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OM : Andoni Zubizarreta en sursis grâce à André Villas-Boas
Toujours dans le viseur de son président, le directeur sportif basque est protégé par sa proximité avec André Villas-Boas, l'entraîneur de l'OM, mais son avenir est incertain.
Andoni Zubizarreta est apparu souriant, dimanche dernier, sur le plateau de Téléfoot installé pour l'occasion dans le stade Orange Vélodrome. Derrière lui, les quelques supporters marseillais venus préparer le choc du soir contre Lyon le huaient, chambreurs, mais il n'a pas cillé. « Je travaille toujours sur le long terme », a répondu le Basque quand la question de son avenir lui a été posée, et cela ne donne pas vraiment d'indication : il travaille comme s'il était là pour longtemps, mais il ne décide pas de la suite.
Le directeur sportif de l'OM vise le long terme et il prend son temps aussi, diront les collaborateurs, toujours nombreux, qui sont dubitatifs quant à ses méthodes et son sens du timing. Parce que le temps qui passe n'arrange pas vraiment sa réputation, en interne comme en externe, et les agents qui le croisent lors de négociations renvoient tous les mêmes échos : Zubi est très avenant (en tout cas jusqu'à ce qu'on lui parle d'argent), mais parfois un peu trop détaché et jamais très pressé, pour les plus gentils.
Au sein même de l'OM, d'ailleurs, son rôle et son efficacité interrogent depuis plusieurs mois et, du côté de l'actionnaire, Frank McCourt, on semble déjà avoir trouvé les réponses : mécontent du dernier mercato estival, l'homme d'affaires américain aimerait que l'ancien gardien sorte du casting. McCourt a constaté que les ventes de joueurs, priorité de l'été, n'avaient pas atteint les objectifs fixés.
Il s'est étonné, aussi, que certains dossiers aient dû être gérés par ses proches collaborateurs depuis les États-Unis, à l'image de la vente de Luiz Gustavo à Fenerbahçe. Depuis la fin du mois d'août, McCourt s'est forgé son opinion sur Zubizarreta et elle n'a pas évolué : il ne lui accorde plus toute sa confiance pour gérer les affaires sportives du club.
Mais l'Espagnol est toujours là, aujourd'hui, parce que rien n'est jamais si simple. Zubi, en effet, est proche d'André Villas-Boas, qu'il a appelé lui-même, au printemps dernier, pour prendre la succession de Rudi Garcia. Les deux hommes se connaissent depuis des années, quand le premier, à l'époque directeur sportif du club catalan, avait contacté le second, alors à Tottenham, pour évoquer le banc du FC Barcelone : c'était en 2013 et le lien ne s'est jamais rompu. Et si Villas-Boas a accepté d'écouter la proposition marseillaise, c'est parce qu'elle était amenée par Zubi.
« Andoni et Albert (Valentin, le bras droit de Zubi) sont mes amis depuis des années, cela m'a influencé dans ma décision de venir », disait « AVB » en juillet dernier, et il mentionne régulièrement le Basque, en conférence de presse et en interne, comme pour l'associer au maximum à son travail. Au micro de Téléfoot, dimanche dernier, l'entraîneur a été très clair : « On a construit une relation décisive dans mon arrivée à Marseille. Mon futur est intimement lié au sien. » Dans ce contexte, difficile de trancher, pour Jacques-Henri Eyraud, le président. Il a forcément entendu les réticences du clan McCourt, mais il sait aussi combien l'équilibre est fragile, dans une saison, et ne pas perturber la bonne dynamique actuelle de l'équipe est la priorité. Jusqu'ici, Villas-Boas a gagné assez de crédit, dans le travail au quotidien comme dans les résultats, pour être suivi sur les décisions importantes.
Attendu au tournant sur le dossier Lihadji
Pour l'intéressé, la situation n'est pas toujours évidente, alors que McCourt se montre très distant, quand les deux hommes se croisent. Le mercato qui arrive dessine un nouvel examen, où l'allégement de la masse salariale sera guetté de près par le boss. Resté cet été, Strootman trouvera-t-il une porte de sortie, cette fois ? Ce sera une des missions de Zubi, attendu au tournant, aussi, sur le dossier Lihadji. Depuis son arrivée, en octobre 2016, l'Espagnol est très présent sur les questions de formation et il échange souvent avec les formateurs du club.
L'arrivée de l'expérimenté Nasser Larguet, cet été, lui donne moins de place sur cet aspect, mais c'est à lui que reviennent les négociations avec l'entourage de Lihadji pour la signature d'un premier contrat professionnel. Pour l'instant, les positions sont encore éloignées et il ne faudrait pas trop tarder à les faire évoluer, pour l'OM, alors que le jeune attaquant est approché par plusieurs clubs, en France et à l'étranger.