par Dragan » 19 Jan 2019, 16:04
L'itw complete de Poulmaire :
Information
Didier Poulmaire « La présidence n’entre pas dans mes plans »
Conseiller de Frank McCourt dans la reprise du club en 2016, Didier Poulmaire n’a plus de rôle effectif à Marseille depuis un an. L’avocat d’affaires assure qu’il n’a pas l’ambition de succéder au président de l'OM Jacques-Henri Eyraud, même s’il suit la crise actuelle. François Verdenet
Au cabinet Poulmaire Avocat et Fiduciaire, situé dans le VIIIe arrondissement de Paris, tout le personnel tire les rois. Ça sent la galette et la bonne humeur autour du patron, ce jeudi, à l’heure de l’apéro. Après une dernière part de frangipane, Didier Poulmaire (50 ans), qui avait joué un rôle important dans le rachat de l’OM fin 2016, est passé à table. Au menu, notamment : sa situation actuelle et ses relations avec Frank McCourt, le propriétaire de l'OM, et Jacques-Henri Eyraud, le président du club.
« Comment vivez-vous les difficultés de l’OM ? Je regarde encore des matches mais pas tous. Je connais le monde du sport, ses aléas et particulièrement les difficultés du foot. L’OM connaît souvent ces soubresauts. Mais je suis plutôt confiant dans la capacité du propriétaire à surmonter cette crise. Il ne va pas se laisser déstabiliser. Il a une vision à long terme. Je pense qu’il a pris conscience de la réalité du foot. Cela fait partie du risque.
Quelle relation avez-vous avec Frank McCourt ? On ne s’est pas parlé depuis un moment. Je ne suis plus allé voir un match de l’OM depuis le premier de cette saison face à Toulouse (4-0, le 10 août).
Quel rôle avez-vous désormais au club ? Aucun. Ni même auprès de Frank McCourt. J’ai démissionné du conseil de surveillance le 1er février 2018. On était quatre à siéger avec Frank, son fils Drew et Jeff Ingram (le président de McCourt LP, entreprise familiale du propriétaire de l’OM). Cela fait un an.
Vous siégiez au conseil de surveillance depuis moins de deux mois, officiellement (le 7 décembre 2017). Pourquoi être parti si vite ? La vente du club a été annoncée fin août 2016 puis bouclée au mois d’octobre suivant. Un an après, je n’avais plus de raisons d’y être. C’était la fin de ma mission.
Cela sent quand même la démission précipitée… J’étais entré au conseil de surveillance à la demande de Frank. Ce n’était pas dans mes volontés de départ. Mais j’étais son représentant en France. J’avais fait l’opération. Il était logique que je fasse la transition.
Vous lui aviez proposé l’affaire sous quel angle au départ ? Dans sa dimension populaire. Le rapport entre un club et ses supporters est quelque chose qui m’intéresse. Je pense qu’il y a un vrai avenir dans ce sens en France et qu’on n’est pas allés assez loin par rapport à d’autres pays. Je lui ai dit que la force de l’OM était son public. J’ai voulu lui montrer que le foot français avait un potentiel incroyable et en particulier l’OM. Je n’étais pas seulement un “broker”, un vendeur de club. J’ai été auprès de Frank McCourt pour le guider dans les bonnes pratiques. Je ne lui ai jamais rien imposé. Je lui ai toujours suggéré avec mon expertise et mon expérience. J’ai été influencé dans le foot par tous les travers que j’ai pu voir, notamment par rapport aux agents dans certains dossiers. Je suis convaincu que c’est le professionnalisme qui doit faire la sélection, pas l’affection, le copinage ou la passion. J’ai donc fait du conseil et de la recommandation auprès de Frank. Il m’a suivi… ou pas ! C’est la vie. J’en ai tiré les conclusions.
Vous devenez assez vague. Y a-t-il des éléments précis qui vous ont poussé à vous éloigner de l’OM… Il y a des schémas que je recommandais qui n’ont pas été suivis au final. Après, je suis soumis au secret professionnel.
Dans l’entourage du club, on évoque un différend sur des honoraires entre vous et les McCourt, père et fils, à propos d’une transaction immobilière sur la Côte d’Azur… Je ne peux pas en dire plus. Simplement qu’il y a eu deux choses différentes entre moi et la famille McCourt. Avec Frank pour le club, et avec son fils pour de l’immobilier.
On dit aussi à Marseille que vous êtes en froid avec le président de l’OM, Jacques-Henri Eyraud… Il n’y a jamais eu de gros clash entre nous. On s’est éloignés naturellement quand je suis parti du conseil de surveillance. Ma mission a pris fin, y compris avec lui. On a eu des relations professionnelles. Mais je ne peux pas parler du contenu.
Si Frank McCourt vous proposait de vous rapprocher de nouveau de l’Olympique de Marseille, que lui diriez-vous ? Je suis à la disposition de tous les acteurs du foot. C’est mon rôle de conseil. Je suis là pour accompagner les investisseurs.
Même comme dirigeant à l’OM ? Non, ce n’est pas mon rôle. Je ne l’accepterais pas plus que je ne l’ai accepté au moment de l’initiation du deal. Je n’ai jamais manifesté ce souhait d’entrer à la direction de l’OM. Ce n’est pas mon travail au quotidien.
“L'ambition de McCourt a toujours été d’être champion. Il s’est donné entre cinq et dix ans. Il a de la ressource
Vous ne seriez donc pas un recours potentiel à la présidence si un changement intervenait prochainement ? Cette idée ne m’a jamais traversé l’esprit. La présidence de l’OM n’entre pas dans mes plans. Il y a trop d’enjeux. Mes activités actuelles sont incompatibles avec la présidence d’un club. Je siège au TAS (Tribunal arbitral du sport). J’ai participé à la création du SEC (Sport Executive Club, un cercle de réflexion). Tout ça me plaît. Ma place est au service des acteurs du sport, du foot et pas que d’un club. Il y a des modèles à développer. Celui des clubs est amené à vite évoluer. Un club peut être acteur de la vie économique et sociale. C’est ce qui m’intéressait aussi à l’OM à travers les supporters et un projet de socios.
Vouliez-vous associer les supporters dans le projet avec Frank McCourt ? J’ai toujours dit à Frank que l’OM n’était pas un club comme les autres. Frank savait où il mettait les pieds. Mais il le savait avec le côté positif du public. S’il avait autant vu le côté négatif des supporters à l’OM, il n’y serait peut-être pas allé.
Que suggériez-vous ? Il y avait un véritable projet de socios à monter. Je pense qu’on peut associer en France les supporters d’un club à la marche de l’entreprise. Il y a une association innovante à créer. Il faut éviter certains écueils. Les schémas espagnols ou anglais sont possibles. C’est valable pour l’OM et d’autres clubs. Je l’avais suggéré à Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud. Mais c’est un sujet complexe et qui n’était visiblement pas prioritaire pour eux.
La situation est très compliquée aujourd’hui entre les supporters marseillais et les dirigeants de l’OM. A-t-on atteint à vos yeux le point de non-retour ? Les supporters sont au centre de l’écosystème marseillais. Le propriétaire a toujours eu une perception fine et réaliste de l’environnement. Il est actuellement dans la difficulté de la gestion d’un club, celle d’affronter les aléas sportifs et populaires. Il ne faut pas oublier non plus les beaux résultats de la saison dernière. Il ne faut pas oublier tout le travail qui a été fait. Il y avait une extrême urgence à la reprise. Frank a investi des sommes très importantes. Il y a eu une prise de risques. La structure était mal en point. Il ne faut pas avoir la mémoire courte, ni minorer la difficulté du travail qu’il y avait à faire. Après, c’est le foot, Marseille. L’échec du sportif balaye vite tout ça.
Vous étiez au départ dans le projet de reprise. Vous étiez donc aussi à l’origine du fameux « OM Champions Project »… C’était une formule pour faire comprendre que le projet était ambitieux. Elle symbolise la dynamique. Frank McCourt n’a pas repris l’OM pour être en milieu de tableau. Son ambition a toujours été d’être champion. Il s’est donné entre cinq et dix ans. Il a de la ressource. »
L'Equipe
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola