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Il y avait une osmose avec la direction. Tapie était vraiment énorme. Par les mots, il arrivait à motiver les joueurs, à faire qu’ils se surpassent. Ses discours sublimaient le groupe. Il disait aux gars : « Avec moi, tu vas aller dans les plus grands clubs si tu es bon. » Je faisais le tampon entre Tapie et Goethals. Raymond avait l’intelligence de lui faire croire qu’il faisait l’équipe. Moi j’étais un peu le troisième larron mais je n’avais aucune influence sur les compo. Du coup j’étais la personne extérieure. Parfois, Tapie me prenait à témoin : « Il comprend rien l’autre ». Puis Goethals venait à son tour : « Laisse, le président est fou ».
L'ancien président de l'OM construisait-il lui-même son équipe ? Les décisions, en terme de recrutement, étaient partagées avec l'entraîneur, Raymond Goethals. S'il était très impliqué, Tapie commettait parfois des erreurs. «Des fois je me suis trompé par rapport à Goethals, des fois c'est lui. Quand on a recruté Alen Boksic, il m'a dit : "Ce n'est pas avec ça qu'on va gagner la Coupe d'Europe". Mais quand j'ai décidé de prendre le milieu de terrain espagnol, Martin Vazquez, contre l'avis de l'entraîneur, le fait est que ça n'a pas été une gloire», a-t-il expliqué.
Tapie avait également insisté pour ne pas faire sortir Basile Boli, blessé, pendant la finale face au Milan AC. «Avec le talkiewalkie, en tribune, j'empêche Goethals de remplacer Boli. Je préfère avoir un Boli diminué que de jouer sans lui. Völler dit à Raymond (Goethals) de sortir Basile mais le Belge lui répond : "Il ne veut pas, l'autre con !"», s'est-il remémoré en riant.
Lors d'un entretien accordé à France Football, Basile Boli a longuement évoqué ses OM-PSG des années 90. Il s'est notamment remémoré leur gestion par Bernard Tapie, lequel ne laissait rien au hasard.
"Contre Paris, il allait toujours au journal télévisé de 13 heures. Il nous faisait aussi passer des articles qu'il mettait au mur en nous disant : “On n'a plus rien à vous dire.” Puis il parlait quarante minutes, le coach dix, s'est-il souvenu. Goethals nous faisait la compo puis disait : “Président, c'est à vous !” Tapie expliquait alors sa tactique à lui. Il avait une intelligence quand même extraordinaire. Le mec, il avait appelé quatre, cinq, six entraîneurs - Courbis et d'autres - pour leur demander comment ils voyaient le match. De tout ça, il faisait un patchwork. Une fois, il nous avait chopés, Carlos et moi, en nous disant : “Si ce n'est pas Pérez, ce n'est pas Bravo qui va vous passer... Il fait un mètre huit.” -
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