Information
LYON, ENFIN LE SPRINT
L’OL joue une bonne partie de ses chances de podium, ce soir, face à des Bordelais qui tourmentent les gros, cette saison, à domicile. Lyon, enfin le sprint
L’OL joue une bonne partie de ses chances de podium, ce vendredi soir (20h45), face à des Bordelais qui tourmentent les gros, cette saison, à domicile. VINCENT DULUC (avec E. T.)
Si c’est un sprint, il a été lancé sur le tard, en boitant. Si Lyon a de l’élan, cela fait une semaine, depuis sa victoire sur Angers (2-1). Mais, ces derniers temps, l’OL a eu plus souvent le vent de face, avec une violence de tempête, parfois. Alors que le club joue sa réputation des rois de fin de saison, ce soir, à Bordeaux, et lors des quatre journées qui suivront, il joue, évidemment, beaucoup plus que cela. Il joue pour éviter la catastrophe industrielle et sportive d’une saison sans Ligue des champions, et pour arracher un podium à la convoitise rapprochée de Saint-Étienne et de Marseille, qui auraient bien tort de ne plus croire en rien, au bout d’une saison sans boussole.
L’OL, qui n’a pas gagné à Bordeaux depuis 2014, ne se rend pas forcément au bon endroit, aujourd’hui, pour passer une soirée tranquille. Parce que les Girondins ont beau être en lice pour obtenir leur plus mauvais classement en L 1 depuis Zidane, Lizarazu et Dugarry, seizièmes en 1996, ils présentent le charme paradoxal d’exister à domicile face aux équipes européennes ou qui aspirent à l’être : cette saison, au Matmut Atlantique, ils ont battu Monaco (2-1), Lille (1-0) et l’OM (2-0), et tenu en échec le PSG (2-2). Et puisqu’ils sortent d’une défaite à Nîmes (1-2) dont le contenu a séduit Paulo Sousa, ils ont le profil d’empêcheurs de jouer en rond, pour l’OL, même si l’entraîneur girondin prévient : « Lyon est l’une des meilleures équipes du Championnat dans la construction, il faudra être deux fois plus concentrés pour réduire leurs possibilités. » Il continuera de travailler sur la mentalité de son groupe, et n’oublie pas la victoire sur l’OM (2-0), le 5 avril : « Le match de Marseille m’a permis de mesurer la détermination et l’envie des joueurs. C’est un repère. »
“Le match d’Angers nous a fait beaucoup de bien mentalement
Bruno Genesio, l’entraîneur de Lyon
Mais c’est évidemment pour l’OL que la soirée est la plus déterminante. Dans une fin de saison étouffante qui le verra notamment enchaîner la venue de Lille, le 5 mai, et un voyage à Marseille, une semaine après, le club lyonnais ne peut pas se permettre de ne pas gagner, ce soir. Et il semble impossible d’anticiper son comportement, comme d’habitude. Parce que si les joueurs ont livré leur plus belle heure depuis très longtemps, face à Angers (2-1), suggérant que l’annonce du retrait de Bruno Genesio les avait placés face à leurs responsabilités, ils sont trop inconstants pour qu’on les imagine véritablement lancés. Mais leur entraîneur pour cinq journées encore, donc, est beaucoup plus optimiste : « J’attends une confirmation du match d’Angers, dans le contenu et le résultat, avec peut-être une plus grande efficacité offensive. Si on réalise le même genre de performance, on peut être confiants sur le résultat. Le match d’Angers nous a fait beaucoup de bien mentalement. On est prêts pour aborder cette ligne droite. »
L’entraîneur de l’OL, qui se tient à sa volonté d’évacuer son cas personnel (« J’ai cinq matches à préparer, on est ensemble, on aura le temps de voir qui fait quoi après la saison »), ne veut pas faire le choix entre l’espoir et le danger : « Il y aura des rebondissements à chaque journée. On aura notre destin entre les mains pour le podium. Il y a encore une possibilité de revenir sur Lille et on doit l’avoir en tête. Il y a aussi des concurrents à nos trousses. Tout cela nous oblige à avancer. »
L’année dernière, Depay avait brillé
Si l’OL a de la mémoire, il se souviendra que l’élan collectif est essentiel, pour réussir un sprint, mais que le talent individuel est indispensable. L’an passé, si les Lyonnais avaient remporté neuf de leurs dix derniers matches pour arracher la deuxième place, c’est parce que Memphis Depay avait été extraordinaire. Aujourd’hui, même s’il y a eu du mieux contre Angers, le Néerlandais a perdu au moins la moitié de sa superbe. Pour l’autre moitié, l’OL compte plutôt sur Martin Terrier, en ce moment. Personne ne l’aurait imaginé, il y a quelque temps ? Personne n’aurait imaginé, non plus, que l’OL ait autant à batailler pour monter sur le podium.
L'Equipe