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Fekir, sortie de l'artiste
Le capitaine lyonnais, tout juste convoqué par Deschamps, espère qualifier son club pour la C 1 avant, logiquement, de s’en aller. HERVÉ PENOT (avec B. Gh.)
Quelles pensées habiteront Nabil Fekir au moment d’entrer, peut-être pour la dernière fois, avec le paletot de l’OL dans ce Groupama Stadium qui le vénère ? Il lui reste un ultime effort à fournir dans son club de cœur au bout d’une semaine qui marquera à jamais sa carrière. L’enfant de la ville était en famille jeudi, au moment où son visage est apparu sur TF 1, effaçant d’un coup les frustrations de la liste de l’Euro 2016, cet oubli logique tant sa condition physique précaire (après une opération des ligaments croisés) l’empêchait de rêver vraiment.
Ce n’était donc que partie remise, et ce bonheur intense pourrait être validé par une place en Ligue des champions contre Nice. Le coup double serait un magnifique cadeau d’au revoir, une manière unique de signer sa plus belle saison (18 buts et 6 passes décisives en 29 matches, dont 27 comme titulaire en L 1) en dépit d’une période actuelle moins faste après son arthroscopie du genou droit en mars.
Personne en interne ne l’imagine revenir à la reprise, même si rien n’est encore gravé en dépit de l’intérêt de plusieurs grosses écuries (Liverpool, Chelsea, Atlético…). L’idée serait de régler son cas avant le début du parcours russe. Une évidence : cet appel en sélection ajoutera encore du poids à son CV, même si Fekir (24 ans) n’est pas un inconnu et n’avait pas besoin de ce coup de projecteur.
“Je ne pense pas à mon dernier match
Mais comment gérer le match d’après, ce soir, alors qu’il ne voudra pas rater le Mondial ? Cela n’inquiète pas les décideurs. On connaît son tempérament et il n’est pas du genre à se préserver. Bruno Genesio ne croit pas à une démobilisation. « Pour certains, cela peut être le dernier match , explique-t-il. Mais personne n’est officiellement parti. Cela fait partie de la carrière d’un joueur et cela doit donner plus de force, car il faut se dire : je pars en qualifiant mon équipe en C1. Les très grands joueurs sont capables de faire abstraction de tout cela. Je pense que Nabil fera un grand match. »
Le milieu de terrain, en conférence de presse jeudi, se voulait volontariste, déterminé. « On est confiants, on ne se met pas de pression supplémentaire. On sait qu'on sera présents. » La victoire de l’Atlético sur l’OM (3-0 mercredi, en finale de la C 3) donnera une place directe en C 1. Capital à l’instant d’anticiper l’intersaison. « Le stade sera plein, les supporters seront derrière nous. On aurait préféré que ça soit acquis avant, soulignait Fekir. Maintenant, ce n'est pas le cas. Et on doit tout donner pour aller chercher la C 1. Mais je ne pense pas à mon dernier match. Ma seule priorité c'est gagner contre Nice. »
L'Equipe
