Le 29/05/2019, mis à jour le 29/05/2019 à 01:06
Baptiste Chaumier
Younès Kaboul, qui a côtoyé André Villas-Boas à Tottenham en 2012-2013, décrit un coach méticuleux, porté sur les nouvelles technologies, et sûr de lui malgré son jeune âge.
«Êtes-vous surpris de voir André Villas-Boas débarquer à l'OM et en Ligue 1 ?
Oui, même si je sais qu'il avait failli venir déjà (il avait été approché en janvier 2014 avant de décliner). Mais l'OM, c'est un nom en Europe, un peu comme le FC Porto. Après Chelsea et Tottenham, des expériences qui remontent un peu, j'ai l'impression qu'il vient relancer sa carrière.
Arrivée d'André Villas-Boas : le début d'une révolution à l'OM
Il a travaillé dans des grands clubs mais la pression peut être très forte à Marseille. Le sentez-vous armé pour y résister ?
Il ne sera pas surpris par l'engouement populaire. À Porto, il y a une atmosphère particulière aussi. Si on lui donne le temps de bien préparer son équipe, il peut faire mal, un peu comme Leonardo Jardim à Monaco.
Il est surnommé le "Special Two"...
(Il coupe.) Il n'aime pas du tout ce surnom ! Il veut tracer son propre chemin, même s'il a beaucoup de respect pour Mourinho.
Existe-t-il des similitudes entre les deux entraîneurs ?
André est peut-être plus proche de ses joueurs. Il parle beaucoup avec eux, il est à l'écoute, s'intéresse à eux, même pour ce qui ne concerne pas le terrain. Mais s'il te donne beaucoup, il exige autant en retour.
Ses expériences se sont mal terminées en Angleterre, que ce soit à Chelsea ou Tottenham. Pour quelles raisons ?
À Tottenham, le club était à une période de transition, notamment à la deuxième intersaison. Gareth Bale avait été vendu à la toute fin du mercato (en 2013) et je crois que les ambitions n'étaient pas en rapport avec les moyens réels. On avait eu beaucoup de blessés aussi et certains joueurs ne voulaient pas jouer pour lui.
«Au niveau du jeu, il me fait penser à des entraîneurs actuels comme Mauricio Pocchettino, que j'ai connu ensuite à Tottenham»
Certains joueurs (Gallas, Assou-Ekotto) ont eu des mots très durs à son encontre. Quel est votre avis sur l'entraîneur ?
Je crois que c'est une question de feeling. C'est très personnel. C'est un peu dommage parce que c'est un entraîneur méticuleux, proche de ses joueurs mais qui doit faire des choix, comme n'importe quel coach. Et, parfois, ça ne plaît pas.
C'est un jeune entraîneur (41 ans) et il l'était encore plus à Tottenham. Comment son discours passait-il auprès du groupe ?
Il n'a aucun complexe par rapport à son âge. On l'oublie vite, je crois. C'est quelqu'un de mature, qui sait où il veut aller, comment il veut y aller. Il est déterminé et il fait passer ce message.
Quel type d'entraîneur est-il ?
Au niveau du jeu, il me fait penser à des entraîneurs actuels comme Mauricio Pocchettino, que j'ai connu ensuite à Tottenham. Ils ont des principes un peu similaires : toujours repartir de derrière, proprement, par des passes courtes. Il donne beaucoup de liberté à ses milieux et ses attaquants, il ne veut pas qu'ils soient figés à des positions, ils doivent permuter sans cesse. Derrière, tu as intérêt à être solide !
Était-il déjà porté sur les nouvelles technologies ?
Comme il a commencé tout en bas de l'échelle par l'analyse vidéo, la tactique, l'étude des adversaires, il ne néglige rien. À l'époque, à la mi-temps, ses adjoints pouvaient venir te voir pour te montrer des actions sur l'écran pour t'expliquer ce que tu aurais dû faire. Il y a sept ans, c'était novateur.»
L’equipe