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Droits TV : DAZN améliore son offre, beIN Sports met au bout... mais les clubs méfiants jusqu'au dernier jour
La chaîne qatarienne a déposé samedi une offre pour diffuser un match par journée de L1 et compléter ainsi l'option DAZN, alors que la LFP doit choisir ce dimanche entre cette solution et celle, novatrice mais risquée, d'une chaine 100 % L1.
À force de réunions reportées et de décisions sans cesse ajournées, le feuilleton des droits télévisuels de la Ligue 1 pour la période 2024-2029 s'étire en longueur bien au-delà du raisonnable. Il doit prendre fin ce dimanche et, cette fois-ci, le football français ne pourra plus reculer, ce qu'il a si bien fait depuis des mois. Un collège des clubs de l'élite (mais aussi de L2) est convoqué en début d'après-midi, suivi d'un conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP) organisé dans la foulée, qui va trancher entre les deux options sur la table.
La première est une offre de DAZN. Selon nos informations, elle a été améliorée. Elle était initialement de 375 millions d'euros en moyenne par saison pour huit matches sur neuf, mais elle est désormais de 400 M€ annuels en incluant les droits du quasi-direct. Même si la LFP doit a priori régler des frais de production (25 M€) et de marketing (jusqu'à 15 M€). De même, les sommes versées par le diffuseur ont été revues à la hausse au démarrage. Au départ, il était en effet prévu 300 M€ la première année et une progression jusqu'à 500 M€ au terme du contrat. Maintenant, DAZN s'est engagé à démarrer à 350 M€ dès la saison prochaine.
Comme l'a révélé L'Équipe, les garanties ont également été revues et corrigées après un déplacement de Vincent Labrune, le président de la LFP, à Londres, où étaient également présents, à certains moments, Nasser al-Khelaïfi (PSG) ou encore Jean-Pierre Rivère (Nice). Jusqu'ici, celles apportées par la plateforme britannique étaient des engagements de l'entité DAZN Europe et pas des garanties bancaires. Une formule pas rassurante après l'épisode Mediapro, le diffuseur sino-espagnol qui avait proposé des sommes mirifiques à la LFP avant de stopper les versements dès la deuxième échéance, à l'automne 2020. Les discussions menées ces derniers jours ont permis d'obtenir une garantie de la maison mère, Access Industries (Warner Music, Deezer...), un groupe fondé par l'industriel Len Blavatnik, troisième plus grosse fortune du Royaume-Uni.
Un démarrage sans recettes pour la chaîne lancée par la LFP
Si DAZN est retenu, il resterait alors un match à vendre (la meilleure affiche et le deuxième choix en alternance une semaine sur deux, hors top 10), pour lequel la LFP espère s'approcher de 100 M€. Cela tombe bien car, selon nos informations, beIN Sports a formulé une offre pour ce match de 100 M€, ce qui ne déplaît pas au groupe Canal+, son diffuseur exclusif.
Reste que ce schéma interpelle de nombreux observateurs. Comment DAZN, qui prévoit de commercialiser sa chaîne 34 euros et qui a un catalogue de droits assez maigre, pourrait se développer sans même avoir toute la L1. Le tout dans un schéma qui rappelle de mauvais souvenirs aux présidents de club...
La seconde option est la chaîne 100 % L1 distribuée de manière non exclusive par tous les opérateurs au tarif de 27,99 euros. Cette antenne s'appuie sur sept distributeurs, mais sans minimums garantis. Et bénéficie d'une association avec la plateforme Warner Bros Discovery, qui propose des films, des séries et des programmes sportifs, ce qui doit la rendre plus attractive.
Mais le démarrage sera forcément sans recettes pour les clubs, avec des trous dans la trésorerie compliqués à combler, même si la LFP travaille sur des aides ponctuelles en leur faveur. De nombreux clubs sont à présent convaincus que cette chaîne, adossée au géant américain, représente l'avenir. Et que signer avec DAZN est une stagnation pendant cinq ans, tout comme une solution du passé. Et qu'elle convient trop bien à ceux qui ont tout fait pour retarder une solution... Mais prendront-ils le risque d'un grand saut dans l'inconnu ?