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Le grand bluff de Garcia
S'IL NE DEVRAIT PAS RECONDUIRE SON 5-3-2 DE L'ALLER, L'ENTRAÎNEUR MARSEILLAIS A ESSAYÉ HIER DE BROUILLER LES PISTES, À 48 HEURES DU RENDEZ-VOUS FACE À PARIS.
MARSEILLE Avec autant de joueurs incertains, l'OM déclarera-t-il forfait dimanche soir pour le Classique ? Rudi Garcia évite de donner le moindre indice sur sa composition d'équipe, mais il évoque spontanément les soubresauts des dernières sessions à la Commanderie : « On a eu pas mal de pépins cette semaine. Pour Sarr (luxation de l'épaule) ou Hubocan, vous savez, mais Sertic, Payet (petite gêne musculaire à une cuisse), Rolando, Évra, Sanson ne se sont pas entraînés normalement et sont incertains. Depuis que Bafé (Gomis) est à l'infirmerie, ils veulent tous rejoindre le capitaine! » L'entraîneur de l'OM n'est pas seulement revenu de son séjour italien (juillet 2013-janvier 2016) imprégné des schémas tactiques de Conte, Allegri, Montella ou Sarri. Il a aussi emprunté le fameux bluff de Martoni. « C'est un sentiment ambigu, poursuit Garcia. J'ai envie de montrer qu'on va tout casser, mais les conditions ne sont pas toutes réunies avec ses pépins. Je suis donc un peu plus prudent. Mais, parfois, quand on n'a pas tous ses atouts, c'est là qu'on fait les meilleurs matches. »
Une heure plus tard, sur la pelouse, les « incertains » semblent plutôt fringants. Sarr, malgré son épaule douloureuse, participe à tous les ateliers sous le mistral et doit juste éviter les chocs. Évra, victime d'une élongation aux ischio-jambiers lors du match de Coupe de France contre Lyon, le 31 janvier (2-1 a.p.), plonge allègrement dans la surface sur les exercices de coups de pied arrêtés. Lors d'un toro entre défenseurs, il se livre à des pompes claquées montrant bien qu'il ne l'est pas. Tonton Pat' a commencé la séance en grande conversation avec Garcia, puis il s'est échauffé avec Sertic, Payet et le jeune Kamara.
La principale interrogation concerne Sanson
Tout ce petit monde sautille gaiement pour aller signer des autographes au public fort juvénile massé le long des grillages et l'un des « incertains » a paru surpris quand on lui a demandé si tout allait bien. Guère stressé, l'adjoint Fred Bompard raconte la chaleur des derbys entre l'AS Rome et la Lazio, il se rappelle des larmes de Federico Balzaretti après son but en septembre 2013. Pour ménager les organismes, Garcia a surtout concocté une semaine à la carte. Hier après-midi, Thauvin et Cabella sont ainsi restés aux soins, avant de rejoindre le groupe à la fin, avec Gomis.
Le principal point d'interrogation olympien concerne Morgan Sanson. Après un week-end de détente à Paris, le milieu a ressenti « une alerte musculaire » à la cuisse, et il s'est contenté de courir aux côtés d'un membre du staff médical. Pourrait-il être préservé demain, en vue d'un match aussi, voire plus important, face à Monaco, en Coupe de France, mercredi prochain ? « Je ne peux pas réfléchir comme ça, a expliqué Garcia. Il faut occulter cette rencontre. En étant trop calculateur, on peut vite se tromper. Je n'y penserai pas de mon côté. »
L'entraîneur préfère louer les qualités de Sertic et Njie, lancés (ou relancés) face à Rennes samedi dernier (2-0), et titulaires probables demain soir. « Greg a quasiment fait un match parfait, a dit Garcia. Le seul accroc fut justement dans sa qualité principale, l'utilisation du ballon. J'ai bien aimé son impact dans les duels, sa vivacité, son anticipation. Cela me donne des solutions en plus, s'il est apte. » Se sachant moins fort que le Paris-SG, Garcia essaiera surtout de capitaliser sur « la cohésion du groupe », qui s'est réuni mardi pour un barbecue géant : « C'est bien qu'ils s'entendent en dehors, mais ça doit créer des liens sur le terrain, ils doivent avoir envie de mourir l'un pour l'autre. Si ça se passe ainsi, on sera difficile à bouger. »