De passage à Paris ces derniers jours, Shay Segev, PDG de DAZN, a rencontré quelques journalistes afin de présenter sa plateforme et a réaffirmé son ambition de s'offrir la Ligue 1.
Disruptif. Le mot revient régulièrement dans la bouche de Shay Segev, PDG de DAZN, la célèbre plateforme, souvent surnommée le « Netflix du sport ». Pour preuve, quand les nouveaux diffuseurs se font habituellement le plus discret possible avant un appel d'offres des droits de la Ligue 1 (les enchères pour le cycle 2024-2029 auront lieu le 17 octobre), DAZN part en campagne pour défendre son projet.
Ces derniers jours, son patron a ainsi profité d'un rendez-vous d'affaires à Paris pour échanger de manière informelle avec une poignée de journalistes. L'équipe française de la plateforme de sport, qui devrait compter des dizaines de personnes prochainement, serait en plein recrutement... « Nous avons aussi entamé des discussions avec les différents distributeurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) », a-t-il glissé après un premier accord avec Canal+ le mois dernier. Une façon de rassurer sur l'accessibilité de son offre.
DAZN diffuse déjà deux matches de L1 et de D1 Arkema
Après la crise de Mediapro, Shay Segev sent surtout visiblement le besoin de rassurer sur son projet, rappelant que sa société a toujours payé ses droits, qu'elle est un diffuseur mais aussi une plateforme sociale et de merchandising de sport tandis que Mediapro est une société de production.
Par ailleurs, en cas de succès sur les droits de la L1, DAZN ne veut pas débarquer comme un cheveu sur la soupe dans l'espace médiatique et être déjà connu des Français. C'est aussi la démarche qui l'a poussée à s'associer ces dernières semaines avec Canal+, notamment pour commencer à co-diffuser les deux matches de L1 de la chaîne cryptée, ainsi que deux affiches de D1 Arkema (outre la Ligue des champions féminine, la Liga et la Bundesliga féminines ou encore le championnat belge). Un investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Déjà partenaire de la Bundesliga en Allemagne, de la Liga en Espagne, de la Serie A en Italie, de la Ligue des champions féminine dans le monde, de la NFL, avec des investissements importants (840 M€ par saison pour le Championnat italien par exemple), DAZN se verrait bien désormais lié à la Ligue 1 pour s'installer solidement sur le marché français. « Nous sommes le principal diffuseur du sport en Europe, la France manquait à notre portfolio. Il est donc logique de poursuivre notre développement ici. »
Une version « freemium » prévue début 2024
Pour autant, en plein appel d'offres, Shay Segev doit se montrer prudent sur sa stratégie ou encore sur ses propos concernant le milliard d'euros par saison espéré par la Ligue de football professionnel (LFP) pour l'ensemble de ses droits. Comme il l'avait annoncé dans les colonnes de L'Équipe le mois dernier, le PDG de DAZN a simplement confirmé son intention de miser lors des enchères des droits de diffusion de la L1 le 17 octobre prochain, et même ceux à l'international quelques jours plus tard.
En cas de succès, le prix de l'abonnement mensuel (14,99 euros aujourd'hui) pourrait évoluer en fonction des lots acquis (ou pas) et des sommes dépensées. Comme souvent, tout est une question de prix... Et comme les autres candidats, DAZN s'est fixée une limite. Reste à savoir laquelle.
Enfin, la plateforme prévoit de lancer une version « freemium » début 2024, avec une partie gratuite, basée notamment sur la publicité, qui pourrait donner accès aux résumés, voire à une rencontre en direct de temps en temps. La commercialisation de match à l'unité est aussi envisagée afin d'apporter de la flexibilité au consommateur et multiplier les portes d'entrée vers DAZN.
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