dit. On avait un match contre Porto à domicile, un match hyper important… Quelques jours avant, Benfica reçoit Marseille en Ligue Europa. Il me reçoit dans son bureau : « alors il paraît que tu es fan de l’OM… » Je lui confirme : « T’as envie d’aller voir le match de Marseille à Benfica ? Bon, prends ta voiture et je m’occupe du reste ! Mais tu me promets que tu rentres directement après le match… » On part avec ma femme et mon fils, il nous a mis bien, des places en loges et tout. J’étais super content, j’ai même rencontré Souleymane Diawara et Hatem Ben Arfa.
Le jour du match contre Porto j’ai marqué ! Les joueurs ont couru dans ma direction… Moi j’ai couru directement vers le coach pour le prendre dans mes bras, pour le remercier. Les autres joueurs ne comprenaient pas, ils me disaient : « put***, t’es un lèche-cul toi ! » Mais je voulais le remercier, un coach te laisse pas faire 400 kilomètres quand tu as un match à préparer ! C’était unique !