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Un projet ambitieux, ses liens avec Lopez, le mercato,…: les confessions de Marc Ingla, l’un des nouveaux hommes forts du Losc
Futur directeur général du Losc lorsque le rachat par Gérard Lopez sera officialisé, Marc Ingla a accepté, en exclusivité pour RMC Sport, de détailler le nouveau projet lillois. L’ancien directeur marketing du FC Barcelone nourrit de grandes ambitions pour relancer le club nordiste.
Son expérience au Barça au service du Losc
« La situation est différente et le diagnostic pour le Losc est différent. La marque Barça était énorme. On a travaillé avec cette marque. Au Losc, la situation est complexe, mais comme dans la majorité des clubs moyens en L1 ou d’autres pays. Les plus grands clubs ramènent tout l’argent et les moyens n'en sont pas capables. Le défi pour le LOSC est d’être compétitif d’une manière différente des autres clubs, pour les talents, les joueurs, mais aussi commercialement. C’est ça le défi. C’est notre idée principale pour le Losc. On veut investir, mais aussi dans d’autres actifs et des clubs associés, pour que le Losc puisse en bénéficier. »
Ses liens avec Gérard Lopez
« On s’est connus il y a dix ans, quand j’étais au Barça. Il faisait de la technologie. Avec ce fonds d’investissement, on est encore ensemble. On a fait des choses ensemble dans le monde des technologies. On parlait tous les jours de foot, on avait toujours l’idée de faire des investissements différents dans le monde du foot, car on croit qu’il y a beaucoup de choses à faire. C’est ce qu’on a fait au Barça et peut-être qu’au Losc on peut faire la même chose, avec une autre dimension et un autre profil. »
Quand la vente sera-t-elle officialisée ?
« On va très vite, c’est la vérité. Mais je sais aussi que le foot est très dynamique et va plus vite que les évènements. On s’est connus fin septembre avec Michel (Seydoux). On a déjeuné à Luchin, il y a eu de l’alchimie et on a vu dès la première minute qu’on ferait le deal. On a été très honorés que Michel nous dise que Gérard était son successeur naturel. On a fait toutes les diligences habituelles et on est au stade final du closing. Il manque des petits points mais on est assez près. C’est la fin. Ça va venir tôt, je crois. C’est une transaction rapide parce que depuis qu’on s’est connus, il s’est passé trois ou quatre mois pour faire le closing final. Mais il y aussi Noël au milieu, donc on va voir. Mi-janvier est une date raisonnable. Il n’y a pas de deadline fixe. C’est difficile de dire une date précise. On va faire les efforts pour finir dans une date raisonnable et qu’on puisse faire des choses en janvier. »
Les grandes lignes du projet
« Je crois qu’on doit regarder les actifs du Losc et de la région. Le Losc a très bien fait dans le recrutement dans le passé. Il y a beaucoup de talents dans la région, en France, en Belgique. Ça va être un projet compétitif. On va le faire différemment, en utilisant les actifs du Losc. Le club en général fonctionne, les infrastructures sont formidables. On est là pour amener de nouvelles idées, de nouvelles méthodes de travail. Luis Campos en est un exemplaire très clair, mon expérience au Barça aussi, mais aussi avec d’autres expériences qu’on peut amener dans les prochains mois ou années. C’est un projet qui va être très centré sur le talent footballistique. Luis Campos va surveiller ce projet du Losc, mais aussi d’autres projets d’investissements qu’on a dans le monde du foot. C’est aussi une identité de parier clairement sur les nouveaux talents, jeunes. Chaque année, en France, il y a de nouveaux talents incroyables mais aussi plus matures. Il faut un équilibre. Ce sera un pari fort pour les talents. »
Des ambitions très élevées
« Bien sûr, on va concourir pour la Ligue 1. On est ambitieux. Pas fous, mais ambitieux. On va concourir de manière différente. Je crois que le Losc a perdu un peu l’identité sportive lors des quatre, cinq dernières années, avec beaucoup de ventes de joueurs très jeunes. On doit redresser un peu cette dynamique, réaffirmer notre identité sportive. On va concourir, c’est difficile de dire pour quelle position, mais ce sera le jeu des joueurs, à onze contre onze. Gagner la Ligue 1, c’est trop tôt pour le dire. Mais on est ambitieux. On croit que si on fait bien le scouting, le recrutement et avec une idée claire du jeu, on peut faire du mal. On va concourir fortement. »
Du mouvement au mercato d’hiver ?
« On prépare le mercato de janvier. On est en discussions avec Luis Campos. On a des joueurs qui vont partir, comme Civelli. Il y a la CAN aussi. On veut démarrer le projet dès qu’on fait le closing, donc on travaille déjà pour le LOSC, "in the dark" comme on dit en anglais. Mais bien sûr, toutes les décisions sont prises par le Losc. Le Losc a eu une décision très difficile de changer de coach. Ça a été une décision de Michel, qu’on a secondé. Il y a un bon travail de coordination. On va essayer. On est content avec l’équipe actuelle. On a passé une situation difficile, mais on va réussir cette saison. Si on peut se renforcer, démarrer le projet sportif en janvier, ça sera bien. Sinon, on recrutera cet été. On a confiance en Patrick Collot. On va l’aider.
C’est difficile de donner un chiffre. Ce mercato est complexe. Mais il y a des choses intéressantes à faire. On a contacté des agents. On a parlé avec les clubs. Il faut faire les choses proprement. Depay et Sakho ? Je préfère ne pas être si spécifique ! Mais je pense qu’ils ne vont pas venir au Losc, si vous voulez une réponse. Il faut demander au responsable technique d’aujourd’hui, aussi à Luis Campos, mais selon mes infos, non. »
Patrick Collot sur le banc jusqu’en fin de saison ?
« Je ne peux pas le dire. Il est en intérim, qu’il a pris de manière très ferme. On est très content de son travail. »
Gil Vicente également racheté ?
« On a eu des discussions avec Gil Vicente. C’est un club sympa. On aime bien les clubs portugais. C’est un bon équilibre entre le talent individuel, la puissance physique, la formation tactique. C’est une bonne entrée pour les talents de l’Amérique latine. On a parlé avec ce club mais aussi avec d’autres, du Portugal, de l’Espagne, de la France, de la Belgique. C’est une stratégie possible. Il faut voir quel type de club. On va essayer. On a eu des dialogues et des conversations avec Gil Vicente. »
Que répondre à ceux qui doutent de ce projet ?
« C’est difficile de faire de l’argent avec le foot. Le projet est pour être plus grand dans 2, 3, 5, 10 ans. Michel Seydoux a fait du très bon travail. Le club a peut-être maintenant besoin de changement. C’est un projet sérieux. Nous sommes des mecs sérieux. Peut-être parfois trop sérieux et honnêtes dans nos négociations. On essaie de construire un très bon projet. On veut un projet puissant, de croissance du club. Tous les clubs ont des problèmes de déficit et de dette. On veut équilibrer les finances. Il y aura une injection d’argent, un nouveau management. On va essayer de mettre en place un projet puissant. Rien n’est garanti en foot. Rêver, c’est gratuit. On travaille fort. On a beaucoup d’idées. On va voir si on peut les mettre en place. A court terme, la force du club c’est l’énergie et la personnalité forte de Patrick Collot, avec l’équipe. Les joueurs ont les jambes plus légères. Il n’y aura pas de gros changements. On doit être les premiers supporters du coach et des joueurs. »
Des regrets de ne pas avoir racheté l’OM ?
« Marseille, ça ne s’est pas passé. C’est peut-être que ce n’était pas pour nous. Je remercie McCourt pour le rachat de cette marque incroyable. Le Losc, c’est différent. C’est difficile à comparer. Ce sont des projets différents. On va voir si on a fait le meilleur choix. »