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L’OM prêt pour le combat
Esprits olympiques
Reconcentration et rebond. Après leurs matches européens du milieu de semaine, Lyonnais et Marseillais n'aborderont pas le choc de ce soir dans les mêmes dispositions. BILEL GHAZI ET MATHIEU GRÉGOIRE LYON ET MARSEILLE – Il y a des échecs plus douloureux que d’autres. Après Nîmes-OM (1-3, le 19 août), Rudi Garcia avait stigmatisé les errements des siens, arrivés trop détendus aux Costières. « À Nîmes, tout était à jeter à la poubelle, confiait Adil Rami, on a manqué de rythme, de motivation. » Si la défaite face à Francfort jeudi (1-2) rend d'emblée la situation délicate en Ligue Europa, le groupe marseillais a tâché de minimiser ce camouflet, incriminant le silence du huis clos et l’arbitrage.
Dès l’après-match, Luiz Gustavo, cadre à la parole rare en zone mixte, a délivré un discours apaisant : « Il y a une grande rivalité avec Lyon, on a besoin de confiance et surtout d’une grande concentration pour aller là-bas et affronter une bonne équipe. Il faudra élever le niveau. Nous ne l’avons pas emporté à Lyon depuis longtemps ? (Depuis le 11 novembre 2007, 2-1). Nous n’avons pas de pression, c’est un peu la même chose qu’avec Monaco, cela faisait beaucoup d’années sans gagner là-bas, on va essayer de faire pareil. »
Garcia préfère insister sur le positif et propose lui aussi l’exemple de Louis-II et du récent déplacement victorieux (3-2, le 2 septembre) : « Si tant est qu’il fallait qu’on se démontre qu’on était capables de battre un gros… C’était plus pour l’extérieur, je pense. En tout cas, voilà, c’est fait. Ça peut nous servir pour le match à Lyon. »
L'entraîneur marseillais attend une tout autre intensité de ses hommes, qui avaient livré une prestation cohérente à Lyon, en décembre, malgré la défaite (0-2). La saison dernière, l’OM avait aussi digéré à merveille l’après-Ligue Europa et n’avait subi que deux mini-séries de défaites (Monaco-Rennes en août-septembre et Braga puis Paris à deux reprises en février).
À Lyon, on a chassé l'euphorie
Quatre cadres sont très attendus, côté phocéen : Luiz Gustavo derrière, Kevin Strootman au milieu, Dimitri Payet et Florian Thauvin devant. Ce dernier a quelques comptes à régler, il avait été virulent après l’« Olympico » du 18 mars et avait dénoncé des provocations lyonnaises : « C’est n’importe quoi, ils ont gagné, c’est bien, ils ont fait leur boulot, chacun rentre chez soi et basta, à l’année prochaine. Il ne faut pas se comporter comme ça, ils le paieront, ils le paieront. » Pour le milieu Maxime Lopez, « c’est excitant, il y a un petit sentiment de revanche après l’après-match tendu de la dernière fois. La hiérarchie des Olympiques est en jeu ».
Côté lyonnais, l'humeur est bien sûr plus sereine depuis mercredi soir. Même si on a bien identifié le piège. Juste après l'exploit sur le terrain de Manchester City (2-1), Bruno Genesio « était déjà tourné vers la réception de Marseille », selon l’un de ses proches. « Son souci, c’était que son équipe ne plonge pas dans l’autosatisfaction », explique-t-il.
Le technicien de l'OL a ainsi tenu à effectuer quelques mises au point. Elles concernaient l'investissement de son équipe, incomparable entre un match de Ligue 1 (comme à Caen, 2-2, le 15 septembre) et une rencontre de Ligue des champions (voir aussi page 2). Dans le vestiaire, Genesio a ainsi exprimé une colère froide. « Quand on voit ce que vous êtes capables d’accomplir, vous êtes des enfoirés, a-t-il asséné en substance, face aux têtes baissées de ses joueurs. Votre prestation à City rend encore moins acceptable celle de Caen. » Ce que ses joueurs auraient bien compris : à quarante-huit heures du choc face à l’OM, ces propos visaient plus à les maintenir sous pression qu’à exprimer un véritable coup de sang.
L'Equipe