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L'OM à la chasse au Lyon à Guingamp
Avant la finale de la Ligue Europa mercredi, Marseille doit garder le cap en Championnat, où une victoire le replacerait à la deuxième place, devant l'OL.
N'importe quel bon chasseur vous dira qu'il ne faut jamais courir deux lièvres à la fois mais cela n'est pas toujours vrai, surtout s'ils filent tous les deux dans la même direction. Pour l'OM, les objectifs convergent vers le Rhône, en ce mois de mai de tous les possibles, parce que Lyon est à la fois à cinq jours et à deux points, vendredi matin : c'est très peu et c'est beaucoup en même temps, et les Marseillais n'ont pas le choix du résultat, vendredi soir à Guingamp, s'ils veulent continuer à rêver du podium.
Les semaines ont passé et le moment est venu où la marge n'existe plus, où chaque match se dispute sur un fil, dans cette course à trois pour deux places, en Ligue 1. L'idéal serait d'avoir l'esprit tout entier tourné vers la Bretagne mais ce n'est pas si évident, quand on dispute une finale de Coupe d'Europe contre l'Atlético de Madrid le mercredi suivant. Le piège est tendu, les corps fatigués, et voilà des jours que les Marseillais doivent répondre à la question qui fâche : ont-ils peur de tout perdre ? « Il faut voir les choses positivement, rétorque Rudi Garcia. On est le seul club français à jouer une finale de Coupe d'Europe cette saison. On peut tout perdre, d'accord, mais on peut surtout tout gagner. » L'entraîneur marseillais n'a pas tort : mieux vaut le vertige des matches à enjeux que pas d'enjeu du tout.
Garcia sait aussi qu'il serait dommage de conclure une saison pareille aux portes de la Ligue des champions, et il reste deux week-ends d'efforts à tenir pour ne pas avoir de regrets. Deux points derrière Lyon, un point derrière Monaco, l'OM n'a pas son sort entre les mains et, pour y croire encore, il ne doit rien perdre en route.
Puisque la LFP a accepté d'avancer son match afin qu'il prépare au mieux sa finale de Ligue Europa, il jouera avant ses rivaux et l'occasion est belle de leur passer devant, histoire de les coller au pied du mur. « On veut être deuxièmes après ce match, répète Garcia. Je pense que Lyon et Monaco ne gagneront pas leurs deux dernières rencontres, mais encore faut-il que nous gagnions les nôtres. »
L'affaire s'annonce compliquée, dans les Côtes-d'Armor, où Antoine Kombouaré n'a pas pour habitude de présenter une équipe docile et où Garcia devra bricoler une défense centrale, en l'absence de Luiz Gustavo, Rami (suspendus) et Rolando (blessé). Jusqu'ici, le cocktail Ligue 1 - Coupe d'Europe n'a pas fait trop de dégâts : après le quart de finale, contre Leipzig, la copie avait été laborieuse mais l'OM avait gagné à Troyes (3-2) ; après la qualification en finale, il a enchaîné avec du style et du caractère contre Nice, le week-end dernier (2-1). Entre les deux, il avait laissé échapper deux points à Angers, fatigué et peu inspiré (1-1).
Cette fois, il a eu davantage de temps pour se reposer mais il ne faudra pas trop penser à la finale, non plus. Personne ne voudra la rater, personne ne voudra se blesser ce soir, mais n'allez pas le dire à Rudi Garcia : « Il y a un match à Guingamp et il n'y a que celui-là qui peut compter. Je ne conçois pas qu'on puisse penser à autre chose. Si on n'avait rien à jouer, peut-être, mais là il y a la deuxième place en jeu. Il n'y a pas de débat. »
L'entraîneur l'a dit à ses joueurs, dans le vestiaire, et il l'a répété à la presse, mercredi, parce que le message est encore plus audible en stéréo: « Si les joueurs parlent de la finale, ils chuchotent, parce que si je les entends, ils savent que cela va mal se passer. Je leur ai demandé d'être concentrés sur Guingamp. » C'est une bonne idée : en gagnant en Bretagne, vendredi soir, les Marseillais s'offriront une belle vue sur Lyon, déjà.