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Face à une équipe de Limassol combative mais limitée, les Marseillais ont encore concédé deux buts, après avoir mené 2-0, ce qui complique la suite de l’histoire. Face à une équipe chypriote combative mais limitée, les Marseillais ont encore concédé deux buts, après avoir mené 2-0, ce qui complique la suite de l’histoire. DE NOTRE ENVOYéE SPéCIALE
Mélisande Gomez NICOSIE – Si certaines équipes sont trop imprévisibles, c’est un reproche qu’on ne pourra pas faire aux Marseillais en ce moment. Avec eux, on sait presque à l’avance qu’ils vont encaisser environ deux buts. Pour le spectacle, c’est une largesse appréciable, qui anime les soirées jusqu’au bout du suspense ; pour prendre des points et faire du chemin en Europe, cette inclination est plus dommageable, et l’horizon s’annonce un peu bouché ce matin, au fond du groupe H.
Dans la douceur de l’automne chypriote, l’OM a laissé s’envoler la victoire au bout d’un match d’abord prometteur puis beaucoup plus inquiétant, où les mêmes errements auront accouché des mêmes sanctions. Il est scotché à un petit point après deux journées, déjà loin de l’Eintracht Francfort, qui s’est imposé hier sur la Lazio (4-1), et la double confrontation face aux Italiens dessine déjà un virage décisif dont il pourrait ne pas se relever, ce qui serait vraiment malvenu, de la part du finaliste de la dernière édition (0-3 contre l’Atlético de Madrid).
Il faudra puiser dans les souvenirs de la belle aventure du printemps pour trouver les ressources, peut-être, et se frayer un chemin jusqu’aux deux premières places. Il faudra retrouver certaines vertus, surtout, qui rendaient cette équipe difficile à bouger, solidaire dans les efforts et disciplinée dans la défense de son camp. Autant de qualités qui se sont évaporées quelque part entre le mois de mai et la reprise.
Hier, alors que les enjeux de la soirée rendaient la victoire presque impérative, Rudi Garcia a essayé, pourtant. Il a choisi le 4-3-3, pour densifier l’axe et gagner un peu de sécurité, il a replacé Luiz Gustavo au milieu, ce que le Brésilien préfère, il l’a associé à Strootman pour la première fois de la saison, il a opté pour une équipe capable de jouer, avec Maxime Lopez en relayeur et Dimitri Payet un peu partout où il décidait d’aller.
Le niveau des recrues inquiète
L’entame fut plutôt encourageante, ponctuée par deux occasions nettes, par Mitroglou qui ne cadrait pas sa tête (2e) puis Gustavo, surtout, qui voyait sa reprise détournée par le gardien (21e), et l’on imaginait déjà la suite, alors, une rencontre sans trop d’écueils et une victoire logique. On se trompait, évidemment : les Chypriotes, limités techniquement, avaient de l’envie et quelques arguments, et ce sont eux qui ont animé la fin de la première période, ouvrant régulièrement les brèches dans les lignes arrière de l’OM, déjà si souvent transpercées ces derniers temps. Du coup, ce 2-0 pour Marseille à la 70e minute de jeu esquissait davantage un joli trompe-l’œil qu’il ne trahissait une nette maîtrise de la situation. Handicapé par son manque de poids, encore, dans la surface adverse, où la performance de Mitroglou rajoutera une pièce au vieux débat du grand attaquant plombé par des erreurs techniques et par les mauvais choix de Radonjic, qui aurait dû marquer le but du 3-0 avec un peu plus de clairvoyance (7e), l’OM s’en sortait grâce à ses cadres.
L’incontournable Payet d’abord, électron libre et poison mobile, qui s’offrait un but superbe au bout d’un petit festival dont se souviendra le pauvre Soumah (1-0, 50e) ; et Luiz Gustavo ensuite, pas encore dans le rayonnement de sa vie mais précieux quand même à l’heure d’armer cette frappe du gauche qui rebondissait pile devant Bruno Vale (2-0, 67e).
Sans rassurer, sans vraiment contrôler son affaire, l’OM menait de deux buts mais il ne fallait pas s’y fier, donc. Et alors qu’une victoire aurait un peu soigné la confiance, la suite s’est déroulée dans le mauvais sens. À force d’avoir des occasions, Limassol a fini par marquer deux buts dans le dernier quart d’heure, d’une belle frappe de Markovic (74e) puis sur une percée conclue à bout portant par Zelaya. (90e)
Abattus, les Marseillais baissaient la tête et ils entendaient peut-être déjà les sujets brûlants qui occuperaient les prochains jours : leurs lacunes défensives chroniques, et le niveau global de leurs recrues, puisque Strootman n’a pas impressionné, Radonjic encore moins et Caleta-Car encore moins. C’est vrai, il manquait Thauvin, Rami, Sanson, Njie. Mais il manquait beaucoup d’autres choses aussi, que les retours des blessés ne combleront pas tout seuls.
L'Equipe