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Benitez, un château en France ?
En fin de contrat avec Newcastle, l’entraîneur espagnol a mandaté une société d’agents lyonnaise et serait intéressé par un challenge en Ligue 1. GUILLAUME DUFY
Après José Mourinho, qui a récemment multiplié les clins d’œil en direction de la Ligue 1, c’est au tour d’un autre entraîneur vainqueur de la C 1 et passé par le Championnat anglais de tourner son regard vers la France. Le 27 février, à un journaliste anglais qui lui demandait de quoi son avenir serait fait, Rafael Benitez (58 ans), dont le contrat arrive à expiration, a répondu que ce n’était pas le moment de se pencher médiatiquement sur le sujet. Et qu’il le ferait quand Newcastle (actuellement 14e avec 7 points d’avance sur le 18e, Cardiff, après 32 journées) aurait obtenu l’assurance de rester en Premier League la saison prochaine.
En privé, en revanche, le technicien espagnol discute de cette perspective. Avec ses dirigeants, qui lui ont proposé un nouveau contrat de deux ans. Mais aussi avec Score Agencies, une société française gérée entre autres par Alexandre Bonnefond, agent sportif. Le 6 mars, deux collaborateurs de cette structure lyonnaise ont effectué le déplacement à Manchester afin de rencontrer l’ancien entraîneur, entre autres, du Valence CF, de Liverpool, avec lequel il a remporté la Ligue des champions (2005), de Chelsea, du Real Madrid, de l’Inter Milan et de Naples.
Benitez n’était pas seul. Il est venu avec Richard Green, son avocat et conseiller, qui a remplacé en octobre 2017 Manuel Garcia Quilon, l’agent avec lequel il a travaillé durant une dizaine d’années. À la fin de cette réunion qui a eu lieu une bonne partie de l’après-midi dans un hôtel de la ville, le technicien espagnol a accepté de signer un mandat avec cette agence qui le représentera donc sur le territoire français jusqu’au 1er septembre 2019.
À Newcastle, qu’il entraîne depuis 2016 et où il n’exclut pas de prolonger, Benitez sait qu’il n’aura pas les moyens de concurrencer le top 6 (les deux Manchester, Liverpool, Tottenham, Arsenal et Chelsea) de la Premier League et de se battre pour décrocher une place européenne. De plus, le propriétaire des Magpies, Mike Ashley, peine à tenir ses promesses quand les mercatos ouvrent et évoque régulièrement son envie de vendre. Benitez s’interroge donc vraiment. Le marché français peut lui offrir ce bonheur de terminer sur le podium.
L’OM et l’OL pourraient lui convenir
Les derniers jours ont bouleversé la donne sur le territoire hexagonal. Rudi Garcia serait fragilisé s’il ne parvenait pas à conduire Marseille en Ligue des champions. Et Bruno Genesio n’est plus du tout certain de rester à Lyon. Deux clubs qui correspondraient aux attentes de Benitez. Mais son profil intéresserait-il les décideurs des deux olympiques ? Dans son histoire, Marseille n’a pas eu peur de s’ouvrir au monde extérieur, avec des fortunes diverses (Franz Beckenbauer, Raymond Goethals, Abel Braga, Tomislav Ivic, Javier Clemente, Éric Gerets, Marcelo Bielsa, Michel). L’actuel directeur sportif de l’OM, Andoni Zubizarreta, est espagnol. Ciblé par Arsenal (L’Équipe de mardi), il a des envies d’ailleurs, mais un changement d’entraîneur pourrait le faire réfléchir.
Jean-Michel Aulas a, lui, toujours eu un penchant pour les techniciens français. « Il y a plus de risques à prendre un étranger qu’un Français dans un club comme Lyon », expliquait-il encore hier, dans nos colonnes.Le grand patron lyonnais apprécie aussi que l’entraîneur recruté collabore avec le staff existant. Mais cette obligation n’effraie pas Benitez. Même s’il aime voyager avec son préparateur physique, Paco De Miguel, il s’est appuyé durant sa carrière sur les adjoints en place dans les clubs. Des points positifs sur le CV du Madrilène. Qui parle aussi français.
L'Equipe