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« Une méthode qui nous change »
Bouna Sarr, qui va vivre sa cinquième saison à l’OM, découvre la philosophie de son nouvel entraîneur, André Villas-Boas. B. Sarr : «Une méthode qui nous change»
Bouna Sarr, qui va vivre sa cinquième saison à l’OM, découvre la philosophie de son nouvel entraîneur, André Villas-Boas. « Dans le 4-3-3 qui s’annonce, avez-vous l’impression d’être reparti pour jouer milieu droit ? Pas forcément, c’est plus parce que malheureusement Flo (Thauvin) s’est blessé (cheville). Ma polyvalence permet d’aider le groupe. C’est une option en plus pour le coach. On verra comment il va m’utiliser, je pense que ce sera ponctuel au milieu. Maintenant, je suis latéral.
Avec André Villas-Boas, vous connaissez encore un nouvel entraîneur à l’OM… (Il coupe.) Oui, c’est mon cinquième coach ici. Bielsa, Passi, Michel, Garcia…
Vous les épuisez tous ! (Rires.) Non, je ne les épuise pas, au contraire, j’arrive à survivre avec tous !
Les entraînements de Villas-Boas sont-ils vraiment différents ? Oui, c’est une philosophie différente. On travaille énormément avec ballon et c’est ce que nous, joueurs, on aime. Même les exercices à dominante physique sont faits avec ballon, c’est une méthode qui nous change mais qu’on apprécie.
En quoi cela consiste-t-il ? Tu vas accélérer avec ballon plutôt que sans. C’est un effort violent, mais avec ballon, ce qui fait que tu es en situation de match. Courir sans ballon, on sait le faire, le plus difficile, c’est de courir avec, pour la coordination. Et du coup, on le travaille énormément, c’est très bénéfique. On travaille la technique, cela permet de rester lucide.
“Moi, j’ai envie de rester
Comment l’entraîneur se comporte-t-il, au quotidien ? Il est très chaleureux, très souriant, beaucoup dans la communication. C’est un coach moderne, jeune (41 ans) . Il me donne des consignes, des conseils, et on voit qu’il prend du plaisir à les donner. Il apprend le français mais il le parle déjà très bien, on sent qu’il a envie de s’acclimater.
On parle beaucoup de vous, pendant ce mercato... Moi, j’ai envie de rester. On est à l’écoute de ce qui se dit. Ça parle énormément, pas seulement sur moi mais sur l’ensemble de l’effectif. On sait que le club a besoin de vendre.
Est-ce difficile d’être dans l’inconnu ? C’est vrai que chacun lit les choses sur les uns ou les autres. On se taquine un peu, on reste solidaires, on prépare la saison comme si on devait la jouer tous ensemble.
Vous êtes un ancien, désormais. Vous avez vu naître le Champions Project, aujourd’hui vous le voyez changer de cap, avec moins de moyens. Comment le vivez-vous ? Un peu comme les supporters. Ils sont impatients de voir des recrues, ils veulent un peu de nouveauté. Mais un projet ne se fait pas en deux ou trois ans, on le voit dans beaucoup d’équipes en Europe. Manchester City n’a toujours pas gagné de Ligue des champions par exemple, et ils ont des moyens énormes. Il faut être patients. Ce n’est pas évident, parce qu’on a un public exigeant et qui n’est pas patient. On les comprend, par rapport à l’histoire du club. On espère leur faire plaisir cette saison.
Vous allez vivre votre cinquième saison à l’OM… Je pense que les gens n’en ont pas conscience. Ce n’est pas donné à tout le monde de réaliser une cinquième saison à l’Olympique de Marseille, sans être parti en prêt ou quoi que ce soit. J’ai surmonté les épreuves, individuelles et collectives. Chaque saison me forge et j’apprends énormément. »
L'Equipe