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Très chère Ligue Europa
Moins dynamique depuis plusieurs semaines, l’OM disputera demain, face à Bilbao, son 46e match officiel de la saison. En essayant de puiser le meilleur de l’éprouvante compétition européenne.
MARSEILLE – Le marathon olympien continue, le fameux mur des 30 kilomètres se rapproche, Rudi Garcia allume des cierges et des arbitres pour que son effectif ne le prenne pas de plein fouet. L’entraîneur l’a confié fin février, il n’a jamais connu un calendrier aussi intense dans sa carrière. Le groupe puise dans ses ressources, comme les préparateurs physiques l’avaient envisagé, la période janvier-mars étant la plus risquée de la saison.
Christophe Galtier connaît bien l’envers du décor européen, il a emmené deux fois Saint-Étienne en seizièmes de finale de la Ligue Europa. « Quand tu joues le jeudi et le dimanche, ça te coûte des points en Championnat, c’est une évidence, confie le technicien aujourd’hui à Lille. Parce que ça te coûte de la fatigue, mentale et physique, et des blessures, surtout. En France encore plus qu’ailleurs : c’est un Championnat très homogène, et surtout, on enchaîne le dimanche et non le lundi. Entre trois et quatre jours de récupération, la différence est énorme : statistiquement, c’est 50 % de blessures en plus. Quand l’OM avait été champion, en 2010, j’avais dit à Didier (Deschamps) : “Entre vous et Lyon, le premier à être éliminé de la Coupe d’Europe sera champion.” Lyon est allé en demi-finales de la C 1, l’OM n’a pas passé les poules (reversé en Ligue Europa, éliminé en huitièmes), et il a fini champion. »
Galtier n’a jamais négligé l’épreuve, malgré un environnement délicat : « En France, au nom de droits télé, on empêche les entraîneurs d’aller au bout de la compétition. À Saint-Étienne, je l’ai toujours jouée à fond, parfois au détriment du Championnat. C’est pareil à l’OM : Rudi Garcia a une grosse pression pour finir sur le podium, mais l’OM a l’Europe dans son ADN, c’est impossible de faire l’impasse. Surtout après tous les matches qu’ils ont déjà joués ! Un huitième, ce n’est pas rien. Avec la nouvelle formule, à partir des quarts, cela ressemble à la Ligue des champions. Leur rival, c’est Lyon. Ils ont la même problématique et ils ne la balanceront jamais, parce qu’ils ont la finale à domicile. »
“Je préfère gagner une Coupe d’Europe que de terminer second de L 1.
ADIL RAMI, DÉFENSEUR DE L’OM
Stéphane Mbia, l’ancien milieu de l’OM (2009-2012), a remporté la Ligue Europa à deux reprises avec le FC Séville en 2014 et en 2015. Il n’en démord pas : « Bien sûr, la compétition est longue, elle use. Mais il ne faut pas se poser de questions. Didier (Deschamps), à Marseille, nous le mettait dans le crâne : ‘‘L’OM est un très grand club, tu l’as rejoint pour gagner le maximum de matches et de trophées.’’ Unaï (Emery), à Séville, voulait jouer tous les tableaux et nous le martelait dès le début de saison. Ce trophée récompensait tous les moments difficiles, il a soudé le club du FC Séville du jardinier au cantinier. »
Également vainqueur avec Séville et Emery, en 2016, le marathonien Adil Rami est toujours accro à l’effort et à l’épreuve : « Aujourd’hui, mon rêve c’est de gagner la Ligue Europa avec l’OM. Il faut penser aussi aux autres compétitions. Mais, à choisir, je préfère gagner une Coupe d’Europe que de terminer second de Ligue 1.
Je surkiffe mon équipe. Déjà qu’on est à jamais les premiers dans la Ligue des champions, pourquoi pas la même chose pour la Ligue Europa ? » Concilier tous les objectifs ne sera pas facile pour l’OM de l’ambitieux Rami : Chelsea, avec un tout autre effectif, est le dernier vainqueur de la Ligue Europa à avoir terminé sur le podium de son Championnat, en 2013. Séville ou Manchester United, depuis, n’ont pas fait mieux que cinquièmes. ‘
L’équipe probable : Mandanda – Sarr, Rami, Rolando, Sakai – Anguissa, Luiz Gustavo – Thauvin, Lopez,