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UN SOMMET POUR Y VOIR PLUS CLAIR
Après un début de saison mitigé, Monaco et Marseille vont se jauger, dans le premier choc de cette Ligue 1 qui commence. MÉLISANDE GOMEZ
Il fallait bien que les vacances se terminent pour de bon, que ces week-ends du mois d’août, où l’on suit d’un œil distant les premiers matches d’un Championnat qui s’ébroue, laissent place aux choses sérieuses. Demain matin, ce sera la rentrée des classes et, ce soir, c’est la rentrée des grandes affiches, celles qui font pousser la fièvre et causer toute la semaine, ensuite.
Deux jours après avoir été fixés sur leur menu européen, les uns en Ligue des champions, les autres en Ligue Europa, Monaco et Marseille chercheront des certitudes à l’intérieur de leurs frontières, au bout d’un choc qui en dira un peu plus sur leur état de santé du moment, après un mois d’août en demi-teinte, mais qui tire plutôt vers le pâlot. Jusqu’ici, du haut de leurs quatre points en trois matches, ils n’ont pas montré grand-chose et ce n’est pas tellement surprenant, quand les états de formes diffèrent et que le mercato vient perturber les rouages. Mais il ne faudrait pas que ces errements s’éternisent : l’Europe, c’est dans un peu plus de quinze jours et la course au podium, elle, n’a pas de temps à perdre.
Évidemment, un Monaco-Marseille dès le début du Championnat, cela rappelle des souvenirs encore frais et certains Marseillais ont peut-être un peu cauchemardé, cette nuit, face aux images de la claque reçue il y a un an, dans ce même stade. À l’époque, déjà, on disait les Monégasques dangereusement affaiblis par le mercato, où trop de joueurs étaient partis pour que l’équipe n’en souffre pas. Mais les champions de France avaient humilié 6-1 un OM sans repères, effondré comme un château de cartes au premier coup de vent. Et cette large victoire s’inscrit dans une série pas franchement favorable à Marseille : sur les six derniers matches entre les deux clubs en Ligue 1, l’OM n’a jamais gagné et il a encaissé vingt et un buts.
La saison passée, l’OM n’a pris que deux points en six matches face à Lyon, Paris et Monaco
Alors, forcément, quand Leonardo Jardim a vu que, pour certains bookmakers, la cote d’une victoire monégasque était plus élevée qu’un succès marseillais, il a un peu tiqué : « Je ne comprends pas pourquoi tout le monde considère que nous sommes plus faibles que Marseille, alors que nous restons sur cinq victoires à domicile contre eux . » Il comprend quand même, probablement, pourquoi la politique sportive de ses dirigeants éveille les doutes à chaque rentrée, quand les cadres s’en vont et que les jeunes arrivent. Le Portugais parviendra-t-il, une nouvelle fois, à porter cette troupe totalement remaniée jusqu’au sommet en Championnat ? Rudi Garcia se méfie, en tout cas : « On peut toujours dire ce que l’on veut sur Monaco, mais c’est une équipe qui va disputer la Ligue des champions, qui est bâtie pour la jouer et qui a envie d’y revenir la saison prochaine . »
L’OM aussi aimerait bien y goûter, à cette grande Coupe d’Europe, et le test monégasque sera un révélateur intéressant. Garcia, qui croit davantage aux discours positifs, n’est pas beaucoup revenu sur la fessée d’août 2017 dans son vestiaire. Et, à la veille du premier choc, il a voulu alléger un peu la pression : « Si on bat les gros mais qu’on ne gagne aucun match contre les moins gros, cela n’aura aucun intérêt », calculait l'entraîneur phocéen avant-hier.
La saison passée, pourtant, lui a livré d’autres enseignements : si on ne bat pas les gros, on ne finit pas souvent sur le podium et, après n’avoir pris que deux points en six matches face à Lyon, Paris et Monaco, l’an dernier, l’OM sait que son salut passera aussi par son rendement face à ses concurrents directs.
Jusqu’ici, il a soufflé le chaud, face à Toulouse (4-0, le 10 août), le froid, à Nîmes (1-3, le 19), puis le froid et le chaud dans un même match, contre Rennes (2-2, dimanche dernier). Il n’a pas complètement séduit dans son animation offensive, où Payet et Thauvin auront encore un rôle déterminant dans les mois qui viennent, puisque le mercato s’est refermé sans changement retentissant dans le secteur. Mais, alors que Kevin Strootman devrait faire ses débuts au milieu de terrain, ce n’est pas seulement en attaque que l’OM se testera : à Louis-II, il lui faudra d’abord soigner ses arrières, pour inverser un peu la tendance de ses dernières visites.
L'Equipe