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Après la victoire de l'OM contre Amiens (2-0), samedi, Daniel Riolo analyse le regain de forme marseillais, à travers l'apport de Balotelli et l'absence des "gros salaires".
Plus de stress, d’angoisse, de rupture avec le public, l’OM semble sur la voie de la guérison. Trois victoires de suite et une 4e place, ça change et ça calme une atmosphère. L’explication première tient-elle à la présence de Mario Balotelli? Probablement oui. Autant, à long terme, je resterais toujours sceptique sur son rendement, autant sur une mission courte, je pensais qu’il était capable de réveiller l’OM. J’avais misé sur une dizaine de buts, mais à ce train-là, il pourrait même être au-dessus. Contrairement à ce que le club disait, dans une communication confuse, on ne peut pas se passer d’un vrai attaquant. Soucieux de se montrer, de prendre une revanche sur lui-même, Balotelli ne pouvait que s’impliquer. C’est pour ça que j’avais émis très peu de doute sur son intégration. Balotelli, il marque des buts avec sa tête, pas avec ses pieds.
Battre Bordeaux, Dijon et Amiens n’a peut-être rien de fou, mais quand on sort d’une horrible série, de matches à l’envers, du milieu de tableau, enchaîner trois succès devient un événement non négligeable.
Outre l’apport de Balotelli, que se passe-t-il à l’OM? On parle du système tactique et du 4-4-2. Ok je veux bien. Mais ce 4-4-2 au lieu du 4-2-3-1, ça change quoi? En fait pas grand-chose. C’est le choix des hommes qu’il faut mettre en avant à mon avis.
Comment envisager de mettre Sanson sur le banc?
On ne peut pas analyser la remontée de Marseille sans observer que Rami, Gustavo et Payet ne sont plus là. Strootman a joué contre Dijon, mais c’est sans lui que l’OM a bien fini.
Et de la même manière, comment ne pas constater que c’est avec l’activité de Maxime Lopez et surtout de Sanson que l’OM va mieux! Sanson, c’est l’homme fort de l’OM dans cette belle période. Ce joueur n’a jamais été complètement installé comme un titulaire dans cette équipe et je me demande s’il n’aurait pas mérité bien plus d’égards. Si on regarde les derniers matches, comment envisager de le remettre sur le banc? Et puis, il y a aussi un autre joueur dont on ne parle jamais, c’est Sakai. Et son retour a également fait beaucoup de bien à l’équipe.
Revenons au fameux 4-4-2. La vraie différence tient à la nature du joueur qu’on met à côté du 9. C’est 4-2-3-1 quand le profil est plutôt "10" et 4-4-2 quand c’est un autre 9. On pourrait envisager un retour de Payet à côté de Balotelli. On pourrait même se dire que sa qualité de passe serait un atout, mais je n’en suis pas sûr. L’autre 9, celui à côté de la vedette, doit accepter un travail obscur. Il doit se mettre au service de l’autre. Germain, faute de mieux, est capable de remplir ce rôle. Il est même plutôt à l’aise dans le costume du besogneux. Balotelli pourra alors glander une bonne partie du match, quand un ballon viendra, il sera souvent efficace.
Balotelli, c’est une star. Peu importe si ce statut est mérité ou justifié, et à dire vrai, je n’ai jamais compris pourquoi, mais il se trouve que le monde du foot l’a fait ainsi. Alors, il a besoin de mecs prêts à se battre pour lui. Ça tombe bien, dans ce "nouveau" OM, la plupart des joueurs sont du genre généreux. A commencer par Germain et la doublette Sanson-Lopez.
Le podium? Ça ne dépend pas de l'OM
Alors après ses trois victoires, le calendrier va s’alourdir. Rennes, Saint-Etienne, Nice puis le PSG vont se présenter. Il y a là, matière à perdre des points. Trois rivaux pour le pied du podium et un intouchable, ça s’annonce plus rude.
Après cette série de matches, l’OM saura ce qu’il peut encore viser. La 4e place est jouable. Evidemment aujourd’hui, tout le monde y croit. C’est toujours pareil à Marseille. On dit qu’en foot "tout va très vite", mais à Marseille ça va encore plus vite qu’ailleurs. Certains parlent à nouveau du podium. Ils ne devraient pas car ça ne dépend pas de l’OM, mais de l’éventuel énorme dérapage de ceux devant.
Et puis surtout, avant de faire des calculs, je préfère observer comment l’OM va continuer à avancer. Garcia va-t-il continuer à laisser ses "gros salaires" sur le banc? Au premier accroc, sera-t-il tenter de faire machine arrière? Le coach marseillais n’a que très peu été inspiré cette saison. On peut même dire que ses choix récents ont été un peu dictés par les événements. Il va donc falloir qu’il se remette à la barre et qu’il la tienne ferme pour accrocher cette 4e place. Ça sera un moindre mal dans cette saison bien tourmentée.