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APRES, IL SERA VRAIMENT TROP TARD...
Pour rester au contact de Lyon et Saint-Étienne, l’OM doit gagner ce soir. Les choix de Rudi Garcia, privé de Thauvin, seront aussi scrutés que cruciaux. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT
MATHIEU GRÉGOIRE (avec V. G.) MARSEILLE – Des joueurs en pleine forme physique, de la concurrence sur toutes les lignes, des avants-centres qui plantent, dans le bon sens du terme : l’OM semblait paré hier matin à la veille de recevoir le FC Nantes. C’était avant un pépin inattendu, qui a assombri la soirée olympienne, le forfait de Florian Thauvin, meilleur buteur du club en L1 (13 réalisations). L’attaquant a reçu un coup « sur une cheville déjà endolorie », selon le communiqué publié hier soir par le club.
Cette mauvaise nouvelle a au moins l’avantage de simplifier les choix en attaque, alors que Marseille entame le sprint final avec un handicap certain. Le timing s’avère cruel, au crépuscule d’une année déroutante pour un club qui a passé son temps à écoper en espérant des jours meilleurs et des gadins de ses concurrents pour le podium.
Vendredi, lors des conférences de presse, Valère Germain et Rudi Garcia l’ont logiquement avoué : le soir venu, ils seraient calés devant leur télé pour le déplacement de l’OL à Bordeaux. Sans aller jusqu’à revêtir le maillot des Girondins, mais en priant pour une déconvenue du rival lyonnais, finalement vainqueur (3-2). Pour avoir galvaudé une grosse première partie de l’exercice, recherché en vain la bonne composition et sous-estimé l’importance d’un numéro 9 aguerri, l’OM s’est condamné à ne survivre qu’à travers le parcours et les yeux des autres. Cette dépendance est d’une tristesse infinie quand on se souvient de la façon dont il a écrit son destin seul, la saison dernière.
Il reste cinq matches pour un baroud d’honneur et une qualification européenne, Rudi Garcia devra choisir les plus concernés au sein d’un effectif presque au complet. « Cela va être compliqué de faire une équipe de départ, a expliqué l’entraîneur marseillais. J’ai du choix ! Sortir Ocampos alors qu’il a marqué (à Guingamp, 3-1), ne pas faire jouer Balotelli alors que lui aussi marque plein de buts, ne pas faire jouer Germain alors qu’il reste sur deux buts en évoluant tout seul devant dans un 4-2-3-1… C’est aussi difficile de sortir Thauvin (qui n’était pas encore forfait) ou Payet qui ont fait une passe décisive. J’ai aussi beaucoup aimé l’entrée de Nemanja (Radonjic) à Guingamp. Au milieu, Max (Lopez) a fait quinze matches d’affilée et il s’est retrouvé sur le banc, Luiz Gustavo vient de faire deux rencontres de suite, Kevin (Strootman) est rentré et a fait une passe décisive, Morgan (Sanson) a fait un très bon match à Guingamp… Souhaitez-moi bonne chance ! »
Maxime Lopez de retour
Gai comme un pinson, Garcia a déclaré ça tout de go, un grand sourire aux lèvres. Son détachement inouï le préserve au moins des critiques du public, sa résilience le protège du scepticisme de ses joueurs. Hier, lors de la séance de l’après-midi, il a brouillé les pistes et n’a fait aucune mise en place. Sakai titulaire, Sarr et Amavi sont en balance pour la seconde place de latéral.
Au milieu, Luiz Gustavo devrait retrouver son comparse Maxime Lopez, « mis au repos » en Bretagne, selon les mots de l’entraîneur, quand il lui a fallu justifier ce choix en interne. Les aficionados de la paire Strootman-Gustavo, entraperçue l’automne dernier, devront encore attendre, ou peut-être simplement se l’imaginer lors de leurs parties de FIFA : en cas de non-qualification pour la prochaine Ligue des champions, on voit mal l’OM repartir avec ces deux cadres au salaire XXL et au profil redondant.
Devant, Garcia composera avec ses quatre fantastiques, qui ont participé au redressement du printemps. Le sénateur Balotelli, lui, sera à nouveau disponible. De retour du cumul blessure/suspension, l’Italien semble voué à débuter, comme l’omniprésent Ocampos (voir par ailleurs) . Et donc, en l’absence de Thauvin, comme Germain et Payet.
L'Equipe