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LFP-Droits TV : les négociations s'intensifient avec Canal+ et beIN Sports
Canal+ et beIN Sports ont amélioré leur offre pour les droits de la Ligue 1. Ils pourraient tourner, en moyenne, autour de 600 millions d'euros par an plus des bonus jusqu'en 2024. Mais le dossier n'est pas encore bouclé.
À quarante-huit heures du démarrage de l'Euro, le football français a encore les yeux tournés vers la Ligue 1, qui n'a toujours pas de diffuseur pour les trois prochaines saisons. Car si Canal+ a repris en catastrophe, le 4 février, la retransmission de toutes les rencontres de L1 pour quelques mois après la défaillance de Mediapro, rien n'est réglé pour la suite. La LFP doit maintenant trouver une solution globale jusqu'en 2024. Elle s'y emploie depuis des mois, mais se heurte à un marché sinistré qui complique son avenir.
Aujourd'hui, son destin passe en priorité par un accord avec Canal+, leader incontesté, et beIN Sports, l'allié naturel de la chaîne cryptée. L'idée, développée à plusieurs reprises dans nos colonnes, est toujours de céder à Canal+ les deux affiches de L1 qu'elle souhaite, celles du samedi après-midi et du dimanche soir, tout en favorisant le lancement d'une chaîne éditée par beIN Sports, incluant le reste des matches. Cette nouvelle antenne serait financée par beIN Sports et Canal +. Mais les montants proposés n'ont, jusqu'ici, pas permis de trouver un accord.
Révélée le 4 juin dans L'Equipe, l'offre de Canal+ permettait à la LFP de recevoir, la saison prochaine, un tout petit peu plus de 500 millions d'euros de fixe (Canal+, beIN Sports et Free pour les droits mobiles) et éventuellement autour de 60 M€ de bonus. Avec une légère montée en puissance pour parvenir à un peu moins de 600 M€ de fixe lors de la troisième année de contrat (2023-2024) et un peu plus de 100 M€ de bonus. Cette proposition financière a donc été jugée insuffisante par la LFP.
L'accord pourrait éventuellement être annoncé vendredi
Mais selon nos informations, elle s'est améliorée progressivement, notamment grâce aux efforts de beIN Sports, désormais plus impliqué dans ce dossier. Ce qui pourrait permettre d'aboutir. D'autant que Canal+ est prêt à consentir des avances afin que les clubs aient des montants acceptables la saison prochaine, la plus compliquée pour tous. Concrètement, la Ligue pourrait encaisser, en moyenne, sur les trois prochaines saisons, autour de 600 M€ de fixe et des bonus qui vont crescendo au fil des trois années de contrat.
L'accord n'est pas encore scellé, mais il se rapproche. Il pourrait éventuellement être annoncé vendredi, une date qui coïncide avec la décision qui doit être rendue par l'Autorité de la concurrence dans le litige entre Canal+ et la LFP, accusée notamment d'« abus de position dominante ». L'issue de cette affaire devrait être favorable à la Ligue. Maxime Saada, le président de Canal+, a expliqué, le 3 juin lors de l'assemblée générale de la Ligue, qu'il ne pouvait pas s'engager avant que ce dossier soit tranché.
Mais il a négocié en parallèle pour avancer et être en mesure de conclure un deal que les clubs attendent. Le temps presse en effet, car ils doivent envoyer leurs budgets pour la saison prochaine à la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) lundi. Et ils ne savent toujours pas ce qu'ils pourront inscrire à la ligne « droits TV ».