C'est un document exclusif et explosif qui offre une immersion saisissante dans les coulisses du foot français et résume, à lui seul, son état actuel. Lundi dernier, L'Équipe publiait le procès-verbal du collège de Ligue 1 tenu le 14 juillet 2024, jour décisif lors duquel les présidents de l'élite ont acté le choix des diffuseurs DAZN et beIN Sports pour la Ligue 1 dans la cacophonie.
Le procès-verbal de cinq pages faisait notamment état d'échanges musclés et d'accusations de conflits d'intérêts à l'encontre de Nasser al-Khelaïfi. Sans plus de précisions. Et pour cause : les retranscriptions des discussions, dont nous avons eu connaissance, révèlent de nombreux règlements de comptes, dysfonctionnements et autres absurdités.
3'15" : Caillot, des « branlettes » d'appel d'offres
En ce dimanche 14 juillet, les présidents de L1 ont rendez-vous à 15 heures en visioconférence. Quelques minutes avant, au siège de la LFP, ses dirigeants ont échangé avec ceux de DAZN au sujet des clauses de sortie. L'offre du diffuseur est valable jusqu'à 20 heures. Il y a urgence. Seul Laurent Nicollin, patron de Montpellier, est absent, et, au bout de trois minutes d'attente, Jean-Pierre Caillot, à la tête du collège, ouvre la réunion durant une douzaine de minutes. Et il a des messages à faire passer.
L'heure est à l'union sacrée, mais le Rémois est excédé par les fuites médiatiques. Le discours critique dans nos colonnes de Laurent Prud'homme, directeur général de l'OL (et ex-DG de L'Équipe), sur la politique tarifaire annoncée de DAZN ne passe pas auprès de Caillot. « On en arrive à être complètement paranos et à se monter les uns contre les autres, fulmine-t-il. Mais bon, je peux aussi concevoir que des gens qui ne sont pas là depuis longtemps se fassent piéger, et ne comprennent pas que les journalistes ne sont pas nos amis, contrairement à ce qu'on pourrait croire. » Le ton est donné d'entrée.
Puis Caillot exprime clairement sa réticence par rapport au projet de chaîne LFP, moins sécurisante financièrement à ses yeux dans un contexte très incertain. « Cela fait plus de vingt ans que je suis président, j'ai connu deux chaînes qui ont été créées et, contrairement aux rêves qu'on peut tous avoir, parce que ne nous trompons pas, je suis solidaire de tous et je me bats pour l'intérêt général, ce n'est pas aussi simple que ça », prévient-il. Avant d'enfoncer le clou.
Jean Pierre Caillot:
"J'ai fait beaucoup d'appels d'offres. Je peux vous dire que des branlettes, j'en ai connu dans tous les sens. J'ai connu à votre place des mecs qui étaient des génies, qui avaient des idées, sauf qu'ils nous ont tous envoyés dans la merde dans laquelle on est aujourd'hui. Les mecs ont construits des stades à 50 000 places en croyant qu'ils étaient Dortmund et on voit aujourd'hui où ils en sont..."
Vous l'aurez compris, Caillot n'est pas venu pour faire dans la dentelle pour son propos liminaire. « Parce qu'encore une fois, je ne suis pas un abruti même si je suis au départ un routier, la vision d'aujourd'hui ne sera peut-être pas celle de demain », insiste-il auprès de ses pairs. Ou encore : « Je vous en conjure, soyez raisonnables, ne croyez pas au Père Noël. »
17'14" : Morel, Labrune et les balles perdues d'Al-Khelaïfi
Directeur général de LFP Media, Benjamin Morel va quitter son poste à la fin du mois de février. Vous comprendrez mieux pourquoi après la lecture de ces lignes. Ce jour-là, il est en train d'étudier les détails des négociations avec ses équipes. La dernière offre de DAZN est tombée dans la nuit précédente, celle de beIN le matin même.
Au micro de la visio, Vincent Labrune rappelle d'abord que, en plus de l'offre initiale de DAZN pour huit des neuf matches, beIN offre 100 millions d'euros pour la dernière affiche par journée, ce qui gonfle l'addition. « Je tiens déjà à dire merci à beIN Sports et à Nasser al-Khelaïfi. Ils n'étaient obligés de rien, et ils le font encore, de venir au soutien du football français comme ils l'ont fait depuis qu'ils sont arrivés en France », salue Labrune. Tout l'enjeu, désormais, est de s'assurer d'une clause de revoyure avec DAZN sous deux à trois ans.
Morel prend alors la parole et projette des slides à distance. Sa première phrase est prémonitoire : « Je vais essayer d'être le plus honnête possible. » Les débats sont techniques, mais, concrètement, il explique aux dirigeants qu'il y a une « incompatibilité », en l'état, entre les offres de DAZN et beIN sur plusieurs points. Par exemple : beIN souhaite « bénéficier d'une exclusivité mondiale sur les droits sponsoring de la LFP, ce qui pour nous est contractuellement impossible par rapport aux partenariats déjà conclus ». Idem pour le choix des affiches et la case horaire. Ce n'est pas tout. Il affiche une « réserve » sur « les échéanciers de paiement » proposés et « une grosse part de sponsoring » qu'il « faut creuser ». La piste beIN n'est donc pas si limpide.
D'autant que Morel termine sa présentation en évoquant « un intérêt d'un autre broadcaster (diffuseur), en toute transparence, sur une base, elle, compatible à DAZN ». « Et nous, ajoute-il, notre recommandation, si l'offre DAZN est retenue, serait de faire un process clair, précis, sur des droits pour voir un peu comment on peut allouer ce 9e match ». Le dialogue suivant s'instaure :
-Labrune : « Il y a peut-être des points d'achoppement, c'est une question de finalisation, l'offre est arrivée ce matin, mais pourquoi là on considère en fin du slide une autre option que beIN avec DAZN alors qu'on présente une offre beIN/DAZN ? »
-Morel : « Bah simplement, pour l'instant, on a une offre qui est complètement incompatible et on a un autre broadcaster qui attend de faire un process pour pouvoir avoir le 9e match, donc je vais juste être transparent. »
-Labrune : « Il attend quoi le broadcaster ? »
Tout à coup, ce n'est pas Morel qui réplique, cette fois, mais Al-Khelaïfi qui se manifeste derrière son écran. Il débute en français, troque sa casquette de président de beIN pour celle du PSG, puis bascule en anglais. La sortie est cinglante. Elle s'adresse à Morel.
Nassser Al-Khelaifi à Benjamin Morel:
"Ben, tu as induit en erreur tout le monde, tous les actionnaires, d'accord? Depuis 18 mois, tu as mis la Ligue dans le pétrin. On en est là à cause de toi. Tu nes ais pas comment conclure une affaire. [...] Hier le propriétaire de DAZN m'a dit que tu les avais appelés pour leur demander de faire une offre pour cinq ans. Nous nous sommes battus avec Jean-Pierre,avec Vincent, avec Pablo, pour faire une offre sur deux ans et tu leur as dit ça ? Tu as agi contre la Ligue, contre les clubs, contre tout le monde! Moi, j'en ai assez. Trop c'est trop."
« NAK » n'en a pas terminé pour autant : « Pour la première fois de l'histoire en France, on n'a pas de diffuseur. Et c'est inacceptable. Je me suis tu. J'ai essayé d'aider. J'essaie d'être utile. Je n'ai pas dormi. Je me bats pour mon club, pour la Ligue, pour mes collègues. Mais ce que tu fais est tout simplement négatif. Détruire toutes les offres que nous avons. Et je te promets que tu seras tenu responsable de tout ce qui a été fait. Je te le dis, c'est enregistré. (...) J'essaie de mettre tout ce que je peux pour aider, mais vous n'appréciez pas. Vous ne savez pas ce qu'il se passe. Vous êtes juste assis, vous avez votre salaire. Nous sommes les actionnaires. »
Morel, qui a parfaitement compris, se contentera d'une réponse diplomate. « Je ne mettais aucune qualité et aucun commentaire sur la qualité de l'offre. Je disais simplement que les deux étaient incompatibles donc il va falloir négocier à la fois avec l'un et avec l'autre, mais je voulais juste présenter de manière très objective et très calmement qu'il y avait des demandes de beIN qui étaient contraires à l'offre de DAZN », évacue-t-il. Avant de voir une nouvelle fois Labrune recoller les morceaux.
Vincent Larbune:
"C'est des choses qui font partie des discussions. Ces points peuvent être levés assez facilement. Voila."
Nasser Al-Khelaifi:
"Vincent, Vincent, [...] dire "s'il te plait fais une offre" et que derriere tout le monde la critique, c'est pas juste! [...] Ca suffit maintenant! "
Vincent Labrune:
"Non mais Nasser, il n'y a pas de critique de BeiN, là! Dans le cas présent, des points de négociations restent en suspens et vont être réglés dans les heures qui viennent."
54'50" : « Tu intimides tout le monde »
En temps de crise, on a connu meilleure entame pour une résolution de conflit après une demi-heure de palabres. Jean-Pierre Rivère (Nice) et Pablo Longoria (OM) ont beau jouer les médiateurs, la tension demeure palpable et fluctue au fil des échanges. « Nasser, je voulais te dire tout simplement que tout le monde apprécie le geste que tu fais, d'accord, mais il faut que tu comprennes aussi qu'on a un mot à dire », tente de déminer Waldemar Kita. Pas un grand succès.
Le temps passe, les débats divaguent et vient le tour de Joseph Oughourlian après près d'une heure de discussions. Le Lensois a déjà fait savoir son opposition à DAZN, il la développe et la compare au fiasco Mediapro, qui hante encore tous les esprits. Ce qui a le don de faire ressortir Al-Khelaïfi de ses gonds. En français dans le texte. « Peut-être que vous avez un problème avec beIN ou Canal, ou de business, moi je m'en fous de quelle chaîne, le plus important c'est le club. (...) Peut-être que vous n'avez pas le problème des autres clubs aussi, peut-être que vous avez l'argent pour payer mais les autres clubs n'ont pas l'argent. Je pense que c'est très important qu'on prenne tout le monde ensemble, ça c'est un effort. Je te promets, c'est la dernière fois que je parle des droits TV, jamais de ma vie, fini. (...) J'ai vingt-cinq ans d'expérience, je n'ai jamais vu ça. »
S'ensuivent des invectives sans cesse interrompues pendant plus de deux minutes entre les deux hommes. « Est-ce que je peux répondre ? Nasser, je te remercie énormément de te soucier des petits clubs, c'est d'une générosité... », amorce Oughourlian. Ironie peu goûtée.
Joseph Oughourlian:
"Laisse moi finir maintenant, ça suffit. Tu as parlé trois fois, Nasser [...] "
Nasser Al-Khelaifi:
" Mais s'il te plait, sois respectueux, "ça suffit", ne l'utilise pas avec moi! "
Joseph Oughourlian:
"Nasser, je pense que tu devrais respecter les autres présidents"
Nasser Al-Khelaifi:
"Tu es intelligent et tu es un homme d'affaire, mais tu ne comprends rien aux médias... Alros s'il te plait parle en ton nom [...]
Joseph Oughourlian:
"Nasser, je pense qu'il faut que tu comprennes un concept qui visiblement vous échappe chez BeIn, ou au Psg, ou aux deux, qui s'appelle le conflit d'intérêts, hein. Tu intimides tout le monde ! "
Encore une fois, c'est Jean-Pierre Rivère qui tentera tant bien que mal de ramener le calme. Pour le moment. « C'est presque un miracle qu'on en soit là. Et ce que je déplore c'est que ce miracle il est là aujourd'hui mais peut-être pas avec toutes les opportunités qu'on aurait pu prendre », regrette Rivère.
Dans la foulée, Labrune reprend les choses en main : « Attends, moi je fais une précision juste par rapport à une demande qu'a faite Nasser. J'ai téléphoné au directeur général de beIN Sports, là pendant que je me suis mis sur pause, à Yousef al-Obaidly, pour le citer, qui confirme un, l'offre de beIN Sports de 100 millions d'euros et que la LFP, les médias et tout le monde va faire ses meilleurs efforts pour aligner les intérêts dans les prochaines heures, les prochains jours entre beIN et DAZN. C'est juste ce que je voulais dire pour que ce soit très clair et qu'il n'y ait pas d'ambiguïté là-dessus. »
1h10'46" : Nasser le « tyran » VS John le « cowboy »
Joseph Oughourlian n'était pas le seul président à bouillonner derrière son écran. John Textor, nouveau boss lyonnais, veut à tout prix le micro et tente d'ailleurs de doubler Saïd Chabane, qui le renvoie dans les cordes. Le voilà enfin. Son DG, Laurent Prud'homme, assure la traduction en direct. Textor est favorable à la chaîne LFP et veut prouver qu'il a raison. Caillot, muet, depuis de longues minutes, coupe le récit. « Sincèrement, lâche-t-il, nous sommes pris par le temps, ce n'est ni le lieu ni l'endroit pour que tu nous fasses une philosophie de business unit qui a fonctionné dans ton club. Je suis ravi pour toi, j'espère que ça sera le cas avec l'Olympique Lyonnais. Je répète, et toi tu fais partie de l'héritage, tu récupères la merde d'un mec qui s'appelait Aulas avant toi, qui a expliqué à tout le monde que le plus beau jour du football, c'est quand on avait tué Canal + ! » Ambiance.
Il n'en fallait pas plus pour énerver l'Américain. Qui titille à son tour le PSG. Et revoilà Al-Khelaïfi dans la boucle. « John, si tu es le meilleur expert, alors viens avec la garantie, mets-la dans ta plateforme et je serai le premier à voter pour, je te le promets. (...) Si tu as l'argent, viens maintenant, mets-le. » Textor : « Donc mon opinion ne compte pas si je ne signe pas de chèque ? »
Nasser El-Khelaifi:
"Laisse-moi finir. [...] Tu vis dans un monde différent. Tu ne sais pas ce qu'est la ligue française. [...] Je ne dis pas que je suis meilleur que toi ou quiconque [...]"
John Textor:
"Si nous manquons de temps, peut etre qu'un autre président que Nasser devrait parler. Nasser tu es un tyran."
Nasser Al-Khelaifi:
"John, John, John, John, John, arrête de parler. Tu ne comprends rien. Tu viens de je ne sais où, cowboy. Et tu nous parles."
John Textor:
"Non, je suis un étranger. Je suis un idiot. Je ne comprends rien."
Nasser Al-Khelaifi:
"Jean-Pierre, je sors de cet appel, parceque lui vraiment va me facher, je te jure, je perds mon temps, je sors de réunion, lui ne comprend rien, je te jure.
« Jean-Pierre, remets un peu d'ordre, un peu de calme », embraye alors Labrune. Rivère s'exécute. « Nasser, Nasser, s'il te plait. Un peu de calme. Reste dans la conversation. Please, please. »
1h41'20" : jour de défaite nationale
En 2 heures, 15 minutes et 36 secondes de réunion, combien de temps a réellement été dédié au sujet de fond ? Bonne question. Rivère, le pragmatique, recadre le débat. « Il faut comprendre qu'à un moment ou on a 0, ou on a 500 millions, plus les droits internationaux, plus les droits de Ligue 2, on monte à 700 millions les gars, 700 millions. Il y a trois ou quatre jours, il y avait 0... »
-Létang : « Oh Jean-Pierre, n'oublie pas une chose, c'est qu'on a 700 millions de revenus et on va diminuer drastiquement un certain nombre de lignes de coûts, ce qui va faire que, pour la répartition des clubs, il y aura plus d'argent. »
-Kita : « Ahhh, merci Olivier, tu me fais plaisir ! »
-Létang : « Très important, très important, mais c'est normal. »
-Rivère : « Mais bien sûr, mais bien sûr. Et je vais plus loin : on prend quel risque ? On n'oblitère pas l'avenir, on sécurise le présent et on regarde l'avenir. »
Caillot réapparaît et synthétise le dilemme, toujours à sa façon : « Est-ce qu'on prend 500 millions, si je veux bien résumer la situation, avec un engagement de la Ligue de faire des économies essentielles et pas du niveau de celle que j'ai présentée il y a deux jours, donc ça veut dire dans son train de vie, dans la médiaco (société commerciale), etc, puisque le système ne fonctionne pas, ou est-ce que on part avec Disney et machin là en perdant au passage beIN ? »
Damien Comolli, président de Toulouse, s'énonce à son tour et alterne entre français et anglais afin d'être compris de tous. Enfin, le temps de prononcer trois phrases et Caillot intervient : « Mais Damien, je t'arrête, sans déconner, ça me pète les couilles. On est à la Ligue de football professionnel. Mon copain Nicollin qui m'a donné son truc, on parle français. (...) Le mec qui ne parle pas français, il se démerde, il l'apprend. »
De son côté, le Strasbourgeois Marc Keller tient à souligner que « le prix de l'abonnement [lui] paraît impossible à atteindre ». « Je ne vois pas les gens, nos consommateurs, nos supporters dans les villes acheter des abonnements à ce prix-là. » Il semble que ce ne soit pas une priorité ce jour-là.
Jean-Pierre Rivère:
"Et si DAZN ça ne marche pas [...], hé bien ils ne vont pas rester hein? On sortira et on aura l'argent. Mais au moins, on aura pris l'argent quand même, et on aura le temps. "
Benjamin Morel:
"oui, mais qu'est ce qu'il se passera sur les droits à ce moment là?"
Jean-Pierre Caillot:
"Il faut arréter de penser à ce qu'il se passera demain, il a raison Jean-Pierre Rivère."
Laurent Prud'homme:
"Vous pensez à nos consommateurs?"
Bref, l'horloge tourne et les mêmes erreurs se profilent. « Encore une fois, on nous demande de choisir aujourd'hui, on n'a pas tous les éléments, déplore Olivier Cloarec, du Stade Rennais, au nom de la majorité silencieuse. Non, je suis désolé, mais ce n'est pas très sérieux. Même si tout le monde a oeuvré, cela fait trois fois qu'on fait une réunion, cela fait trois fois qu'on repousse les choses. »
Malgré tout, par 16 voix contre 2, les discussions avec DAZN et beIN vont donc se poursuivre. Le sage Rivère se mue en capitaine de vestiaire : « Une fois que le Conseil d'administration aura pris sa décision, il est important qu'on ne montre pas de divergence dans la presse. Voilà, on a eu des échanges, certains étaient pour, certains étaient contre peut-être, mais qu'on montre une unité pour montrer que, pour une fois, on va ensemble... » Surtout, prolonge Rivère, « il faut qu'on conserve cet espace secret ».
« On a deux ans pour devenir meilleurs, veut conclure Caillot sur une note positive. Aujourd'hui, on sauve les meubles parce qu'il faut appeler ça comme ça. Alors, ça ne sera pas la communication. La communication, ça sera de dire que là où on a parlé d'un milliard, bah finalement on est à 700 millions, c'est pas si mal. Et puis voilà. »