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L'association Payet-Mitroglou fait des ravages à Marseille
Dimitri Payet et Kostas Mitroglou ont noué une vraie complicité au fil des derniers mois, et pas seulement technique. Le duo est l'un des atouts du moment à l'OM.
Un genou à terre, l'autre plié à angle droit avec la cuisse en reposoir pour supporter ce pied de velours qui vient de le servir. Pour fêter son but face à Monaco (3-2, le 2 septembre), Kostas Mitroglou a improvisé une célébration en forme de remerciement à son capitaine, Dimitri Payet, auteur d'un centre parfait. « Je ne sais pas quelle marque de cirage il a utilisée mais l'image a été plutôt sympa », sourit leur entraîneur Rudi Garcia.
Elle traduit aussi la relation technique de plus en plus approfondie entre le meneur de jeu et l'avant-centre marseillais. Deux autres scènes remontent à la surface et illustrent bien l'entente prometteuse du duo. Payet avait fixé le gardien messin avant de décaler le ballon pour Mitroglou, seul face au but vide, lors de la large victoire face à Metz (6-3, le 2 février), la saison dernière.
En plein doute à cette époque, avec un compteur bloqué à deux buts depuis son arrivée cinq mois plus tôt, Mitroglou avait vraiment apprécié le geste. « Ils se trouvent bien, poursuit Garcia. Ç'a été l'histoire de la saison dernière où le côté collectif de l'équipe et de Dimitri a permis de faire marquer Kostas. On a des joueurs qui ont eu l'intelligence de ne laisser personne sur le bord de la route. Ç'a certainement aussi créé des liens un peu particuliers. » Quelques semaines plus tard, à Toulouse (2-1, le 11 mars), le Réunionnais avait de nouveau signé une passe décisive pour le Grec.
Morgan Sanson est souvent un spectateur privilégié de cette complicité, lui qui évolue un cran en dessous de Payet. « Kostas, c'est un joueur qui aime bien traîner dans la surface, recevoir les ballons dans cette zone-là, dit le milieu relayeur. Avec Dimitri, il est bien servi. »
L'international grec ne se contente plus de fureter dans les seize mètres. Il a dévoilé une autre facette de son jeu à Monaco, participant plus au jeu, n'hésitant pas à décrocher pour jouer en appui-remise avec son capitaine. « J'aime surtout bien que mes attaquants mettent le ballon au fond des filets, s'ils ne participent pas au jeu, ça ne me dérange pas, nuance Garcia. Ce qui m'a plu, c'est qu'il (Mitroglou) a très bien résisté face à une charnière Jemerson-Glik qui a été championne de France. Il a pu nous tenir les ballons, servir de point de fixation. » Il a surtout inscrit son premier but de la saison en compétition après une phase de préparation où il était apparu efficace et plutôt en jambes.
Payet a su (re)donner le sourire au taiseux Mitroglou ces dernières semaines. L'ancien joueur de Benfica n'est pas soudainement devenu volubile mais il est décrit comme plus avenant, plus souriant, en interne. « Il a extrêmement confiance en lui, il est étonnant là-dessus, remarque encore Garcia. Même dans les périodes plus dures pour lui, la saison dernière, il ne doutait pas. Aujourd'hui, il est surtout mieux physiquement, là, il a pu effectuer toute la préparation, c'est le grand changement. » Le corps va mieux et le reste suit ? L'argument est prolongé par Bouna Sarr : « Kostas avait l'air d'être plutôt bien physiquement. Le match à Monaco a été un déclic pour lui et pour les gens aussi. Il a montré des choses qu'il n'avait pas forcément montrées avant, je pense qu'il vous a beaucoup étonnés, même si nous, non, puisqu'on le voit à l'entraînement. On est contents qu'il s'épanouisse à l'OM. »
Même s'il ne parle pas encore le français, Mitroglou communique davantage avec ses coéquipiers et une forme de complicité s'est instaurée avec Payet, l'un des plus gros chambreurs du groupe. Les deux hommes, aux tempéraments si différents, se trouvent de mieux en mieux. Et il faudra un duo d'attaque fort à l'OM, cette saison, pour espérer décrocher le podium.