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Prix de l'abonnement, commentateurs, mag du dimanche : quelle diffusion de la L1 et de la L2 par Amazon ?
Amazon a dévoilé, ce mardi, les contours de son offre Ligue 1 et Ligue 2, notamment le prix de son abonnement à la nouvelle chaîne Prime Video Ligue 1, en service le 1er août. Mais quelques interrogations demeurent.
Le patron des sports d'Amazon Europe, Alex Green, a dévoilé ce mardi matin à l'hôtel Bristol, à quelques pas du palais de l'Élysée, les contours de sa future chaîne de football. Jaume Roures, le patron de Mediapro, avait choisi le même endroit pour présenter la sienne, le 31 mai 2018, deux ans avant son lancement. Amazon a beaucoup moins de temps pour préparer son démarrage, deux mois à peine. Les annonces n'en étaient que plus attendues. Décryptage.
Un double abonnement
Le prix de l'abonnement suscitait beaucoup de questions chez les consommateurs depuis l'acquisition par Amazon de 80 % de la Ligue 1 pour 250 M€ par saison jusqu'en 2024. Il faudra préalablement être abonné au service Prime d'Amazon (livraison express et streaming vidéo, entre autres, commercialisé 5,99 € par mois ou 49 € par an) pour accéder à une nouvelle chaîne, lancée le 1er août prochain, à l'occasion du Trophée des champions Lille-PSG. « La chaîne s'appellera Prime Video Ligue 1, explique Alex Green. Quand je dis chaîne, c'est en fait un service qui sera réservé aux membres Prime au prix de 12,99 € par mois et dont on pourra se désabonner librement ».
Elle inclura également, à partir de la 11e journée, les huit matches de Ligue 2 détenus par Amazon. Si on choisit le paiement mensuel, il faudra donc débourser près de 19 € par mois pour regarder 80 % de la Ligue 1 et de la Ligue 2. Green n'a pas souhaité révéler son objectif d'abonnés pour cette grande première. Jusqu'alors, Amazon offrait en effet ses droits sportifs à ses membres Prime (entre 6 et 10 millions en France selon les estimations).
Mais ses investissements n'avaient jamais dépassé les 100 M€ par saison pour l'un de ses droits majeurs en Europe (20 matches de Premier League par saison, l'US Open et tout le circuit ATP et WTA au Royaume-Uni, Roland-Garros en France, ou prochainement une affiche de Ligue des champions en Italie et en Allemagne). Cette fois, il faudra rentabiliser une mise deux fois et demie supérieure, d'où le lancement de cette chaîne dédiée. « La Ligue 1 est un investissement essentiel pour Amazon, ajoute Green. Nous pensons que le prix est juste pour les consommateurs. C'est un tarif attractif, une offre à laquelle les supporters peuvent accéder n'importe où et qu'on peut résilier à tout moment. »
Une accessibilité incomplète
Aujourd'hui, environ un tiers des Français recevrait encore la télévision uniquement par la TNT et le satellite. Comme parade, Amazon aurait pu signer un accord avec Canal+, ce qui ne semble pas être dans les tuyaux. « On n'a pas parlé avec Canal et on n'a pas prévu de le faire, commente Alex Green. On a déjà un gros réseau de distribution, avec des millions de membres Prime en France. Nous sommes déjà sur plusieurs box internet, celles d'Orange, Bouygues, SFR, Free. »
Mais ces accords avec les opérateurs concernent pour l'instant uniquement les box nouvelle génération. « Certes, mais on est aussi disponible sur un large nombre d'objets connectés comme les smartphones, les télés connectées, les consoles de jeux, rappelle-t-il. C'est vraiment facile de nous trouver. »
Le mag du dimanche présenté depuis les stades
La chaîne Téléfoot avait habitué ses abonnés à un grand nombre d'émissions, dont trois quotidiennes diffusées en semaine. Ce ne sera pas le modèle d'Amazon, assure Alex Green : « Nous ne sommes pas une chaîne linéaire mais un service de streaming, donc on n'en a pas besoin. Nous serons focus sur les matches, il y aura notre grand show du dimanche soir et ensuite nous verrons ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. On ne va pas lancer plusieurs projets d'un coup pour en arrêter certains après. Le coeur de notre offre, ce sont les matches. Après tout, c'est ce que les fans attendent. » Ce grand magazine du dimanche soir, l'équivalent du Canal Football Club ces dernières années, mais présenté depuis le stade, avec les résumés de tous les matches, sera aussi proposé gratuitement aux abonnés Prime.
Si un accord reste à finaliser avec des prestataires pour trouver locaux, régies et studio, Amazon semble apprécier la flexibilité et la mobilité. « Les studios, ce sera partout en France puisque nous serons sur les stades pour les émissions qui encadreront les matches, y compris pour le grand magazine du dimanche soir, précise Alex Green. C'est déjà notre façon de procéder en Premier League. Nous aurons un studio à Paris mais notre couverture se fera essentiellement dans les stades. »
Lorenzo, Le Rol, Brun et Bouabdellah au casting
Pour présenter les grands rendez-vous, Alex Green annonce déjà deux animateurs principaux, Marina Lorenzo et Thibault Le Rol, ainsi que deux commentateurs pour les affiches : Smaïl Bouabdellah et Julien Brun. Logiquement, Amazon pioche du côté des anciennes équipes de Téléfoot. Si aucun nom de consultant n'est annoncé pour le moment, la même logique pourrait prévaloir. Les noms de Benoît Cheyrou et Mathieu Bodmer, si ce dernier ne se lance pas dans un projet club, circulent activement. Il sera en revanche plus difficile de débaucher des personnalités déjà sous contrat avec d'autres chaînes. La rémunération des collaborateurs se fera en effet sous forme de factures ou de piges.
Si Alex Green assure faire « ses propres choix » dans le recrutement, la Ligue aurait néanmoins soufflé quelques noms. « La Ligue a été très utile, reconnaît d'ailleurs le patron des sports d'Amazon sur les autres sujets. Nous avons eu deux ans pour nous préparer à diffuser Roland-Garros, mais nous n'avons que deux mois pour la L1. On va y arriver en travaillant de façon étroite avec la Ligue, sur le plan de la production et bien sûr sur la programmation des matches, toutes les choses qui la regardent... »
L'affiche du dimanche avancée à 20h45
Concernant la programmation justement, « l'heure du coup d'envoi du match du dimanche sera avancée à 20h45, annonce Green. Nous faisons ça pour permettre aux supporters de voyager plus facilement le dimanche soir, mais aussi pour les clubs et les joueurs qui préfèrent jouer un peu plus tôt. » Une décision prise « en consultation avec la LFP ».
C'était le cheval de bataille de plusieurs présidents de L1, dont Jean-Michel Aulas, depuis des années. Lors de l'appel d'offres du cycle 2016-2020, la Ligue avait déjà programmé l'affiche du dimanche soir à 20h45. Mais une fois les droits acquis, Canal+ avait demandé à rester sur l'horaire historique de 21h, notamment pour maintenir la durée de son CFC à l'audience élevée durant ce quart d'heure...
Pas d'intérêt affiché pour le lot 3
Mardi, Canal+ a annoncé à la Ligue qu'elle ne comptait pas honorer son contrat de sous-licence avec beIN Sports pour le lot 3, deux matches de L1 par journée. beIN, détenteur du contrat, pourrait essayer de les revendre. Si Alex Green n'a pas discuté avec Canal+ à propos de la distribution, il ne semble pas davantage prêt à le faire sur ce sujet avec beIN. « Je n'ai pas fait d'offre sur le marché français pour d'autres droits sur le foot ou d'autres sports. Nous avons déjà beaucoup de football, plus de 600 matches par saison entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Aujourd'hui, nous avons le contenu que nous avons, au prix que nous proposons, c'est bien pour les fans. »