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Dans le cadre du fair-play financier, l’UEFA demande au PSG de faire examiner par une agence indépendante la valeur de ses contrats avec des sociétés liées au Qatar.
Visé, depuis le 1er septembre, par une « enquête formelle » de l’Instance de contrôle financier des clubs (ICFC) de l’UEFA, le PSG devait trouver autour de 75 M€ d’ici au 30 juin. Le club parisien a fait un premier effort, lors de ce mercato d’hiver, en vendant Lucas à Tottenham pour 25 millions de livres (28 M€). Il ne lui reste donc plus, a priori, qu’une cinquantaine de millions d’euros à trouver, cet été, dès l’ouverture du marché des transferts. Mais il pourrait devoir dénicher des fonds supplémentaires si ses contrats de sponsoring signés avec des entreprises qatariennes devaient être décotés.
Les experts de l’ICFC s’interrogent en effet sur les montants offerts par cette catégorie de partenaires (Qatar National Bank, Ooredoo, beIN Sports, Qatar Tourism Authority, Aspetar). Comme c’est la règle lorsque des « parties liées » pèsent pour plus de 30 % dans le sponsoring total (autour de 300 M€ pour le PSG si on ajoute le merchandising), une enquête a été diligentée. Et, selon nos informations, il a été demandé au PSG de faire examiner la nature de ces contrats, mais aussi leur valeur, par une société spécialisée.
En 2014, le précédent QTA
En cas de doute, le règlement du fair-play financier prévoit cette possibilité. « Dans les cas où la juste valeur déclarée de la transaction entre parties liées fait l'objet d'une enquête par l'Instance de contrôle financier des clubs de l'UEFA, un tiers indépendant réalisera l'évaluation de la juste valeur conformément aux pratiques standard du marché et attribuera une juste valeur à la transaction entre parties liées, est-il indiqué dans les textes. Le club peut choisir un tiers indépendant approuvé par l'UEFA pour réaliser cette évaluation. Ce tiers indépen- dant ne doit présenter aucun conflit d'intérêts avec le club (il ne doit notamment pas être sous contrat avec lui pour toute autre question). La juste valeur estimée par le tiers indépendant sera ensuite utilisée pour le calcul du résultat relatif à l’équilibre financier. »
Autant dire qu’il existe un risque que le niveau financier de ces contrats dans les comptes du club soit abaissé. Du côté du PSG, on confirme « qu’une évaluation des revenus commerciaux est en cours » et « qu’elle fait partie d’un process classique ». Déjà, en mai 2014, lorsque le PSG a été sanctionné (amende de 60 M€, dont 40 avec sursis, limitation à 21 au lieu de 25 du nombre de joueurs engagés en Ligue des champions ou encore contrôle de ses transferts), son contrat avec QTA, l’organisme en charge de la valorisation du tourisme au Qatar, avait été ramené par l’UEFA de 200 à 100 M€.
Prudent, le club parisien a d’ailleurs inscrit, selon nos sources, ce même montant de 100 M€ dans ses comptes actuels présentés devant la Confédération européenne, alors que la somme réelle versée par QTA est de 175 M€ annuels. Pour rentrer dans les clous du fair-play financier, le PSG espère augmenter ses recettes sponsoring en obtenant une réévaluation de ses autres contrats principaux. D’abord avec Nike, qui verse environ 25 M€ annuels au PSG. Avec l’arrivée de Neymar et Kylian Mbappé, deux stars déjà sous contrat avec l’équipementier américain, la cote du PSG a incontestablement pris du volume, permettant des espoirs dans le sens d’une revalorisation. Mais, pour l’heure, les négociations n’ont pas abouti. Avec Emirates, le sponsor maillot, Paris souhaite aussi revoir le tarif actuel (25 M€) à la hausse. La dimension nouvelle du club lui permet d’espérer. Mais, là non plus, rien n’est pour l’instant finalisé. ‘
Trois des sponsors du PSG sont contrôlés par le Qatar via son fonds souverain, propriétaire du club : Qatar National Bank, Ooredoo et beIN Sports.
Qatar Tourism Authority est, lui, directement rattaché au gouvernement de l’émirat, alors qu’Aspetar, la clinique de chirurgie orthopédique de Doha, fait partie d’une fondation créée par l’émir