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Le Grand Prix de Formule 1 de Monaco et ses courbes serrées attirent chaque année quelques VIP amateurs de sensations for- tes et André Villas-Boas (41ans) n’a jamais caché son goût pour les sports mécaniques, une pas- sion depuis l’enfance. Mais, cette fois, le Portugais avait au moins une autre bonne raison de faire le déplacement en Principauté, où il a assisté hier à la victoire de Le- wisHamilton.
Aujourd’hui, à Monaco, c’est l’ouverture de la Convention des clubs professionnels, organisée par Première Ligue, l’un de leurs syndicats. Jacques-Henri Eyraud, le président de l’Olympique de Marseille, et Andoni Zubizarreta, son directeur sportif, seront évi- demment de la partie. Et puisque le Rocher n’est vraiment pas très
grand, l’occasion est belle pour organiser une rencontre. En con- tact avec le club marseillais, Villas-Boas est le favori pour prendre la succession de Rudi Garcia. Les discussions ont bien avancé et elles devraient se pour- suivre autour d’une table en Prin- cipauté : un rendez-vous est prévu pour demain ou mercredi.
Alors que la piste menant à Ga- briel Heinze a été refermée, et même si une surprise est tou- jours possible, l’ancien coach de Porto – qui reste le plus jeune en- traîneur à avoir gagné une Coupe d’Europe (la Ligue Europa, en 2011, à 33 ans) – est la priorité de Zubizarreta, mais il reste des points à régler avant de trouver un accord. S’il est habitué aux très gros contrats, comme au Zénith Saint-Pétersbourg (8,5millions d’euros par an) ou au Shan- ghaiSIPG (autour de 10millions), Villas-Boas aurait revu ses exi-
gences salariales à la baisse, sans doute conscient que sa cote ac- tuelle n’est pas la même qu’il y a huit ans, quand il bluffait l’Europe entière avec Porto. Entre-temps, il a connu des passages moins en- thousiasmants à Chelsea, Totten- ham, en Russie puis en Chine. De- puis son départ de Shanghai, ennovembre2017, il veut revenir en Europe, mais dans un projet ambitieux.
Attiré par la Ligue 1 de longue date
Cela fait un bout de temps, d’ailleurs, qu’il est attiré par la Li- gue1:ilvasouventàMonaco,ila un temps regardé du côté de Lyon, on l’a annoncé il y a quelques an- nées sur une liste d’entraîneurs possibles pour le PSG. Mais c’est à Marseille, donc, qu’il pourrait bien atterrir. Son salaire à lui ne serait pas le point le plus épineux et son cas personnel serait prati-quement réglé. Mais c’est plutôt la question du staff qui devrait ani- mer les discussions entre les deux parties. Si Villas-Boas a fait des concessions pour lui-même, il est moins disposé à en faire pour son staff. Combien de personnes vont l’accompagner? Et à quel sa- laire? Le Portugais a des adjoints fidèles qui le suivent depuis sesdébuts à l’Académica de Co- imbra, en 2009, comme José Ma- rio Rocha, préparateur physique, et Daniel Sousa, qui supervise lesadversaires.
L’affaire n’est pas encore con- clue, mais l’arrivée du Portugais marquerait le retour aux affaires de Zubizarreta, et donc un virage stratégique pour ce mercato qui s’ouvre. Le Basque, pour qui la co- habitation n’a pas toujours été évi- dente, est jusqu’ici resté dans l’ombre d’un entraîneur, Rudi Garcia, qui voulait du pouvoir sur le recrutement. Désormais,
il va passer aux manettes et il est l’heure pour lui d’activer ses réseaux.
L’expérience récente a fait ré- fléchir, en interne, et le prochain entraîneur devra davantage com- poser avec la vision de « Zubi ». Ilest donc logique que l’Espagnol se soit tourné vers un homme qu’il connaît et qu’il apprécie, unhomme cultivé et brillant, par- fait anglophone et bon franco- phone, fils de bonne famille piqué très tôt par l’envie d’entraîner. Et dont il aime la philosophie de jeu : « Ma philosophie, c’est d’avoir des équipes offensives, qui ont l’initiative du jeu, qui aiment avoir le ballon, expliquait “AVB” à L’Équipe, en septembre2013. Peu importe le match, on le joue pour le gagner. » Des ambitions qui de- vraient plaire aux supporters marseillais, même s’il faudra da- vantage que des mots pour les convaincre.