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Re: Droits Tv 2020 à 2024

31 Mai 2018, 22:36

Y’a pas déjà sfr aujourd’hui pour l’Europe ?? Je confonds avec la premier ligue je crois.

Re: Droits Tv 2020 à 2024

31 Mai 2018, 22:43

koni, ouais l"Europe en ce moment c'edst Be et ce sera Drahi l'an prochain

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 00:38

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Derrière Mediapro, l'appétit de la Chine pour le football européen

L'entrée récente du fonds Orient Hontai Capital dans la société espagnole s'inscrit dans une tendance lourde d'arrivée d'investisseurs chinois dans l'univers du football et des médias.

La Chine est-elle en train de faire main basse sur le football européen ? Après l'achat de joueurs et de clubs, c'est au tour des droits TV de susciter les convoitises d'investisseurs chinois. Derrière le coup d'éclat de l'espagnol Mediapro, qui vient de rafler les droits de la Ligue 1, se cache le fonds d'investissement chinois Orient Hontai Capital.


Créé en septembre 2014 et basé à Pékin,ce fonds a pris le contrôle de la société espagnol en février dernier, rachetant 54 % du capital pour 900 millions d'euros (avec reprise de dette). Filiale d'Orient Securities, une importante société de gestion, Orient Hontai Capital se présente comme un fonds privé spécialisé dans les secteurs des technologies et des médias. Loin d'être aussi puissant que les géants chinois du Web, Tencent et Alibaba, qui investissent beaucoup dans les contenus, Orient Hontai Capital indique avoir investi plus de 14 milliards de yuans (près de 2 milliards d'euros) lors des deux dernières années.

Tendance lourde

Il a notamment jeté son dévolu sur des start-up de jeux vidéo (Shanda Games, Diandian Interactive) et dans la publicité en ligne. L'une de ses plus grosses opérations visait à prendre le contrôle de la société californienne de marketing mobile AppLovin pour 1,4 milliard de dollars. Mais l'opération, annoncée en janvier 2016, n'a jamais abouti. Les préoccupations du Comité américain sur les investissements étrangers (le CFIUS) quant au devenir des données de l'entreprise ont contraint les parties prenantes à revoir l'accord initial de sorte que le contrôle de la société californienne échappe au fonds d'investissement chinois.

L'opération de Mediapro s'inscrit dans une tendance lourde d'arrivée d'investisseurs chinois dans l'univers du football et dans le secteur des médias. Le football est devenu un enjeu national depuis que le chef de l'Etat Xi Jinping, fan de ballon rond, s'est mis en tête de faire de la Chine une grande nation du football. De riches patrons chinois ont alors commencé à prendre des participations dans de nombreux clubs européens (Inter Milan, Aston Villa, Manchester City, Olympique Lyonnais, OGC Nice, etc.) et ont recruté à grands frais des stars étrangères visant à rendre plus populaire la Super League (la première ligue chinoise).

Hausse des droits TV

Cet engouement s'est aussi traduit par une forte hausse des droits télévisés. L'entreprise publique China Media Capital a acquis les droits TV de la Super league chinoise pour 1,25 milliard de dollars sur la période 2015-2020. Et du côté des droits TV à l'étranger, la Chine est devenue le premier marché international pour la « Premier League » britannique, avec 660 millions d'euros déboursés sur trois ans par le diffuseur chinois PPTV. Un accord historique représentant 12 fois la somme actuellement perçue par la Premier League en Chine !

La notoriété de la Ligue 1 française auprès du public chinois est aujourd'hui nettement inférieure à celle du championnat anglais, espagnol, allemand et italien. Un déficit d'image qui tient aussi à une faible diffusion télévisée des matchs français sur les chaînes chinoises. Signe de la volonté de faire mieux connaître le football français, un match PSG-Nice a été programmé un dimanche à 13 heures en mars dernier, horaire inhabituel en France mais permettant d'être diffusé en début de soirée en Chine. Retransmis sur deux plateformes de streaming et quatre chaînes régionales, le match a été suivi par 1,6 million de téléspectateurs en Chine, soit 16 fois plus qu'en temps normal.

La Ligue de football professionnel (LFP), qui a ouvert un bureau il y a un an à Pékin, a ensuite annoncé un accord avec la télévision publique CCTV pour que des matchs soient diffusés sur ses chaînes sportives nationales. Le marché asiatique est devenu stratégique pour le football européen.


Les Echos

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 00:40

Information
Et dans le malheur de Canal +, les clubs peuvent être aux anges. Ces droits TV représentent, pour eux, une grosse manne financière. À Angers (Maine-et-Loire) et Guingamp (Côtes-d’Armor), 17e et 18e budgets de Ligue 1 avec respectivement 28 et 26 millions d’euros, les dirigeants ne cachent pas leur joie.

En quoi est-ce une bonne nouvelle pour la Ligue 1 ?

BERTRAND DESPLAT (Guingamp). « Cette belle victoire est d’abord énorme pour les moyens qu’elle va procurer. Mais il faut aussi rajouter un autre aspect : la qualité. Mediapro est l’acteur qui a participé au succès immense de la Liga. Sans mauvais esprit, c’est presque le Canal + espagnol par son savoir-faire ! Ces gens-là sont des grands spécialistes de la mise en valeur d’un championnat. Non seulement, ils vont participer à la bonne santé financière du foot mais ils vont nous aider à le mettre en valeur. L’exposition va être formidable. »

SAÏD CHABANE (Angers). « Cela va nous permettre de combler notre retard par rapport aux autres championnats européens. Nous étions les vilains pauvres qui se faisaient piquer leurs joueurs, leurs idées et leurs gamins du centre de formation. Désormais, la lutte se fera à armes égales. Nos infrastructures étaient également ridicules. Si vous saviez le nombre de fois où j’ai visité des clubs à l’étranger en rougissant et en n’osant pas lancer une invitation à Angers ensuite… »

Y a-t-il un risque que les clubs s’endettent avant 2020 pour tenter d’être toujours en L1 au moment où les nouveaux droits seront versés ?

B.D. « Non. Désormais il y a une nouvelle génération de présidents qui sont des gestionnaires. Le temps des passionnés qui tombaient dans les excès est révolu. Personne ne fera des paris avec de l’argent qui n’est pas encore arrivé. À une exception près, le football en Ligue 1 est géré par des gens raisonnables. En 2004, quand les droits ont commencé à augmenter significativement, beaucoup de clubs ont investi dans les centres de formation. Là, ce sera pareil. Car désormais, nous chefs d’entreprise dans le foot, avons une visibilité jusqu’en 2024. C’est énorme. On va investir pour améliorer notre stade et aussi notre formation qui sont l’équivalent de notre salle de spectacle et de notre usine à champions. À Guingamp, ma stratégie sera aussi de tout faire pour garder nos meilleurs jeunes plus longtemps. »

S.C. « Le risque existe toujours quand on dirige une entreprise. Il faut juste savoir faire les bons calculs. A mon sens, ce ne serait pas sérieux d’anticiper, dès maintenant, l’argent à venir. Il faut aussi comprendre que la hiérarchie en France ne changera pas : le 15e budget aujourd’hui a toutes les chances de rester quinzième dans plusieurs années. Tout le monde va avoir plus d’argent. Pas seulement quelques clubs. Après, quand on a plus d’argent, on a plus de choix sur le marché des transferts. C’est tout. »

Pour le téléspectateur, le budget pour regarder le foot à la télé ne va-t-il pas devenir trop cher ?

B.D. « Dans la vie, on fait des arbitrages. Déjà, j’imagine que des gens vont économiser ce qu’ils mettaient dans Canal +. Et puis, une bonne chaîne de foot pour 30 euros, beaucoup accepteront de la prendre. Je suis persuadé que ce ne sera pas un problème au sein des ménages. »

S.C. « Je ne crois pas. Déjà, le fait qu’il y ait plusieurs opérateurs signifie qu’il y aura une concurrence. Et cela jouera sur des prix pas trop élevés. S’il n’y avait qu’un seul diffuseur en situation de monopole, il pourrait demander un tarif élevé aux téléspectateurs. Ce ne sera pas le cas. Et je crois aussi que le spectacle sera meilleur sur les terrains et sur les écrans de TV. Et quand le spectacle est bon, il n’est jamais trop cher. »




Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 06:22

Très clair le schéma.
Donc effectivement y’aura 3 acteurs, RMC en plus.

A voir ce que fait canal, à 4 ça commencerait effectivement à piquer.

Pas fini de stream :fier:

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 07:37

Putain, çà craint quand même..A ce jour pour voir sfr, il faut avoir une box sfr, sinon tu vois que dalle..
Donc pour esperer voir du foot correctement en 2020 çà va couter 55 €/ mois (15 bein, + 15 SFr + 25 media pro)...le tout sur plusieurs supports.
A ces conditions, ils iront tous se faire mettre

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 08:00

Il va y avoir des accords de sous-traitance et donc des offres adaptées. Un peu comme l'accord actuel qui prévoit la diffusion de Bein sur le bouquet Canal. A mon avis, SFR devrait être très présent pour proposer à ses abonnés une offre globale Premier League + L1.

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 10:02

La Chine c’était pas censé être un pays communiste ? :lol:

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 10:15

Dans vos calculs, n'oubliez pas aussi de prendre un compte l'abonnement internet/TV/téléphone qui va avec.

Fut un temps il revenait à minima 50€ par mois pour s'assurer un débit de qualité. Aujourd'hui, on peut aisément s'en tirer pour 15€ tout compris, voire moins en flairant les bons coups et les offres exceptionnelles (perso je paye 1€ de téléphonie chez Free et 4€ pour internet avec Bouygues).

C'est un élément à prendre en considération. Si le bouquet foot va représenter un coût plus important, n'en oubliez pas pour autant que vous avez réalisé des économies conséquentes sur vos factures internet.
L'un dans l'autre, je pense que ça revenait plus cher de suivre la L1 il y a 5 ans que dans les années à venir.

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 10:55

gaby, le problème c'est que pour avoir SFR sports, tu dois avoir la box sfr...si comme moi, tu as la Miami Box, tu peux pas voir SFR..
Si jamais Pro média choisit Orange comme sous traitant, çà risque d'être marrant de vouloir s'abonner à tous les bouquets

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 11:09

ruby a écrit:La Chine c’était pas censé être un pays communiste ? :lol:

a part le cote dictatorial ca n'a plus rien de communiste

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 11:16

Jack73, tu peux t'abonner à SFR SPORT pour 59.90 par an en 100% digital et tu installes SFR SPORT sur ta miami box :wink:

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 11:31

Herpès Léonard, c'est 120 € par an
Modifié en dernier par Jack73 le 01 Juin 2018, 11:32, modifié 1 fois.

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 11:31

Je parie que SFR Sport sera dispo sur plusieurs bouquets Internet dès la rentrée pour la Ligue des Champions. Ils ont changé le nom de leur chaîne pour ça.
Sinon je me souviens d'une époque pas si lointaine où le foot c'était sur Canal + (30€/mois minimum juste pour la chaîne à l'époque) et... Foot+ à 7€/mois juste pour les matchs bidons du samedi soir :lol:

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 11:34

Jack73, tu peux t'abonner à SFR Sport en ligne pour regarder sur PC / mobile / tablette.
La Miami Box étant une box Android je suppose que tu peux installer l'application SFR Sport et profiter de ton offre par ce biais

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 12:51

Ça va être sous traité, pas pour rien que SFR change de nom justement

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 13:17

Avec une smart TV vous pouvez télécharger l'appli SFR sport également.

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 13:22

negrOM a écrit:Ça va être sous traité, pas pour rien que SFR change de nom justement


Pas impossible en effet qu'il y ait eu des négos secrètes entre Mediapro et SFR sachant que ce dernier était attendu comme candidat pour l'appel d'offre. SFR est lourdement endetté et la stratégie de Drahi fait grincer les dents des actionnaires après l'offensive sur la Premier League et les coups d'Europe. SFR aurait donc tout intérêt à limiter son investissement (l'appel d'offre a été construit pour provoquer une inflation des prix) tout en récupérant quelques matches de L1, histoire de plomber Canal.

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 15:25

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Mediapro veut faire " grandir " le foot en France

Le groupe espagnol espère lancer une chaîne et conquérir 3,5 millions d'abonnés à 25 euros par mois

Nous sommes là pour faire grandir le foot en France, a d'emblée lancé, jeudi 31 mai, Jaume Roures, l'emblématique -président catalan de Mediapro, le groupe inconnu qui vient de rafler les droits de la Ligue 1. Il n'y a aucune raison que le football français soit le dernier en Europe et n'atteigne pas les niveaux de l'Espagne ou l'Italie, en fréquentation ou en poids économique. "


Devant un parterre de journalistes très curieux – voire sceptiques – le groupe audiovisuel venu d'Espagne a déroulé une stratégie claire : alors que tous anticipaient que Mediapro souhaite revendre certains des lots de matches de championnat qu'il a acquis, M. Roures a assuré que ce n'était pas son intention, sans pour autant l'exclure totalement. " Notre but, comme en Espagne, c'est de créer nous-mêmes une chaîne 100 % foot et de la faire distribuer par tous les opérateurs possibles ", a expliqué le dirigeant, citant Orange, Altice ou le rival Canal+. Et, pourquoi pas les grandes plateformes numériques comme Google, Facebook ou Amazon, qui s'intéressent de plus en plus au sport.

Le point le plus délicat de la démonstration est la rentabilité du modèle : M. Roures a présenté son calcul. " Si on divise 800 millions d'euros, le prix que nous avons payé, par 3 à 3,5 millions, le nombre de fans de football en France, on obtient un prix de 25 euros par mois, environ. " Mediapro a ensuite projeté de pouvoir faire grandir la base de fans à 5 millions, par exemple, ce qui ferait mécaniquement baisser le prix de l'abonnement (à 16 euros/mois). Mais il a insisté : " 25 euros par mois, ce n'est pas cher. "

Cette hypothèse d'un abonnement à 25 euros suscite de l'incrédulité car elle est décalée par rapport au marché français : BeinSports coûte 15 euros par mois, pour une bonne part de la Ligue 1, plus la Ligue des champions, les championnats espagnol, allemand et italien, et d'autres sports… Or la chaîne qatarie n'a conquis " que " 3,5 millions d'abonnés depuis 2012 et encore elle a bénéficié de l'effet Coupe du monde 2014. Dix à quinze euros/mois, c'est aussi le prix du service de VOD par abonnement Netflix, que M. Roures considère comme un concurrent dans le " divertissement ". Et Canal+ propose désormais une offre de base à 19,90 euros/mois, pour sa chaîne historique combinant les plus belles affiches de la Ligue 1, du rugby, de la boxe, de la Formule 1, ainsi que des films récents et des séries.

Une méthode éprouvéeMais M. Roure affiche sa confiance et promet d'entraîner tout le secteur, des opérateurs aux clubs. En Espagne, sa chaîne est vendue entre 16 et 25 euros par Telefonica, Orange, Vodafone, a-t-il exposé. Et Mediapro y est passé de 1,8 à 4,6 millions d'abonnés en huit ans. Il n'y a pas de " raison structurelle " que la France, plus riche, ne donne pas les mêmes résultats, a-t-il argué.

Implicitement, Mediapro a donné des leçons aux acteurs français. Tout en restant diplomate, notamment vis-à-vis de Canal+, qui le dépeint en courtier de droits détenu par un fonds chinois et déraisonnable économiquement. " Canal+ a été notre modèle depuis le début des années 80 ", a dit M. Roure, assénant : " la Ligue 1 a une valeur plus élevée que ce que les opérateurs en tirent actuellement. Un travail n'a pas été fait. "

Le producteur a vanté sa méthode éprouvée en Espagne : outre une réalisation soignée des matches avec des " spidercams " et autres ralentis " 360 degrés ", utilisés lors du Clasico entre le Real Madrid et le FC Barcelone, il a évoqué l'adaptation des horaires des matches, les week-ends, en accord avec la Ligue, mais aussi la disponibilité des joueurs et entraîneurs pour des interviews les soirs de matches et toute la semaine, ainsi que des événements et happenings…

Pour se crédibiliser, l'original patron, favorable à l'autodétermination de la Catalogne, a glissé dans sa conférence de presse – en Français – des noms connus, de Woody Allen, dont il a produit un film, en passant par son " ami " Pep Guardiola, célèbre catalan parti entraîner à Manchester, en passant par Pierre Lescure, patron du festival de Cannes ou… Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de la maison mère de Canal+, Vivendi, croisé la veille.

Mediapro a aussi assuré ne pas avoir " perdu " les droits du championnat de football italien, malgré l'annulation récente d'une partie de l'appel d'offres qu'il a remporté. Et il a promis d'essayer d'acheter pour la France d'autres droits : ceux de la Ligue 2, mais aussi du football féminin ou des équipes cadettes, ainsi que d'autres championnats européens. M. Roure n'a pas non plus exclu la " possibilité " de discuter avec SFR-Altice, détenteur des droits de la Ligue des champions notamment. D'ici au début de la diffusion par Mediapro, en 2020, s'ouvre une longue période de négociations avec les acteurs en place. De ce poker dépendra la réussite du pari de Mediapro. Et l'avenir du secteur.

Le monde

Re: Droits Tv 2020 à 2024

01 Juin 2018, 15:26

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Jaume Roures , trublion assumé du football en Espagne

Mediapro et le groupe Prisa se sont livrés à une sévère bataille pour les droits de la Liga

Le groupe espagnol qui a remporté, mercredi 30 mai, les droits de la Ligue française est un géant espagnol de l'audiovisuel aux casquettes multiples. Il produit des films, des séries et des programmes de télévision. Il se charge de la retransmission des principaux grands événements comme des séances parlementaires, et détient l'essentiel des droits de diffusion du football en Espagne. Son nom est surtout associé à la " guerre du football " qui l'a opposé à Prisa, le géant de la communication (actionnaire minoritaire du Monde), autour des droits d'exploitation de la Liga, entre 2007 et 2015, et sur laquelle les tribunaux continuent régulièrement de se prononcer.


En 2006, Prisa avait signé un accord avec Mediapro pour se partager les droits de diffusion du football. Mais un an plus tard, le groupe – éditeur du quotidien El Pais et alors propriétaire de Digital Plus, aussi appelé " Canal+ Espagne " –, par le biais de la société Sogecable, accuse Mediapro et son président, Jaume Roures, d'avoir rompu le contrat qui les unit en allant négocier, avec plusieurs clubs individuellement, l'achat des droits de retransmission de leurs matchs au prix fort. Sogecable demande 300 millions d'euros de dédommagement à Mediapro pour la retransmission des matchs et obtient de la justice que soient temporairement suspendus ses droits de diffusion. Condamné en première instance à payer 100 millions d'euros, Mediapro est placé sous redressement judiciaire entre 2010 et 2011. Le groupe sort de cette procédure grâce à la variété de ses activités et obtient en février, au terme d'un marathon judiciaire, une division par dix des dédommagements à payer à Prisa.

" Jaume Roures est un intermédiaire qui se consacre à acheter les droits avec pour objectif de les revendre à prix d'or aux télévisions : c'est un spéculateur, résume une source du groupe Prisa qui préfère rester anonyme. Son entrée dans la Liga a asphyxié les opérateurs en imposant des droits de diffusion de plus en plus élevés. Il a aussi réussi à faire modifier les horaires des matchs pour qu'ils coïncident avec le marché asiatique, où il est présent, sans penser aux supporters. " Cette " guerre du football ", en pleine crise économique, expliquerait une partie de la mauvaise situation financière de Digital Plus, que Prisa a fini par vendre à Telefonica en 2015.

Polémiques politiques" Nous avions acheté les droits de plusieurs clubs et Prisa ceux d'autres clubs et nous nous étions mis d'accord au travers de la société Andiovisuel Sports, mais Prisa a voulu nous interdire d'acheter les droits d'autres équipes, explique pour sa part Jaume Roures au Monde. Prisa cherchait à restreindre la concurrence et a perdu beaucoup d'argent en cherchant à détruire son ennemi pour détenir un monopole plutôt que de travailler son produit… " Selon ce chef d'entreprise, la stratégie de Mediapro a bénéficié à la Liga, en faisant en sorte que " le train, mené par les locomotives Real Madrid et FC Barcelone ait aussi de bons wagons, en améliorant la production, les horaires de diffusion des matchs et la répartition des revenus et en faisant de la Liga la meilleure d'Europe ".

La " guerre du football " n'est pas la seule polémique qui entoure Mediapro. Mais les autres sont surtout politiques. Cet ancien trotskiste catalan, défenseur du droit à l'autodétermination de la Catalogne mais qui se définit comme " non-indépendantiste ", s'est fait remarquer en ouvrant un centre de presse lors du référendum interdit par la justice sur l'indépendance du 1er octobre 2017. C'est dans ce centre que se rendaient les dirigeants indépendantistes pour faire des déclarations aux médias, lesquels devaient payer 10 euros pour avoir accès aux services offerts sur place. A la suite de cet épisode, son nom est apparu dans un rapport de la garde civile comme étant un possible membre " du comité stratégique " indépendantiste.

En Italie, il vient de perdre les droits de retransmission des matchs du Calcio après que la Ligue italienne a annulé le contrat, de près de 1 milliard d'euros.

Le Monde
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