Je suis évidemment d'accord avec ce qui a été dit précédemment, à savoir que :
- c'est le match qui fait jubiler les quatarix, les "observateurs" lambdas et les mèdias, qui prennent un malin plaisir (qu'ils n'ont même plus la déontologie de dissimuler), à nous voir prendre racléé sur racléee, humiliations à la chaîne et autre sodomisation en règle
- le déséquilibre des forces en présence n'a jamais paru aussi grand, et le comble c'est que c'est la saison au cours de laquelle on a le plus dépensé de toute notre histoire, c'est pour vous dire à quel point les moyens sont incomparables
- on est pris au piège entre rester indifférent pour afficher notre mépris de cette mascarade qu'est devenu le "clasico"
, et la passion qui nous anime malgré tout et nous pousse à regarder avec le secret espoir qu'on réalise un exploit
Au delà du simple résultat de dimanche soir, il y a néanmoins une importance capitale pour le Champions Project.
Les critiques, justifiées ou non, ont fusé de toutes parts depuis la gestion calamiteuse du mercato et les résultats décevants qui ont suivi. Même si comptablement le bilan est loin d'être mauvais, il y a un sentiment de désamour et de déception diffus chez les supporters et suiveurs du club, avec un sentiment généralisé d'avoir été trahi sur la teneur exacte du projet.
La encore, il ne s'agit pas de savoir si ce sentiment est légitime ou non, mais de constater qu'on est tous plus ou moins dans une posture "gueule de bois", ou retour à la réalité après un beau rêve éphémère.
Le plus triste, c'est qu'on a l'impression, alors que nous sommes à l'orée du nouveau projet censé ranimer la flamme, que le divorce est définitivement consommé, et que les erreurs de casting , ou ce qu'on peut considérer comme tel (Garcia, en tout cas c'est mon avis, le recrutement bancal, le peu de nouvautés et d'"exostisme", pas de patte hispanique alors qu'on a Zubi en DS...), donnent l'impression qu'on va se traîner toute la saison sans aucune excitation, sans rien pour faire vibrer les foules, entre un parcours laborieux en C3 face à des équipes pas sexy et dont on sait qu'on se fera vider sans gloire face au premier gros avec
aux manettes, et un classement oscillant entre la 3e et la 6e place en fonction des résultats de nos concurrents en championnat.
Ce match face au Qsg, c'est l'étincelle qui peut ranimer la flamme de la passion, la lueur d'espoir de la réconciliation d'un club et de son public, après tant de déconvenues. Une victoire, peu importe la manière, et une vague de positivisme comme on en a pas vu depuis Bielsa viendrait chasser les mauvaises ondes qui plânent autour du club. D'un seul coup, on verrait les dirigeants et l'équipe d'un autre oeil, et cela recréerait un sentiment d'adhésion au projet qui s'est étiolé au fil des erreurs de com et des mauvaises décisions.
Mais pour faire un coup face au Quatar, encore va-t-il falloir que l'OM redevienne l'OM, une équipe capable de renverser des montagnes devant son public, une équipe de D2 qui gagne l'aller-retour contre Olympakios, une équipe de D2 baladant une AJ Auxerre réalisant le doublé coupe-championnat en L1, une équipe qui sur un but de Gallas qui ne marque jamais terrasse le champion d'Europe en titre, une équipe moribonde en championnat qui sort le Liverpool de Gerrard et l'Inter de Materrazzi et Cordoba, une équipe de bric et de broc conduite par El Condor en attaque qui élimine la Lazio et la Corogne en Intertoto...La question est : Garcia et les joueurs ont-ils en eu la capacité de réveiller le volcan depuis trop longtemps endormi ? De quand date notre dernier réel exploit face à une grosse équipe archi-favorite ? A-t-on encore cette faculté à se transcender dans les grands rdvs, ces moments qui nous ont tous rendu amoureux de ce club, ou cela appartient-il définitivement au passé et doit-on faire le deuil de l'OM tel qu'on l'a connu ?
De la réponse à ces questions dépend notre résultat de demain soir.