Il y a, une fois n'est pas coutumes, quelques commentaires intéressant à la suite de cet article :
http://latta.blog.lemonde.fr/2017/08/08 ... e-lepoque/Notamment :
Mon opinion sur l’impact des investissements du Qatar sur la L1 est plutôt négatif.
Par exemple, je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que l’entrée de nouveaux investisseurs est liée aux investissements de QSI, pour moi elle est surtout corréliée :
– à la modernisation des stades avec l’Euro2016 ;
– à la hausse anticipée des droits TV depuis que l’on sait que des opérateurs mobiles français s’intéressent aux droits (SFR/Premier League). Hausse anticipée qui s’explique bien plus par la capacité de ces nouveaux entrants à amortir les droits TV sur des services plus large que par une hausse de l’audimat de la L1 qui est d’ailleurs plutôt en baisse ces dernières années.
– à l’évolution de la réglementation fiscale des clubs sportifs. Possibilité de rémunérer prochainement les joueurs sous forme de redevance, projet de loi dans les tuyaux bien avant la reprise de l’OM et du LOSC, Didier Poulmaire, un conseiller de McCourt, a d’ailleurs participé au rapport du gouvernement sur l’amélioration de la compétitivité de nos clubs ;
Pour ce qui est de Monaco, le club a commencé à investir en même temps que le PSG (Rodriguez, Falcao …), on peut donc pas en faire la conséquence des investissements qatari, le choix de Rybolovev me semble plus tenir au modèle de retour/investissement qu’il a choisi (trading joueurs) dans le cadre fiscal particulièrement attractif de la principauté et une certaine tranquillité qui lui permet de faire ce qu’il veut de son club sans pression populaire.
Ajoutons à ces évolutions, un coût d’opportunité favorable aux clubs français qui sont beaucoup moins cher que ceux des autres grands pays européens et il me semble qu’on a les principales raisons des repreneurs de nos clubs. QSI était là depuis 5 ans, mais il aura fallu ses évolutions pour que de nouveaux entrants avec des ambitions plus ou moins haute accepte d’investir en L1, c’est pas anodin.
Si on peut prêter quelques avantages au PSG de QSI, ce modèle club-Etat peut aussi présenter des freins à l’investissement :
– par exemple, le fait que la LFP ait vendu au Qatar les droits internationaux de la L1 jusqu’en 2024 (alors que la norme est de 3 ans) contre 80M/an en part fixe et au-delà seulement 50 % qui sera restitué à la L1 est problématique. Chacun comprendra qu’un propriétaire de club soit réticent à investir lourdement si les retombées iront majoritairement dans la poche du propriétaire d’un club concurrent.
– la France a offert au Qatar des avantages fiscaux particuliers pour favoriser ses investissements, y compris (surtout?) au PSG … le fait que la réglementation fiscale ne soit pas les mêmes pour tous les investisseurs a évidemment une influence sur la capacité d’investissement des uns et des autres.
– le fait que le Qatar se soit engagé à subventionné le PSG sur une période de 10 ans pour un montant proche de 200M/an somme des contrats partis liés autorisés par l’ICPF (chargé de l’application du FPF), soit 2 milliards d’euros (équivalent de la valorisation des plus grands clubs de Premier League) condamne quasiment les autres investisseurs à être compétition pour ne pouvoir jouer qu’une seule place de qualification pour la lucrative Champion’s League. Et il est loin d’être acquis que d’ici 10 ans le classement UEFA de la France offrira une nouvelle place qualificative …
Etc.
Au final l’apport bénéfique de QSI aux autres clubs de L1 me semble surtout concerné les clubs qui n’ont pas vocation à jouer le haut du classement (base fan trop étroite, bassin de population trop limité, notoriété commerciale trop faible …) pour eux, c’est une amélioration des recettes (BeIn, indirectement lié au PSG, pour concurrencer C+ qui a indiscutablement permis d’engendrer une poignée de millions en plus ou encore une meilleur recette stade lorsqu’ils reçoivent le PSG), sans avoir d’inconvénients puisque leur compétitivité sportive relative n’est pas impactée. Pour les autres clubs, on est même en droit de considérer que l’équité de la compétition est faussée par le mode de financement du PSG.
qui m'a permis de découvrir l'incroyable entuberie des droits TV de la L1 à l'étranger, rétrocédés au Qatar via sa chaîne BeIn dont le président fondateur est Nasser Al Khelaifi (et qui partage son siège français avec le PSG, carrément) pour 80M€ annuels de 2018 à 2024.
Imaginons que BeIn arrive grâce à Neymar à les revendre pour 300M€ annuels, seuls 190M€ reviendront à la ligue et 110M€ tomberont dans les poches du Qatar (outre la part des 190M€ qui reviendront déjà au PSG pour sa prime à la notoriété).