Au stade de la Licorne d’Amiens, bientôt une pelouse comme celle du Real MadridL’Amiens SC a assuré son maintien en Ligue 1. Il ne jouera plus à la Licorne avant mi-août. Le rythme des rénovations s’accélère donc pour que la seconde saison des Picards dans l’élite nationale débute dans une enceinte enfin achevée. Lundi, Experience Cordiste posait les nouvelles pannes métalliques horizontales en tribune Sud et démontait la passerelle technique (sono, projecteurs, etc.) de la tribune Ouest. Tribune où le décapage des arches métalliques et le démontage des gradins ont aussi débuté. Les sous-traitants d’ACS Production poursuivaient la pose de la nouvelle toiture en ETFE (dérivé du plastique) en tribune nord. Et au milieu, un chantier spectaculaire débutait : des engins ont en effet complètement labouré la pelouse.
La Métropole s’était engagée à la remplacer si le club restait en L1. Le chantier de 1,3 million d’euros a été confié à la société française Id Verde, qui avait déjà récupéré l’entretien de l’aire de jeu lorsque le RC Lens a délocalisé ses matchs ici en 2015.
Le révolutionnaire brevet Mixto
Id Verde vient de réaliser le terrain hybride sur la plaine dédiée aux entraînements. Justement. La nouvelle pelouse de la Licorne sera de cette nature. « Dernièrement, nous avons réalisé celle du Stade de Reims et du Clermont Rugby, classée meilleure pelouse du Top 14. Nous avons aussi réalisé celle du Parc des Princes », détaille Armel Bever, directeur de l’agence Id Verde de Lens. On peut y ajouter Santiago-Bernabéu, antre du Real Madrid.
Ces pelouses sont des références mondiales. Comme on dit dans le jargon, ce sont des « billards ». La révolution tient dans la conception de son brevet Mixto. « Un alliage de naturel et d’hybride, constitué de sable très perméable, renforcé de fibres. L’aire de jeu devient plus rapide et plus dure. Elle est plus stable. Il n’y a plus de déformation de surface, il n’y a plus de morceaux de pelouse emportés pendant un match. Seul du feuillage est arraché. C’est pour cela que nous passons les tondeuses après les matchs : pour retirer les déchets et éviter que des maladies touchent la pelouse », détaille Armel Bever.
Cette solidité est rendue possible par un enracinement jusqu’à 25 cm de profondeur ! Surtout, Id Verde utilise des substrats très puissants. « Le gazon a une pousse solide et très rapide. Il se régénère très vite et peut donc encaisser les heures de jeu », ajoute Armel Bever. Une surface de jeu naturelle supporte quatre à cinq heures de jeu maximum par semaine. Ici nous passons de 15 à 20 heures. Ce qui n’arrivera jamais à la Licorne, où l’Amiens SC évoluera tous les 15 jours. Un peu plus, si on ajoute des matchs amicaux et les rendez-vous de Coupes de France et de la Ligue.
Un système de luminothérapie
Il faudra tout de même en prendre soin, notamment pour supporter l’hiver picard. Et là, on ne rigole pas : la pelouse est chauffée et un système de luminothérapie stimule sa chlorophylle lorsqu’on est en manque de soleil. « La pelouse pousse même en hiver, et si besoin au rythme de juin », s’enthousiasme Armel Bever. « C’est terminé, les rouleaux au bord des stades. Le match fini, hop, on passe dessus. Sauf qu’en compactant les sols, cela asphyxie complètement le terrain et les pelouses ne peuvent pas se développer. On n’a de cesse de se bagarrer pour que les terrains respirent ! », lance encore le directeur d’agence Id Verde, pour qui un terrain naturel peut faire l’affaire de clubs à bas niveau, « à condition de l’entretenir dans les règles ». Une idée que la société a su faire passer auprès des décideurs d’Amiens Métropole. Id Verde a récupéré le marché de régénération des terrains de sport du territoire, avec des interventions à chaque intersaison.
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