Information
Lopez, la phase de croissance
Sur le banc dimanche, il devrait être titulaire ce soir : ainsi va la vie du milieu marseillais, qui essaie de se faire une place dans le riche effectif. Lopez, la phase de croissance
Sur le banc dimanche, il devrait être titulaire ce jeudi soir : ainsi va la vie du milieu marseillais, qui essaye de se faire une place dans le riche effectif. VINCENT GARCIA (avec M. Go.)
Il y a deux ans, quand Rudi Garcia l’a titularisé pour la première fois chez les pros, Maxime Lopez était l’attraction. Il faut croire que la mode passe vite, y compris chez l’entraîneur marseillais, qui lui a préféré Grégory Sertic à Lille dimanche (0-3). Un choix tactique assez frileux mais pas surprenant sur la forme, même si l’intéressé n’était évidemment pas ravi, comme à chaque fois qu’il est sur le banc. À l’extérieur, quand il faut muscler son jeu, le jeune milieu (20 ans), pas bien épais, ne fait pas partie des premiers choix du coach.
Ce soir, à Limassol, il devrait pourtant être titularisé, une première loin du Vélodrome cette saison, ce qui laisse deviner une volonté de jouer chez le technicien phocéen. « Max a été performant à chaque fois que j’ai fait appel à lui, a expliqué Garcia hier. Il nous a même changé le cours de rencontres à domicile. C’est comme cela qu’il faut qu’il soit. Le match à Lille était un peu particulier. Quand il s’agit de faire le jeu, on a besoin de lui. D’ailleurs demain (aujourd’hui), il sera sur la pelouse. »
Formé au club, le milieu a été couvert de compliments à ses débuts. Aujourd’hui, ses performances font lever un sourcil au supporter lambda quand tout le monde guette le moindre geste de Boubacar Kamara, un autre minot (18 ans) sorti de la formation marseillaise. Chez le « petit » Lopez, il y a eu du bon pourtant cette saison, comme ses entrées contre Rennes (2-2, le 26 août) et Guingamp (4-0, le 16 septembre), qui ont contribué à changer le visage de l’équipe. Il y a eu des matches plus quelconques aussi, face à Francfort en Ligue Europa (1-2, le 20 septembre).
“Soit Rudi Garcia passe en 4-3-3 et il aura plus de chances comme milieu relayeur, soit ce sera compliqué
Thomas Fernandez, son ancien entraîneur qui l’a lancé en Youth League en 2013
L’international Espoirs est lucide sur ses performances, comme sur le milieu du foot et les amis d’hier, dans un effectif olympien devenu ultraconcurrentiel. L’arrivée de Kevin Strootman cet été lui laissera encore moins de marge que la saison dernière. Lopez l’a dit et redit : il aimerait être plus décisif, dans la passe ou en marquant. Ce n’est pas évident quand on joue loin du but avec un Dimitri Payet devant soi. « Il a les mêmes qualités qu’à ses débuts, il excelle dans la construction, analyse Thomas Fernandez, ancien entraîneur et responsable de la formation à l’OM, qui l’a lancé en Youth League en 2013. Il a aussi les mêmes carences, c’est-à-dire un déficit à la récupération du ballon. En fait, pour moi, le raisonnement est simple. Soit Rudi Garcia passe en 4-3-3 et il aura plus de chances comme milieu relayeur, soit ce sera compliqué. »
Le joueur, qui aime toucher beaucoup le ballon, réussit pourtant à s’épanouir dans un milieu à deux, du moment qu’il est accompagné d’un profil de costaud, comme l’était par exemple Franck Anguissa. Ses performances en Ligue Europa la saison dernière ont d’ailleurs été remarquées au-delà des Pyrénées. La veille de la finale de la Ligue Europa (0-3 contre l’Atlético de Madrid), il avait été un des seuls joueurs marseillais avec Payet à être cité par Diego Simeone, l’entraîneur de l’Atlético de Madrid. « Vous le mettez en Espagne, il va se régaler ! » promet Thomas Fernandez. C’est la voie tracée pour lui dans un avenir proche.
L'Equipe