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L’équipe du dimanche
Il a fallu que l’OM en fasse, des efforts, pour exister dans un dimanche pareil, un jour de record du monde du décathlon, de meilleure performance mondiale au marathon, deux jours avant Liverpool-PSG. Le dimanche qui précède la Ligue des champions est le jour des autres, un jour en berne, déserté par les meilleures équipes d’Europe : hier, c’était Everton-West Ham (1-3) en Angleterre, Séville FC-Getafe (0-2) en Espagne, Brême-Nuremberg (1-1) en Allemagne. Hors l’Italie et sa profonde tradition dominicale, il faut butiner ailleurs, autrement.
L’OM est une exception parce que c'est typiquement une équipe de tous les dimanches : elle a été diffusée quatre fois sur cinq par Canal + à 21 heures, à l’exception de la première journée, parce qu’elle ouvrait la saison, le vendredi soir. Elle ne va pas défiler toute la nuit parce qu’elle a battu un Guingamp qui a perdu cinq fois sur cinq, mais des trois poursuivants annoncés du PSG, elle est la seule à peu près dans les temps. Dans les cordes, comme les autres, mais dans les temps.
L’été n’est pas encore fini qu'il est déjà l'heure de s’inquiéter du niveau des clubs majeurs du Championnat de France, au moment même où trois d’entre eux vont se confronter à quelques grands d’Europe, Liverpool (PSG), l’Atlético de Madrid (Monaco) et Manchester City (Lyon). Jusque-là, en gros, c’est une catastrophe absolue pour l’idée que l’on se fait de la concurrence et pour l’intérêt de la Ligue 1 à moyen et long terme. En cinq journées, le PSG a gagné cinq fois, l’OM trois fois, l’OL deux fois, Monaco une fois. Paris a cinq points d’avance sur l’OM, huit sur l’OL, dix sur Monaco. Dans un monde idéal, ce serait des écarts de fin de saison. Dans le monde réel, ce sont des écarts de mi-septembre, alors que le PSG n’a même pas eu l’impression de faire grand-chose pour ça. C’est vrai, nous avons des ressources, nous sommes capables, avec un peu d’imagination, de parler des champions du monde pendant toute la saison française, mais nous aimerions suggérer à ce beau monde l’intérêt élevé de nous fournir d’autres sujets de conversation.
De fait, hors les records du monde qui ont fait la grande histoire de ce dimanche, le vrai sujet de conversation, hier, n’aura pas été la victoire de l’OM, pas même le but magnifique de Payet. Tout le week-end a été traversé de cette seule question : où voir Liverpool-PSG, demain soir, et tout le reste de la piste aux étoiles ? C’est comme si le pays avait soudain découvert qu’il fallait trois abonnements pour suivre l’intégralité du foot, dont un dédié à la Ligue des champions, sur RMC Sport, via SFR. Il va falloir s’abonner, mais c’est à chacun de voir, et, en attendant, il va falloir s’organiser. Se retrouver dans les bars, chez les uns, chez les autres. La dernière fois, le 15 juillet, nous n’étions pas en France, mais il paraît que cela avait été assez sympa.
L'Equipe