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Andoni Zubizarreta (OM) : «Dès aujourd'hui, je commence à apprendre à être Marseillais»
Nouveau directeur sportif de l'OM, Andoni Zubizarreta a livré ce jeudi ses premières réflexions sur son nouveau club, où il espère s'adapter rapidement.
À grand renfort de présentation Powerpoint chiadée, Jacques-Henri Eyraud a raconté pendant de longues minutes Andoni Zubizarreta, sa vie, son œuvre. Puis l'imposant Espagnol est arrivé sur scène, sans cravate, avec une barbe de trois jours. Dans un français maîtrisé, le nouveau directeur sportif de l'OM a dit sa satisfaction, sans vraiment détailler les contours de sa nouvelle mission.
«Quel est votre sentiment ?
Je m'excuse pour mon français, pour la confusion avec certains mots catalans. Je suis très content, je remercie Jacques-Henri de m'avoir donné la possibilité de m'exprimer dans un club de foot qui a une grande personnalité. J'ai travaillé à l'Athletic Bilbao, à Barcelone, deux clubs avec une grande personnalité footballistique. L'OM dégage aussi cette passion, cette belle relation avec les supporters. C'est aussi une belle opportunité pour moi de bien découvrir le foot français.
Que représente l'OM pour vous ?
Après la première Coupe d'Europe des clubs champions remportée par Barcelone, à Wembley en 1992, c'est l'OM qui a gagné l'épreuve. C'est la référence d'un grand club, compétitif. L'OM a un cœur, une âme footballistique. J'ai connu ça à Bilbao, à Barcelone. Je commence dès aujourd'hui à apprendre à être Marseillais. Cela me prendra plusieurs mois. Il faut écouter, observer. Un Basque à Marseille, je ne sais pas ce que ça peut donner ! Pour moi, le foot c'est la passion, le jeu. Je ne veux pas travailler seulement pour avoir des résultats, gagner le championnat, mais aussi pour tout ce que le foot peut donner dans la société, le pays, le monde. Nous avons une position privilégiée.
Avez-vous esquissé un plan pour la formation ?
J'ai commencé il y a deux heures ! Il faut que je dure un peu ! Je vais m'attacher à connaître tout ça, à ressentir. Le football n'est pas qu'une affaire de tactique, de technique, je dois apprendre, je dois être ouvert. Je viens de clubs (Bilbao, Barcelone), où on peut lancer des jeunes dans le système de formation à 10, 12 ans. En France, on ne peut pas. Je dois mieux maîtriser encore la réglementation.
Comment passer de l'identité barcelonaise à celle, très différente de l'OM, un club avec moins de moyens ?
J'ai connu le changement, en passant de Bilbao à Barcelone, de Barcelone à Valence. On s'adapte. Peut-être qu'en étant gardien de but, on le fait plus facilement, on observe différents systèmes de jeu depuis sa position.
Comment jugez-vous vos échanges avec Rudi Garcia ?
On a parlé beaucoup de football, de Barcelone, de Bilbao, de philosophie, de valeurs, de compréhension de ce sport. Il a une philosophie très actuelle, très attractive, il aime bien jouer au football. Je pense qu'on voit le foot d'une façon assez similaire. Je n'ai pas vu le match d'hier, mais il a lancé une formation offensive, avec des jeunes, avec l'idée d'avoir la possession du ballon pour attaquer. Après, il faut s'adapter aux terrains, à l'adversaire, à la compétition.
Vous connaissez personnellement Marcelo Bielsa, vous avez suivi attentivement son parcours à Marseille. Avez-vous évoqué avec lui cette proposition de l'OM ?
Non. Je le connais bien, je l'ai rencontré quand il était à Bilbao (2011-2013), j'ai suivi ses conférences de presse quand il était ici-même, à Marseille. Je n'ai pas encore parlé avec lui. Il a bien ''connecté'' avec l'âme du club, de cette équipe. C'est un homme qui a une capacité intellectuelle très grande, pour développer beaucoup de domaines. Il faut absolument l'écouter.
Allez-vous puiser dans le réservoir que vous connaissez le mieux, la Liga ?
C'est un championnat que je connais bien, je peux rentrer facilement en contact avec tous les dirigeants espagnols. Mais le foot est européen, universel, il faut chercher les joueurs en France, un marché très important pour la Liga espagnole. Je n'ai pas de nationalités préférentielles, on va essayer d'avoir les meilleurs. Il faut d'abord bien maîtriser les spécificités de notre équipe. Je connais bien Lass' Diarra, croisé en Espagne, Gomis, mais je dois identifier les jeunes joueurs.
Arrivez-vous avec des collaborateurs ?
On en a parlé, mais je ne peux pas encore m'avancer. Je vais faire un audit, je reprends ce mot employé par Rudi (Garcia). Il faut patienter un peu avant de prendre ce type de décisions.»