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Ndombélé-Diop, le match des recrues méconnues de Lyon
Dans le 4-2-3-1 de Bruno Genesio, il y a une place disponible aux côtés de Lucas Tousart. Recrutés récemment, le Français Tanguy Ndombélé et l'Espagnol Pape Diop sont en concurrence pour ce poste.
Deux profils techniques similaires
Tanguy Ndombélé et Pape Diop semblent être en concurrence pour le poste de relayeur dans le 4-2-3-1 de Bruno Genesio, un peu au-dessus de la sentinelle Lucas Tousart. A 20 ans, leurs profils sont très similaires. Puissants, explosifs, ce sont des "box-to-box" qui doivent remplacer Corentin Tolisso. «Tanguy est très bon avec le ballon, il éblouit par sa prise de balle, explique Christophe Pelissier, qui était son entraîneur à Amiens. Il casse les lignes ballon au pied. Sa qualité technique lui permet aussi de jouer plus haut tandis que son intelligence l'autorise à jouer plus bas». Ainsi, Ndombélé a déjà dépanné en tant que latéral droit en Coupe de la Ligue.
Dans le 4-2-3-1 du Celta, Pape Diop a joué dans le double pivot, avec le déménageur chilien Marcelo Diaz. «Cheikh a un physique énorme. Tout le monde s'accorde pour dire qu'il a du potentiel. Il a des qualités indéniables», expose Lorena Garcia Calvo, qui suit le club de Vigo pour la Voz de Galicia. Son collège José Manuel Pose nous rappelle tout de même les «suspicions autour de son âge» : «En 2013, le Real Madrid l'avait invité pour un essai avant de se raviser après les tests de croissance réalisés sur l'articulation du poignet.» Comme Ndombélé, il a aussi évolué sur l'aile droite, presque comme un ailier. «Il a cette faculté pour casser les lignes, son intelligence lui permet de récupérer les ballons», avait exposé Bruno Genesio lors de la présentation de l'Hispano-Sénégalais. Face à ces caractéristiques très proches, le manager de l'OL n'a pas écarté le recours au 4-3-3, avec Ndombélé et Diop ensemble devant Tousart.
Ndombélé en pleine bourre
«Je l'ai eu sous mes ordres et c'est un petit phénomène. Je l'ai constamment bougé et il a fait de sacrés progrès», aimait à rappeler Teddy Bertin, coach des U19 d'Amiens, dans nos colonnes mi-juillet. Si le club est monté en L1, c'est en grande partie grâce à lui. Dès qu'il a trouvé ses marques en L2, il n'a pas arrêté de progresser et de se montrer décisif (deux buts, sept passes lors de ses 16 derniers matches de L2). Ses énormes performances à Sochaux (2-1) puis contre Laval (3-0) début mai ont beaucoup compté. «Il surfe sur cette dynamique. Il est en pleine éclosion», avance Christophe Pelissier. Cette saison, à Saint-Etienne (0-3) et contre Nice (3-0), il a été le meilleur joueur de son équipe. Le joueur formé à Guingamp vient également de réussir son baptême avec l'équipe de France Espoirs : son entrée en jeu contre le Chili (1-1) a été remarquable. Mais l'Espoir n'est pas opérationnel pour affronter Guingamp, dimanche. Blessé à l'épaule, le Lyonnais pourrait être de retour jeudi pour affronter l'Apollon Limassol en Ligue Europa.
L'inexpérience de Diop
Cela n'est pas le cas pour Pape Diop, dont le dernier match officiel date du 21 mai. Sa préparation estivale a été tronquée en raison des négociations autour de son départ et il n'a joué aucun des quatre derniers amicaux du Celta. «De toute façon, il n'aurait pas été titulaire cette saison puisqu'il aurait été barré par Radoja, Lobotka, Pablo Hernandez et même Wass», pense Lorena Garcia Calvo. En fait, Pape Diop n'a jamais eu un grand rôle chez les Galiciens. La saison dernière, il a débuté seulement cinq matches de Liga : quand Berizzo mettait son équipe B pour permettre à ses meilleurs joueurs d'être frais pour la Ligue Europa (demi-finale). Au niveau international, Pape Diop a représenté les U19 espagnols. Lors de l'Euro de la catégorie, à l'été 2015, il n'a quasiment pas joué avec la Rojita sacrée championne (aucune titularisation, 49 minutes de jeu). C'est pourtant là que Florian Maurice l'a découvert. Le recruteur de l'OL l'a revu lors d'un amical remporté 1-0 contre Sassuolo en août 2016. «Il m'y avait fait très bonne impression», a révélé celui qui suit donc Diop «depuis deux ans.»
Lyon a mis le prix pour battre la concurrence
L'OL a été contraint de sortir le chéquier pour recruter ces deux espoirs. Ndombélé est prêté par Amiens pour la saison contre 2M€ mais son option d'achat est tout de même de 8M€. Il faut dire que de nombreux clubs le suivaient en France (Saint-Etienne) comme à l'étranger (Stoke, Sampdoria, Inter Milan). C'est Hoffenheim qui s'est montré le plus pressant avec une offre à 12M€. «Mais il a refusé de partir en Allemagne, son objectif était vraiment de poursuivre sa progression en France», confirme Christophe Pelissier.
Diop, qui «avait une grosse cote» selon José Manuel Pose, a été acheté 10M€ (+ 4 de bonus). «Il était suivi par d'autres clubs, dont un autre grand club anglais», a confirmé Bruno Genesio. C'est Tottenham qui était sur le dossier. «Cela a été une opération difficile, avec la flambée des prix», a reconnu Jean-Michel Aulas. Du côté de la Galice, on s'étonne de ces sommes pour un joueur «dont on ne connaît pas le vrai niveau». «C'est un mystère. Je ne comprends pas. Il n'a rien prouvé», tacle Lorena Garcia Calvo. Pour Lyon, Diop semble être un (très cher) pari sur l'avenir.