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Le président de l’OL, invité de RTL midi, est longuement revenu sur le transfert de la star brésilienne. « Un événement formidable pour le foot français», estime Jean-Michel Aulas. Qui souligne cependant les «soucis d’équité» qu’un tel investissement implique.
L’arrivée de Neymar
«C’est une affaire unique, et sur le plan français, et sur le plan mondial. Tous les chiffres précédemment développés dans ce genre d’opération ont été complètement dépassés. Et puis c’est l’arrivée d’une star mondiale dans une équipe du championnat de France donc c’est évidemment un événement formidable pour le football français. (…) J’ai envoyé un petit message au président du PSG hier pour le féliciter et lui dire que, non seulement nous étions heureux pour la Ligue 1, pour le PSG, mais que, par ailleurs, il fallait aussi imaginer que la compétitivité des autres clubs ne soit pas trop diminuée pour bénéficier à plein de l’arrivée de Neymar. Parce que c’est vrai que la différence entre le PSG new-look et les autres clubs va être encore plus importante.»
Son impact sur la notoriété Ligue 1
«Il faut quand même pondérer, c’est-à-dire que ce n’est pas le changement uniquement par Neymar, c’est la construction d’une Ligue 1 avec cinq, six clubs de grande qualité qui font que, avec de nouveaux stades, avec une dynamique nouvelle, toute la Ligue 1 va se trouver renforcée. Et c’est vrai que l’arrivée de Neymar montre en fait aux diffuseurs que, dorénavant, peut-être un certain nombre de joueurs de classe mondiale peuvent venir dans des clubs français, donc être visible dans la Ligue 1. Mais c’est toute une construction globale qui fait qu’aujourd’hui, la Ligue 1 devient plus attractive qu’elle ne l’était auparavant. Neymar seul ne fait pas, bien sûr, toute la Ligue 1.»
Paris va être champion, ça parait difficile de les en empêcher...
Le PSG sans rivaux en France
«Ça pose pleins de sujets d’équité mais aussi d’homogénéité. Bien sûr le financement n’est pas connu, donc on est dans un certain nombre d’incertitudes qui font qu’on ne sait pas exactement si ce sujet-là sera un sujet définitivement réglé. Mais ça peut poser un certain nombre de problèmes. On a une obligation en tant que Ligue et Fédération de vérifier que le financement est bien conforme aux règles qui sont pratiquées par les autres clubs. C’est la moindre des choses quand il y a un nouvel actionnaire, la DNCG fait un process d’inventaire, de la manière dont les choses se font. (…) Il y a un moins, je vous aurais dit qu’on avait l’ambition de venir taquiner le Paris Saint-Germain, tout comme Monaco qui a réussi un parcours fantastique l’année dernière. Mais on voit une stratégie différente. On imagine que, peut-être, Mbappé va quitter Monaco où beaucoup de joueurs sont déjà partis. Donc, aujourd’hui, ça serait très ambitieux et mal placé d’imaginer pouvoir déloger le PSG. Je pense que Paris va être champion et, malheureusement pour les compétiteurs à court terme pour l’année qui arrive, ça parait difficile de les empêcher.»
Le Qatar, une concurrence déloyale ?
«Ça peut paraître décourageant parce que le financement, d’un côté, est fait par des ressources générées par de l’investissement réel qui ont permis de construire ce Groupama Stadium. Et, de l’autre côté, on voit arriver en une poignée de journées, un financement beaucoup beaucoup plus important qui permet de décaler complètement les valeurs des deux clubs, et donc leur performance. Donc c’est pour ça que je pense qu’il est important de réfléchir non pas à court terme, mais à moyen et long terme pour que cet équilibre soit maintenu. Je ne suis pas jaloux mais envieux. Parce que l’investissement du PSG, entre les années précédentes et celui qui vient d’être fait avec Neymar, doit approcher le milliard d’euros. Qu’est-ce qu’on peut faire avec un milliard d’euros pour être compétitif ? Si j’avais eu à disposition un milliard d’euros pour construire le club, évidemment qu’on en serait peut-être un peu plus loin que là où là où on en est aujourd’hui. Mais je pense que l’envie ne doit pas créer, au contraire, la déstabilisation. Donc il faut trouver les solutions, d’une part pour permettre à Neymar de venir au PSG et d’émerveiller l’ensemble des amateurs de foot, et d’autre part d’avoir un ensemble économique qui soit compétitif et attractif puisque le championnat est ce que nous allons vendre. On ne va pas vendre l’image uniquement de Neymar à l’étranger, en Chine par exemple, mais l’attractivité du foot français.»
Les retombées pour l’OL
«Le Parc OL va je pense être trop petit pour accueillir Lyon-PSG. C’est la bonne nouvelle de la journée… (…) Il y aura des places encore plus chères, mais on préservera sur le plan populaire le prix des places les moins chères. Ça ne servirait à rien de faire rêver les gens et de leur mettre des barrières économiques, comme on risque de les avoir, nous, dans les clubs. Donc il faudra préserver des places aux prix antérieurs.»