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Confirmés dans leurs fonctions vendredi par le propriétaire Frank McCourt dans un entretien à l’AFP, le président de l’OM, Jac- ques-Henri Eyraud, et son direc- teur sportif, Andoni Zubizarreta, ont assisté hier soir au match de
la réserve contre Nice, une vic- toire 3-2 qui permet au club de se maintenir en National 2. Pour les deux hommes, une intersaison chargée se profile. Il faut choisir un technicien, redessiner un ef- fectif, savoir vendre et acheter, et rester dans les clous du fair-play financier de l’UEFA.
Mais la priorité de ces jours-ci est bien le dossier du nouvel en-
traîneur, et les discussions se- raient très avancées. Plus d’une dizaine de noms ont circulé au- tour du club ces dernières semai- nes, dans des scénarios plus ou moins fantaisistes, mais la liste des candidats à la succession de Rudi Garcia s’est considérable- ment réduite, aujourd’hui. Aux agents qui ont proposé des profils pour le poste, on répondait que ce n’était plus la peine, une piste étant déjà en très bonne voie. Ces derniers jours, Andoni Zubizar- reta assurait même à différents interlocuteurs que l’affaire était conclue et que le choix était le sien. Il s’agirait d’André Villas- Boas, libre depuis son départ de Shanghai, il y a dix-huit mois.
Est-ce un grand bluff pour mieux avancer en sous-marin sur un autre dossier? Une alternative, jusqu’ici cachée, est encore pos- sible. « Il y a encore plusieurs possi- bilités », dit-on en interne. En tout cas, l’élu sera le choix de «Zubi», et il ne sera pas Gabriel Heinze, qui a bien été proposé à l’OM et dont le profil a été étudié, mais pas retenu. Aujourd’hui, la candi- dature de l’Argentin n’est plus d’actualité. Celle de Laurent Blanc n’est pas brûlante non plus : le Français donne sa préfé- rence à la Serie A et il est en bonne position pour succéder à Claudio Ranieri à l’AS Rome. Villas-Boas (41 ans), lui, a le profil pour plaire, à la fois jeune et expérimenté, po- lyglotte et charismatique. Il sem- ble tenir la corde, et il a lui-même indiqué son intérêt pour l’OM, jeudi, louant « un des plus grands clubs d’Europe, avec beaucoup de prestige. S’ils me sollicitent, il pour- rait y avoir une possibilité. »
Déjà en contact avec l’OM en 2014
Villas-Boas connaît bien Zubizar- reta, et les deux hommes s’ap- précient. L’ancien gardien a suivi la carrière du technicien depuis ses débuts. Recordman de préco- cité, le Portugais fut le plus jeune entraîneur à remporter une Coupe d’Europe, à trente-trois ans, en 2011, avec Porto, et ce succès fulgurant a vite lancé sa réputation. Il était l’homme à la mode, le « Special Two » qui mar- cherait dans les pas de Mourinho, le nouveau phénomène.
Son passage en demi-teinte en Premier League, à Chelsea (2011- mars 2012) puis Tottenham (2012- décembre 2013), puis sa réussite
très relative au Zénith Saint-Pé- tersbourg (2014-2016) ont un peu calmé les ardeurs. « AVB » est allé se ressourcer en Chine, au Shan- ghai SIPG, qu’il a quitté en novem- bre 2017. Depuis, il est sans club. Passionné de sports mécaniques, il a participé au Dakar l’an passé, et il a envie de travailler, mainte- nant. Assez pour faire quelques concessions sur ses exigences salariales, plutôt gourmandes? Début 2014, déjà, le Portugais avait été en contact avec l’OM. Vin- cent Labrune en avait fait sa prio- rité, et les deux hommes s’étaient discrètement rencontrés à Paris. Mais il coûtait trop cher en salaire, et Labrune avait finalement choisi Marcelo Bielsa. Cité encore ré- cemment du côté du Celtic, qui a confirmé hier Neil Lennon dans ses fonctions, Villas-Boas ne ca- che pas qu’il lui tarde de retrouver un banc en Europe.
Du côté de l’OM, on est confiant quant à un dénouement rapide du dossier du nouveau coach. De- main, les dirigeants marseillais seront à Monaco, pour la conven- tion des clubs professionnels, or- ganisée par Première Ligue. Mais une annonce pourrait être faite dans le courant de la semaine.