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OM : Andoni Zubizarreta, un mercato sans faire de bruit
Le discret directeur sportif espagnol a été à l'origine de la venue de Luiz Gustavo ou Mitroglou. Mais les règles sont claires : Rudi Garcia a le dernier mot.
Les rumeurs courent sur Andoni Zubizarreta. Il serait lassé de ne pas être assez écouté, en froid avec Rudi Garcia, prêt à partir même. « Il va quitter l'OM, et ça arrange tout le monde », avance carrément un agent, connaisseur du club phocéen. En interne, on dément formellement, point par point, un quelconque problème avec « Zubi », personnage discret par nature mais néanmoins précieux. Et efficace ? « Il est capable d'avoir Mourinho, Jorge Mendes ou Mino Raiola quand il veut, ce n'est pas rien », explique-t-on au club. Quand on recrute Rami, Abdennour, Germain, Amavi ou Mandanda, on pourrait rétorquer que cela ne sert pas à grand-chose. Mais cela ne veut pas dire que le directeur sportif olympien n'a pas été déterminant sur certains dossiers.
Évra, cet hiver, a rappelé combien sa discussion, avec lui, à Turin, a été décisive dans sa décision de rejoindre l'OM. On aurait bien aimé poser un milliard de questions au directeur sportif olympien, mais il est actuellement en vacances jusqu'au 15 septembre. Le feu du mercato est passé, et il avait sûrement bien besoin de décompresser. Les dernières heures ont été intenses, avec la signature de « Kostas » Mitroglou. Dans ce transfert, l'Espagnol a « tout fait de A à Z », confie un proche du dossier. « Je l'ai même trouvé très bon quand la situation s'est compliquée avec Benfica », poursuit ce même interlocuteur. En fait, l'attaquant grec lui a été proposé par un agent au tirage au sort de la Ligue Europa à Monaco, fin août, comme lui avait été recommandé Luiz Gustavo, un peu plus tôt dans l'été. Cela n'enlève rien au fait que le directeur sportif a géré ces dossiers jusqu'au bout et avec succès. D'autres ont été plus compliqués. Celui de Carlos Bacca a demandé quelques efforts, pour rien puisque Rudi Garcia n'était finalement pas convaincu par son profil. Pour Stevan Jovetic, les deux hommes étaient en revanche sur la même longueur d'onde, mais le joueur a finalement préféré rejoindre Monaco.
Pas du genre à passer en force
Zubi se démène, il travaille, même si l'opération dégraissage aurait pu être plus efficace, mais au final, c'est Garcia qui a le dernier mot dans le domaine sportif. L'entraîneur aurait bien aimé un milieu et un latéral droit en plus, ce qui n'a pas pu se faire pour des raisons budgétaires, mais il est globalement satisfait du mercato. « On n'impose pas un joueur à un coach, expliquait le président marseillais dans ces colonnes le 2 février dernier. Mais cela ne veut pas dire que le coach décide seul ». Zubizarreta est au courant depuis le début de cette manière de fonctionner et il s'en est accommodé jusque-là. Certains, peut-être, attendent qu'il s'impose un peu plus, mais ce n'est pas vraiment dans son tempérament. « Ma façon de faire, ce ne sera jamais imposer, mais partager, débattre, écouter », expliquait-il l'hiver dernier dans L'Équipe.
Après avoir bâti un groupe de joueurs expérimentés, selon la stratégie voulue par les dirigeants (voir par ailleurs), l'OM se lancera sûrement à la recherche de jeunes talents. Une mission sur laquelle Zubi, et son bras droit Albert Valentin, le responsable de la cellule recrutement, seront attendus.