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Battu par Francfort, l’OM doit gagner, ce soir à Chypre, pour ne pas compromettre sa qualification. Et se rassurer défensivement, par la même occasion. DES POINTS À ÉCLAIRCIR
MéLISANDE GOMEZ NICOSIE – C’est un long voyage comme la Ligue Europa sait les offrir, au bout duquel on ne sait pas toujours ce que l’on va trouver. Les Marseillais ont décollé dans le soleil de Provence, hier après le déjeuner, ils ont atterri quatre heures plus tard sous la nuit noire, à Nicosie, les jambes un peu lourdes mais les idées claires, sans doute, sur l’objectif du périple.
Battus dans la tristesse d’un Vélodrome vidé de ses supporters par les sanctions de l’UEFA, il y a deux semaines contre l’Eintracht Francfort (1-2), ils n’ont plus le luxe de se permettre les calculs, dans ce groupe où les Chypriotes apparaissent comme l’équipe la plus abordable. Six matches sont vite passés, encore plus quand une défaite d’entrée à domicile vient vous compliquer la vie et il faudra gagner des points ce soir pour garder un horizon débouché, avant une double confrontation face à la Lazio, qui annonce un sommet un peu plus ardu.
Se prendre les pieds dans le tapis dès la phase de groupes ferait mauvais genre, pour le finaliste de la dernière édition, qui sait combien les émotions peuvent être belles en Europe quand le printemps arrive. Et, au-delà du strict plan comptable, l’OM a un moral à soigner, aussi, malmené par deux claques reçues en deux week-ends de Ligue 1, d’abord à Lyon (2-4), puis à Lille (0-3), dimanche.
Il y a bien eu une victoire contre Strasbourg (3-2), entre les deux, mais elle fut trop poussive pour être complètement rassurante et c’est un peu la marque de cette équipe, en ce début de saison : elle a du caractère, et Rudi Garcia s’en félicite régulièrement, mais elle a trop souvent besoin de le montrer, à force d’offrir des buts sur un plateau à ses adversaires. « En ce moment, quand on commence un match, on perd déjà 2-0, regrettait l’entraîneur marseillais, hier soir à sa descente de l’avion, dans la petite salle de presse du GSP Stadium. Il faut absolument qu’on améliore cela. Les absences dans le secteur défensif ont pesé, mais ce n’est pas une excuse. On a aussi fait beaucoup d’erreurs individuelles. »
“On sait ce qu’il nous reste à faire. Reprendre les fondamentaux, défendre à onze et les uns pour les autres
Grégory Sertic, hier
Garcia n’a nommé personne, évidemment, parce que les torts sont toujours partagés, mais Luiz Gustavo, d’habitude si souverain, traverse une période compliquée, lui qui dépanne en charnière centrale depuis août, à chaque match ou presque. Ce soir, il pourrait retrouver son vrai poste, au milieu de terrain, et ce serait une bonne nouvelle, pour l’OM, parce que le Brésilien apporte un équilibre qui lui a souvent manqué, quand il joue là où il possède tous ses repères. Les retours de suspension d’Amavi, à gauche, et Caleta-Car, dans l’axe, dessinent une belle occasion de le faire remonter d’un cran. « On récupère deux défenseurs, dans un secteur où on a vraiment besoin de récupérer des joueurs, on va avoir du sang frais et des joueurs compétents défensivement », peut se satisfaire Garcia, qui sait que la solidité passera aussi par les efforts collectifs, pas toujours très partagés, cette saison.
Le retour de Lille, lundi matin, a donc été assez animé, parce que l’entraîneur a rappelé quelques évidences à sa troupe, que Grégory Sertic a bien retenues : « On va garder entre nous ce qui a été dit, mais on sait ce qu’il nous reste à faire. Repartir sur de bonnes bases, reprendre les fondamentaux, défendre à onze et les uns pour les autres. »
Ils garderont le but de Yohann Pelé et pas de Steve Mandanda, laissé au repos après avoir enchaîné deux matches en quatre jours, contre Strasbourg puis Lille. « Un troisième match d’affilée, cela nous paraissait risqué, expliquait Garcia hier. On est tranquille, on a Yo demain (aujourd’hui) dans le but, et Steve retrouvera sa place contre Caen (dimanche). »
Alors qu’Adil Rami, « qui va mieux mais n’est pas encore à 100 % » selon son entraîneur, et Florian Thauvin, qui a reçu « un coup sur le talon à Lille et n’a pas pu s’entraîner », sont restés à Marseille, alors que Njie et Sanson sont toujours indisponibles, l’OM comptera sur le talent de Dimitri Payet, ménagé dans le Nord, dimanche, pour une alerte musculaire. Mais le Réunionnais est entré en jeu, à Lille, sans ressentir de douleur et il devrait débuter ce soir. Dans quel système ? Entre le 4-3-3 qu’il affectionne et le 4-2-3-1 où son équipe a davantage d’habitudes, Garcia a le choix, puisque Strootman, Gustavo et Lopez lui offrent des solutions dans les deux cas. L’essentiel n’est pas là, de toute façon : à deux ou à trois au milieu, il faudra gagner.
L'Equipe