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L’urgence quand même
À Monaco, le discours est rassurant et tourné vers le jeu, mais la priorité est de quitter cette vilaine seizième place. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT
RÉGIS TESTELIN MONACO – Vendredi, après le nul contre Nîmes (1-1), Vadim Vasilyev, le vice-président de l’AS Monaco, est venu dire quelques mots pour dédramatiser la situation, dont on retiendra surtout les derniers : « S’il y a urgence ? Oui. » Urgence à gagner, ce qui n’est plus arrivé à l’ASM depuis le 11 août, à Nantes (3-1, 1re journée), et urgence à redresser le plus mauvais départ en L 1 depuis douze ans. Six points en six matches ? L’AS Monaco tourne à un rythme de barragiste, personne n’imagine que cela puisse durer, mais plus Leonardo Jardim et ses joueurs retarderont le début de la série, plus il leur sera difficile de revenir.
L’enchaînement des réceptions de Nîmes et d’Angers semblait être la bonne fenêtre pour prendre six points, l’espoir est désormais d’en prendre quatre. L’urgence et la crise, il n’en a pas été question dimanche à La Turbie, chez les joueurs et l’entraîneur ; ce sont des concepts de dirigeants et c’est de terrain qu’ils ont préféré parler. En étant le plus positif possible, après tout, Lyon et Marseille ne sont qu’à quatre points, ce n’est rien. « Notre début de saison n’est pas top, on démarre mal, a dit Samuel Grandsir. Mais on garde confiance en nous. On est frustrés de ne pas avoir de résultats, mais on ne s’inquiète pas, ça paiera bientôt. On a de très bons joueurs, on a fait deux matches de suite où l’on a très bien joué (Atlético de Madrid, 1-2 et Nîmes). La chance va tourner. »
Très bien joué, n’exagérons rien. Monaco a eu des bonnes périodes, surtout la seconde contre Nîmes. Mais elle n’a pas volé sa défaite contre les Colchoneros, ni celle contre l’OM (2-3), deux semaines plus tôt. Il y a du mieux et la concrétisation de ces progrès est dans l’air. « On a eu la bonne attitude et le bon comportement contre Nîmes. Il faut continuer pour avoir des résultats », a résumé Jardim, lequel ne cache pas son inquiétude au niveau des coups de pied arrêtés défensifs.
Première titularisation pour Golovine ?
Depuis cinq ans, il les travaille à chaque séance. Cela n’a pas empêché son équipe de défaillir dans ce secteur contre Nîmes (but de Brançion de la tête) et il sait le SCO redoutable . « On devra faire attention car Angers est une équipe dangereuse sur ces phases de jeu. Ils ont des joueurs grands qui peuvent nous mettre en difficulté sur ces actions. » Samedi, il avait déjà regretté que son équipe ne soit pas assez physique et expérimentée pour ces phases arrêtées, et ce fut encore un thème de la séance hier.
Du match nul à Toulouse (1-1), le 15 septembre, jusqu’à la réception de Rennes le 7 octobre, l’ASM doit jouer sept matches en vingt-cinq jours, un calendrier qui demande prudence et réflexion, alors que l’infirmerie se vide doucement (seulement Pierre-Gabriel, Geubbels, Rony Lopes et Jovetic sur le bulletin médical de dimanche, sans oublier Subasic). Falcao, Sidibé, Golovine, qui pourrait connaître ce soir sa première titularisation, sont des dossiers sensibles et des joueurs à ne pas perdre, et donc à soigner. « Nous préparons cet enchaînement de matches en prenant en compte la fatigue des joueurs, a expliqué l’entraîneur portugais. On va faire une gestion qui offrira la possibilité à chacun de donner son maximum pour l’équipe. Ça nous permet de ne pas prendre le risque de blessures et de respecter le niveau physique de chacun. »
Avoir des joueurs à 100 %, qui se livrent sans arrière-pensées, grandir sur coups de pied arrêtés, maintenir les intentions dans le jeu, progresser dans l’efficacité, viser sous la barre et pas dessus, tout cela sans perdre d’éléments sur blessure et en prenant trois points… Si Monaco fait tout cela contre Angers, alors Vasilyev pourra partir dîner sans passer par la zone mixte.
L'Equipe