par Dragan » 25 Jan 2021, 10:35
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Vincent Labrune, à la tête de la Ligue professionnelle, est confronté à trois défis majeurs.
Boucler un nouvel appel d'offres, réformer les championnats de Ligue 1 et Ligue 2 et créer une filiale commerciale susceptible d'attirer des investisseurs.
Vincent Labrune savait que sa tâche ne serait pas simple. Il ne se doutait pas qu'elle serait si compliquée. La sortie de route de Mediapro, qui prive le football français de sa principale source de financement, la crise du Covid vidant les stades et privant les clubs des recettes de billetterie, et le Brexit qui va peser sur le marché des transferts, ces derniers permettant au ballon rond tricolore d'équilibrer ses comptes, compliquent considérablement l'équation économique que va devoir résoudre le nouveau président de la Ligue de Football Professionnel (LFP).
L'ex-président de l'Olympique de Marseille a trois dossiers majeurs et urgents à régler. Le premier concerne l'appel d'offres pour les droits audiovisuels. Lundi 1er février, la Ligue saura si Canal+ participe ou non à ces nouvelles enchères et si un nouvel entrant, comme Amazon, s'invite sur ce marché. Si l'appel d'offres devait être déclaré infructueux, la LFP aurait alors moins d'une semaine pour tenter de négocier de gré à gré avec la filiale de Vivendi ou d'autres acteurs un nouvel accord.
A moins d'un très hypothétique report du Classico, la priorité est en effet que les négociations aboutissent avant le OM-PSG du 7 février, ce choc étant le principal moteur d'abonnements. Mais même si la Ligue règle ce dossier au plus vite, Vincent Labrune n'aura résolu qu'un problème.
Réformes en profondeur
Quel que soit le montant du nouvel appel d'offres, il sera fatalement inférieur au milliard d'euros que l'arrivée de Mediapro promettait. La LFP va donc devoir attaquer au plus vite des réformes profondes pour permettre à un écosystème moins riche de survivre. Outre la difficile négociation sur la baisse des salaires - inéluctable au moins pour les petites équipes les plus dépendantes des droits télé -, la Ligue doit réfléchir à une évolution du championnat. A la fois pour le rendre plus attractif mais aussi pour réduire le nombre de clubs professionnels qui se partagent le gâteau des droits. Doivent être étudiés un passage de 20 à 18 clubs en Ligue 1 et 2, la mise en place d'un système de play-off comme au rugby et une nouvelle clé de répartition des recettes audiovisuelles entre les clubs.
L'objectif étant que les clubs approuvent une réforme rendue indispensable par la crise dès la prochaine assemblée générale de la LFP qui doit se tenir en juin.Si ces deux dossiers connaissaient une issue favorable, Vincent Labrune, ayant pour modèle la NBA, devra ensuite réussir à créer comme il en a l'intention une filiale chargée à terme de la commercialisation des droits du football français. En créant une telle société privée, la LFP pourrait faire entrer des fonds permettant à la Ligue de se désendetter et de venir rapidement au secours de clubs pris à la gorge financièrement. Des acteurs comme CVC, Advent ou Bain Capital qui misent sur le business du sport apporteraient en prime leur expertise et seraient en mesure d'imposer une réforme de la gouvernance ce qui permettrait au foot professionnel d'être sans doute bien mieux géré en n'étant plus sans cesse prisonnier des intérêts divergents de présidents de clubs rivaux.
David Barroux
Les Echos
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