par Dragan » 06 Juin 2019, 01:49
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Leur patience a des limites. Le grand public, certains journalistes et d'anciens joueurs ont commencé à réclamer l'éviction de Neymar, accusé d'avoir violé une jeune femme brésilienne, le 15 mai dernier à Paris. Selon un sondage réalisé par la chaîne Fox Sports, lundi soir, plus de 55 % des téléspectateurs se disaient favorables à un départ de la star de la sélection, qui doit disputer la Copa America (14 juin-7 juillet) à domicile.
C'est aussi le cas de certains consultants, à l'instar de Zé Elias, l'ancien joueur de l'Inter Milan (1997-1999), qui estimait que la situation était intenable : «Pour lui comme pour la Seleçao, c'est mieux qu'il s'en aille pour résoudre ses problèmes.» Présentateur sur la chaîne de télévision Band de l'émission Os donos da bola, Neto, ancien joueur du Corinthians (1989-1993), a été encore plus radical : «Vous pensez qu'un joueur peut disputer une Copa America avec une telle accusation au-dessus de la tête ? Il ne peut pas, c'est impossible. Tite (le sélectionneur) aurait dû lui dire : "Pour ton bien et celui du foot brésilien, tu ne peux pas rester."»
La Fédération veut faire reporter sa convocation.
Si la plupart des journalistes avaient bien du mal à se positionner, surtout après les allégations de l'ancien avocat de la victime présumée, certains éditorialistes ne se sont pas gênés. C'est le cas du plus célèbre d'entre eux, Juca Kfouri, qui n'a pas ménagé le numéro 10 du PSG sur ESPN. «Il ne manquait plus qu'une accusation de viol à la longue liste de ses dérapages. Comme dit le dicton bahianais : un bout de bois qui naît tordu va mourir tordu. Même s'il porte la Seleçao sur les épaules, il ne sera jamais rien d'autre qu'un pauvre gamin riche !» Malgré toutes les critiques qui se sont abattues sur sa tête de gondole, la Fédération brésilienne (CBF) ne l'a jamais vraiment lâché. Consciente qu'il s'agit de son joueur le plus précieux, sportivement et économiquement, elle a surtout cherché à le protéger, en s'adjugeant notamment les services d'un assistant juridique, en espérant «régler le problème le plus vite possible», dixit Edu Gaspar, directeur de la Seleçao.
Mardi, depuis Paris où il doit suivre les débuts du Mondial féminin, le président de la CBF, Rogerio Caboclo, a même été catégorique. «Il n'y a aucune possibilité que Neymar ne soit pas avec la Seleçao lors de la Copa America. On a une totale confiance en lui, on sait quel type d'homme et d'athlète il est», a-t-il déclaré au site GloboEsporte. La CBF fait d'ailleurs le nécessaire pour reporter la convocation de Neymar par la police. Il est pour l'heure tenu de s'expliquer ce vendredi sur la divulgation des photos intimes de la plaignante dans la vidéo diffusée samedi soir. L'audition pourrait être reportée après le match amical face au Honduras, dimanche à Porto Alegre, pour se présenter devant la DRCI (répression des crimes informatiques).
Titulaire dans la nuit de mercredi à jeudi contre le Qatar
Il veut tourner la page au plus vite. C'est ce qu'il a dit à Tite, dimanche, quand les deux hommes se sont parlé en tête à tête. Neymar, qui a beaucoup de respect pour son coach, aurait pleuré en évoquant sa situation. Il lui a confié être fatigué de tout ça et a insisté pour participer à l'entraînement avec ses coéquipiers pour penser à autre chose. Mardi, lors d'un entraînement ouvert aux médias pendant trente minutes, il a semblé sur la réserve, la tête ailleurs. Il a discuté avec Casemiro et Felipe Luis et se frottait les mains pour se réchauffer. Ses accélérations n'étaient pas tranchantes et il a été légèrement touché à la cheville dans un choc avec Eder Militao. Pour tenter d'oublier tous ses déboires, il sera titulaire, comme les Parisiens Daniel Alves et Marquinhos, dans la nuit de mercredi à jeudi, contre le Qatar, à Brasilia.
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola