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Mendy,
le passé remonte
Le latéral et l’OL vont être assignés dans les prochaines heures devant le tribunal de grande instance de Lyon par l’ex-représentant du joueur dans le cadre de son transfert à l’été 2017. HUGO DELOM
Ferland Mendy est l’une des satisfactions lyonnaises de ce début de saison. Hors terrain, le prometteur latéral est rattrapé par une affaire judiciaire. Selon nos informations, Mendy (23 ans) et l’OL sont sur le point d’être assignés devant le tribunal de grande instance de Lyon, une situation très rare dans le genre de litige dont il est question. Le différend porte sur le transfert du joueur du Havre (L 2) à l’OL en juin 2017. Et plus précisément sur les conditions de ce mouvement. Son ancien représentant – Laurent Menestrier, un avocat mandataire sportif – lui reproche, quelques mois plus tôt, en avril 2017, une « résiliation unilatérale de son contrat ».
« M. Mendy a signé un mandat d’intérêt commun (de deux ans, à l’automne 2016) qu’il a résilié de manière unilatérale, détaille l’avocat de Laurent Menestrier, Me Emmanuel Molina. Nous allons aussi assigner l’OL pour avoir concouru à la commission de la violation des engagements contractuels de M. Mendy. »
L’ancien représentant de Mendy reproche donc à l’OL d’avoir négocié les aspects contractuels du contrat du défenseur avec ses nouveaux représentants. Conséquence directe : le non-versement des commissions. « Mais aujourd’hui, j’en fais une question de principe, souligne Laurent Menestrier. J’ai échangé à plusieurs reprises avec M. Aulas ces derniers mois. Il est dans l’intérêt du football que les dirigeants, a fortiori les plus importants, respectent les possesseurs de mandats. En l’occurrence, ce ne fut pas le cas. Je constate en ayant échangé avec d’autres dirigeants à cette période pour le dossier de Ferland Mendy, que ce soit par exemple les dirigeants de l’OM, par l’intermédiaire d’Andoni Zubizarreta (directeur sportif), ou ceux de Bordeaux via Stéphane Martin (président), qu'eux l’ont respecté. » Par l’intermédiaire de son avocat, Joseph Aguera, l’OL connaissait, en ce printemps 2017, le flou entourant la situation contractuelle de Mendy.
Pour se défendre,
Mendy attaque
Depuis dix-huit mois, des échanges entre les parties pour une résolution à l’amiable ont eu lieu. En vain. L’OL a été assigné mi-juin devant la commission des agents sportifs de la Fédération française (FFF) par l’ancien représentant de Mendy. Trois mois plus tard, cette instance censée régler ce type de litiges n’a toujours pas tranché. Pour la partie plaignante, le mandat du président lyonnais, Jean-Michel Aulas, au comité exécutif de la FFF pose question dans ce contexte : « Il devrait avoir un devoir d’exemplarité sur les aspects réglementaires. »
Joint hier soir, l’OL expliquait « qu’il n’avait pas en l’état reçu d’assignation du tribunal ». Lyon faisait en outre part de sa « surprise pour une affaire qui date de plus d’un an ». « Nous sommes sereins. Sur le fond, on ne fera aucun commentaire public, ajoutait-on au sein du club. On réserve notre version pour le tribunal le cas échéant. »
Dans le camp Mendy, même surprise. Dans un communiqué, que nous a transmis hier soir son avocat Samuel Chevret, Ferland Mendy explique : « Visiblement certaines personnes mal intentionnées cherchent à se faire de la publicité sur mon nom en avertissant la presse d’une procédure dont je n’ai même pas connaissance. »
Sur le fond du dossier, Mendy se veut offensif : « Je ne peux que confirmer ce que j’avais déclaré, il y a plus d’un an, à savoir que j’ai dû me séparer de mon précédent conseil car j’étais sans nouvelle de lui depuis six mois, que je n’ai jamais reçu en six mois ni mail, ni SMS, ni courrier de sa part, et que j’avais découvert qu’il travaillait avec des gens qui n’avaient pas le droit d’être agents sportifs en France. Ma progression sportive montre que j’ai fait à l’époque les bons choix. Je suis parfaitement tranquille dans ce dossier et je n’effectuerai plus aucun commentaire car je souhaite me concentrer uniquement sur mon club et nos objectifs de cette année. »
Dans ce contexte, le tribunal de grande instance devra déterminer le bien-fondé de la résiliation unilatérale du joueur avec ses anciens représentants.
L'Equipe