Pour répondre à la volonté des clubs, la LFP négocie avec DAZN et beIN Sports la manière d'abréger, si besoin, les contrats de cinq ans qui doivent être signés. Mais cette stratégie n'est pas forcément partagée par tous.
L'interminable feuilleton de la vente des droits du championnat de France a fait mine de s'achever, en fin de semaine dernière, avec le choix opéré par le collège de L1, puis le conseil d'administration de la LFP, du duo DAZN-beIN Sports. Le premier décroche huit matches sur neuf pour un montant annuel de 400 millions d'euros, alors que le second s'empare, in extremis, d'une affiche valorisée 100 millions d'euros lors des cinq prochaines saisons. Mais même si la compétition redémarre dans moins d'un mois, il ne s'agit pas encore d'une attribution définitive pour les deux diffuseurs, mais d'une « négociation exclusive » qui prend elle aussi son temps.
En fait, c'est la durée des contrats qui pose question. Comme l'a révélé L'Équipe, beIN Sports, qui a remis son offre quelques heures à peine avant les dernières réunions des dirigeants du football français, a prévu la possibilité d'une clause de sortie au bout de deux ans. Cette idée n'a pas déplu aux présidents de club, conscients qu'ils n'ont pas conclu le deal du siècle et qui apprécieraient de pouvoir en sortir si nécessaire. Ils ont donc décidé de convaincre DAZN d'inclure également une clause de sortie au bout de deux ans dans son contrat.
Les conditions pour activer les clauses pas connues
Au cours du collège de L1, qui s'est tenu dimanche en début d'après-midi, le nouvel entrant a adressé un document dans lequel il se dit ouvert à la discussion. Ce qui ne l'engage à rien... Depuis, les négociations ont démarré. Et rapidement, le terme de deux ans a semblé assez court, ouvrant peut-être la voie des clauses de sortie au bout de trois saisons. Sans que l'on sache encore dans quelles conditions elles peuvent être activées. Si elles ne peuvent l'être qu'en cas d'accord des deux parties, leur utilité paraît limitée puisque chacun reste prisonnier de la décision de l'autre.
Et pour certains, l'intérêt de telles clauses se pose. Du côté de CVC, le fonds d'investissement qui a offert 1,5 milliard à la LFP contre 13 % de ses recettes commerciales, on s'interroge vraiment. Ses dirigeants se demandent en effet pourquoi les présidents veulent à tout prix pouvoir sortir d'un contrat qu'ils ont eu tant de difficulté à obtenir. Comme d'autres, ils ne trouvent pas très réaliste d'imaginer reprendre ses droits au bout de deux ans pour les remettre en jeu parce que les prises d'abonnement ne sont pas probantes et espérer avoir immédiatement plus que les 500 millions d'euros annuels arrachés à DAZN et beIN Sports.
En fait, les dirigeants de CVC s'inquiètent pour les montants qu'ils doivent récupérer si on repart, dans deux ans, pour une commercialisation encore plus compliquée que celle-ci. Avec 500 millions de droits de diffusion, on est à des années-lumière de ce qui leur a été promis. Mais si cette somme baisse encore dans l'hypothèse où la LFP remet tout en jeu dans deux ans, on ne sera pas loin pour eux de l'accident industriel.
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